Sommet de la CEDEAO : L’AES en débat

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Ce dimanche 15 décembre 2024, les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) vont se réunir pour un sommet ordinaire. Au menu de cette rencontre, les chefs d’Etat et de gouvernement devront discuter du retrait des Etats de l’AES de la Cédéao, où dans une moindre mesure leur accorder un délai supplémentaire pour éviter l’éclatement de cette organisation.

Une chose est sûre, les dirigeants de l’Alliance des Etats du Sahel scruteront de très près ce sommet qui va s’ouvrir ce dimanche à Abuja, sous l’égide de Bola Tinubu. Et pour cause, le principal enjeu de ce sommet des chefs d’Etat de l’organisation régionale, est d’acter le retrait des Etats de la Confédération des Etats du Sahel qui regroupe le Burkina Faso, le Mali et le Niger.

Alors que les ministres des Affaires étrangères des pays membres de la Cédéao étaient cette semaine à Lomé pour baliser le terrain avant l’ouverture de ce sommet, les chefs d’Etat ont multiplié les appels et les missions de bons offices de dernière minute pour inviter les dirigeants de l’Alliance des Etats du Sahel à renoncer à leur décision.

Le hic est que, avant la tenue de ce sommet, on constate une Cédéao plus que jamais divisée sur la question du retrait des pays de l’AES créant ainsi deux blocs. D’un côté, il y a ceux qu’on appelle les colombes, menées par le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, Nana Akufo-Addo du Ghana qui plaident pour accorder un délai supplémentaire afin de permettre une révision de la décision.

En marge du 22e Forum de Doha la semaine dernière, Bassirou Diomaye Faye a formulé son optimisme quant à la possibilité de maintenir le dialogue avec les dirigeants des trois pays sahéliens, tout en soulignant la nécessité de réformer l’instance sous-régionale pour mieux répondre aux défis actuels. Il a profité de cette tribune de Doha pour faire l’état de progrès notables dans sa mission de médiation avec les autorités des trois pays.

De l’autre côté, on a   les faucons, c’est-à-dire les partisans d’une ligne dure et bellicistes, notamment le Nigeria Bola Ahmed Tinubu, Umaro Sissoco Embaló de la Guinée Bissau  et la Côte d’Ivoire d’Alassane Dramane Ouattara. Cet autre groupe appelle à acter rapidement le départ des trois pays pour préserver la stabilité et l’intégrité de l’organisation.

Ces chefs d’Etat estiment que la création de l’Alliance des Etats du Sahel est un fantôme qui semble destinée à détourner l’attention de la quête mutuelle de démocratie et de bonne gouvernance et cette Alliance constitue aussi une véritable menace voire un danger pour l’unité et la concorde de la sous-région prônée par les pères fondateurs de cette communauté. En substance, ils martèlent que cette attitude rebelle des dirigeants de l’AES pourrait affaiblir le poids économique et diplomatique de l’organisation sous régionale sur la scène internationale.

A quelques jours du sommet, certains intellectuels des pays de l’AES appellent les dirigeants de ces trois pays à reconsidérer leur décision de retrait pour le bonheur de leurs concitoyens. De même, ils interpellent la Cédéao à accorder un délai supplémentaire aux trois Etats du Sahel car, selon eux, les conséquences d’un tel retrait seront désastreuses non seulement pour la population mais également pour ces trois Etats qui n’ont aucun débouché sur la mer.

Déjà sur le terrain, les premiers signes de ces répercussions sont visibles et palpables, notamment avec les difficultés rencontrées par des ressortissants maliens à franchir les frontières pour entrer sur le territoire sénégalais.

L’Etat sénégalais refuse de reconnaître la carte Nina. Seule la carte biométrique ou le passeport de la Cédéao sont jugés valides.

Affaire à suivre…

Ousmane Mahamane

 

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