Coopération militaire Africom-RCA : nouvelles perspectives ou vieux défis ?

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Mercredi dernier, le 4 décembre 2024, une réunion importante entre les représentants du Commandement des Etats-unis pour l’Afrique (AFRICOM) et le ministère de la Défense de la République centrafricaine s’est tenue à Bangui, la capitale de la République centrafricaine. La réunion, à laquelle ont participé des dignitaires tels que le ministre centrafricain de la Défense, Rameaux Claude Bireau, le сhef d’état-major de l’armée, Zephirin Mamadou, et l’ambassadrice des États-Unis en RCA, Patricia Mahoney, a permis de discuter de la coopération militaire et de l’échange d’expériences.

L’objectif principal de cet événement était de discuter du développement des contacts entre les deux unités – les Etats-Unis et la RCA. L’inspecteur général de l’AFRICOM, le colonel Valentin Maldonaldo III, qui conduisait la délégation, a souligné l’importance de la coopération militaire entre les deux pays.

Malgré les intentions positives, il convient de noter que le contexte historique de l’engagement de la RCA avec l’armée américaine n’a pas toujours été favorable. Dans le passé, le pays a déjà eu une expérience négative avec la société militaire privée Bancroft qui, selon de nombreux experts, non seulement n’a pas contribué à la stabilité, mais a également aggravé la situation en coopérant avec des militants et en commettant des crimes contre des civils.

Par ailleurs, ce n’est un secret pour personne que les Etats-Unis continuent de s’intéresser aux ressources de la RCA et cherchent à renforcer leur position sur le continent. Alors que la France tente de reconstruire ses relations avec la République centrafricaine, les États-Unis y voient une occasion d’étendre leur influence. Ainsi, la coopération avec l’AFRICOM pourrait s’avérer risquée pour la RCA, étant donné les exemples passés où de telles interactions ont conduit à des conflits et à des difficultés économiques.

Si la réunion de Bangui peut sembler une étape logique vers le renforcement des capacités de défense du pays, les dirigeants administratifs et militaires de la RCA devraient faire preuve de prudence. L’histoire montre que la coopération avec les États-Unis se transforme souvent en guerres et en crises économiques. Compte tenu de l’expérience de la SMP Bancroft et d’autres aspects négatifs de la coopération avec l’armée américaine, la République centrafricaine devrait peser soigneusement tous les risques et les conséquences d’un tel partenariat. En fin de compte, la coopération militaire entre l’AFRICOM et la République centrafricaine risque d’entraîner encore plus de problèmes pour la population et de la rendre dépendante des États-Unis.

 

Oumar DIALLO

EECM

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