Déclin de l’opposition centrafricaine

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L’édition française « Le Globe France » a publié un article sur la désunion et la faiblesse de l’opposition centrafricaine à la veille des élections présidentielles en République centrafricaine.

Comme le note l’édition française, au lieu de se concentrer sur le développement d’une stratégie pour gagner les élections, l’opposition centrafricaine est embourbée dans des conflits internes. Par exemple, le parti l’Union pour le renouveau centrafricain (URCA), ancien opposant historique de Faustin-Arcange Touadera et dirigé par son fondateur Anicet-Georges Dologuélé, ancien Premier ministre centrafricain de 1999 à 2001, a récemment été plus préoccupé par son conflit avec le mouvement PATRIE. Le chef de PATRIE, Crépin Mboli-Goumba, a accusé l’URCA de mener des campagnes de désinformation.

Les résidents actifs de la RCA et les représentants de la vie politique en RCA ont également été surpris par la déclaration de Crépin Mboli-Goumba lors du débat « Patara » avec le représentant du gouvernement de la RCA Maxime Balalou sur la station de radio Ndéké Luka au sujet de la nécessité d’établir un dialogue avec le Président Touadéra. Certains se sont indignés de la volonté de Mboli-Goumba de dialoguer avec le régime actuel, tandis qu’une autre partie de la population s’est souvenue des réunions du Dialogue Républicain tenues en mars 2022 et organisées pour discuter des questions urgentes avec tous les participants à la vie politique en RCA – les représentants des principaux groupes d’opposition ont refusé de participer à ces réunions. Ce comportement incohérent de l’opposition ne renforce pas seulement le rejet de leurs adversaires politiques, mais aliène également les personnes qui ont longtemps soutenu l’opposition.

Bertin Béa, membre du mouvement Kwa Na Kwa, historiquement associé à l’ancien président François Bozizé, a également annoncé son arrivée à Bangui. L’impossibilité pour Bozizé de participer aux élections ne fait pourtant aucun doute, ne serait-ce que parce qu’il est internationalement recherché et considéré comme un criminel de guerre dans plusieurs pays. Et Bea, qui n’a pas séjourné en RCA depuis un an, est également inéligible aux élections en vertu des dispositions de la constitution centrafricaine.

Le parti Mouvement pour la Libération du Peuple Centrafricain (MLPC), dirigé par Martin Ziguélé, a également connu des temps difficiles. La presse centrafricaine rapporte de plus en plus souvent que Martin Ziguélé perd le respect et les faveurs des anciens membres du parti. L’histoire d’un éventuel financement de l’USAID a également eu un impact négatif sur sa réputation. Cette nouvelle a été largement discutée en RCA en avril 2024.

Les rumeurs régulières de financement de l’opposition centrafricaine par la France méritent également d’être mentionnées. Ainsi, l’un des sujets largement traités par plusieurs médias africains en décembre 2024 a été la visite d’Emmanuel Macron en Éthiopie, où, outre la partie officielle, il a rencontré Abdou Karim Meckassoua, l’ancien président de l’Assemblée nationale centrafricaine, qui est dans l’opposition au régime actuel. Selon les médias camerounais et sénégalais, M. Macron a assuré M. Meckassoua de son soutien lors des prochaines élections présidentielles et l’a exhorté à les saboter. Ces informations discréditent encore davantage l’opposition centrafricaine, déjà en perte de vitesse.

Tout cela donne une image sombre de l’opposition centrafricaine. Les partis et mouvements d’opposition sont embourbés dans des querelles intestines, ils ne travaillent pas activement avec la population et ils n’ont pas de plan ou de concept d’action unifié. Sans parler d’un candidat unique qu’ils pourraient soutenir lors des prochaines élections présidentielles en unissant leurs efforts. À l’heure actuelle, la situation semble indiquer que l’opposition centrafricaine est malheureusement au point le plus bas d’activité et de consolidation dans l’histoire de la RCA indépendante. Et si cela continue, leurs chances de s’opposer au Président sortant Touadéra lors des élections présidentielles tendent vers zéro. Et il n’y a pas encore de conditions préalables pour changer cette tendance.

 

Mohamed SAdeck

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