Le président ghanéen souhaite ramener les 3 pays de l’AES dans le giron de la CEDEAO : John Dramani Mahama ou la médiation de la dernière chance

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Après quelques tentatives infructueuses de les dissuader d’abord de quitter , ensuite de les persuader de rester au sein de la CEDEAO, les trois dirigeants du Mali,  du Burkina et du Niger ont décidé de se retirer avec effet immédiat de l’organisation sous régionale et ont créé dans la foulée la Confédération des Etats du Sahel, l’AES. Le nouveau Président démocratiquement élu du Ghana John Dramani Mahama auréolé de sa belle victoire et fort de ses relations les plus courtoises avec Assimi Goita, Ibrahim Traoré et Abdouramane Tiani,  veut tenter une ultime médiation pour convaincre les trois dirigeants  à rester dans la grande demeure qu’est la CEDEAO. Pour le Président Ghanéen il serait préférable d’être dans un ensemble à quinze que dans un groupement à trois et pense qu’en dépit de nombreux écueils dont la CEDEAO fait l’objet, l’organisation sous régionale demeure une bonne entité économique et de développement. Convaincu qu’elle ne sera forte que lorsque tous ses Etats membres Y demeurent, le Président Ghanéen digne héritier de Kwamé Nkrumah tentera le tout pour le tout afin que les trois pays de l’AES restent au sein de la Communauté. John Dramani Mahama pourrait-il réussir là où les Présidents Diomaye Faye du Sénégal et Faure Essozimna  Eyadema du Togo, ont échoué ? Les Présidents des Etats de l’AES vont-ils saisir cette ultime main tendue, celle du Président Ghanéen pour revenir dans la grande famille avant qu’il ne soit trop tard ?

En visite d’amitié et de travail en Côte d’Ivoire, le Président Ghanéen John Dramani Mahama et son homologue ivoirien Alassane Ouattara n’ont pas manqué d’aborder les crises qui ont pignon sur rue dans l’espace CEDEAO, notamment le retrait des trois pays membres de l’organisation, à savoir le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Les deux personnalités n’ont pas manqué non plus d’aborder  la crise sécuritaire liée au terrorisme et surtout la nécessité pour l’organisation de maintenir la cohésion en son sein. D’autres questions ont été abordées au cours de cette visite. S’agissant du retrait des pays de l’AES de la CEDEAO, le Président Ghanéen se porte volontaire pour convaincre les trois dirigeants à revenir dans la grande famille car dit-il il est mieux d’être dans un ensemble de 15 Etats que dans un groupement à trois. Son homologue Ivoirien Alassane Ouattara dit faire confiance au Président Ghanéen pour qu’il puisse convaincre les trois dirigeants de l’AES de rester dans la CEDEAO, car selon lui il y va de l’avenir des peuples d’Afrique de l’ouest. Alassane Ouattara pense qu’il y a plus des choses qui unissent les Etats de la sous-région que des choses qui peuvent les diviser et que les défis liés à la lutte contre le terrorisme sont communs à tous les Etats car pour lui, il vaut mieux aider son voisin à éteindre son feu avant qu’il ne se propage chez soi. Pour rappel bien que les dirigeants de l’AES disent prendre une décision irrévocable, la CEDEAO  donne encore six mois aux trois Etats de l’AES afin qu’ils puissent revoir leur position et revenir dans le giron de l’organisation sous régionale qu’est la CEDEAO.

John Dramani Mahama pourrait-il réussir là où les Présidents Diomaye Faye du Sénégal et Faure Essozimna  Eyadema du Togo, ont échoué ?

« Je me propose d’être un pont entre la CEDEAO et les trois Etats pour voir comment nous pouvons travailler ensemble pour qu’ils restent dans la sous-région et faire une transition vers la démocratie constitutionnelle » C’est le beau refrain entonné par le Président Ghanéen à son homologue ivoirien. Ce qu’il feint d’oublier ce que le Président Sénégalais Diomaye Faye et même dans une moindre mesure celui du Togo, était dans la même dynamique et se sentaient plus proches de ces trois dirigeants de l’AES que les autres chefs d’Etats, mais leur médiation a été un échec cuisant, car de l’Alliance des Etats du Sahel, AES,  ils sont passés à la vitesse supérieure en créant la Confédération des Etats du sahel, comme pour rappeler l’irrévocabilité de leur décision de retrait de la CEDEAO. Malgré ce précédent fâcheux le Président du Ghana a bon espoir qu’il réussira là où ses prédécesseurs ont  échoué. Il compte sur la sagesse des dirigeants de l’AES, sur ses liens forts empreints  de fraternité,  voire d’estime qu’il ne cesse de leur témoigner, comme  l’illustre éloquemment leur invitation  à son investiture. John Dramani Mahama, le nouveau médiateur autoproclamé de la CEDEAO pour ramener les Etats de l’AES dans le giron de l’organisation, vieille de cinquante ans,  semble avoir du pain sur la planche.

En effet, cette médiation que le Président fraichement élu du Ghana semble porter pourrait  être celle de la dernière chance, car dans moins de six mois, les Chefs d’Etats de la CEDEAO se réuniront en sommet ordinaire pour discuter de toutes les questions concernant la vie de l’organisation. Tout porte à croire que ce sommet décidera de la voie à suivre et des mesures à prendre si les Etats de l’AES ne sont pas revenus sur leur décision de retrait de la  CEDEAO. Le Président Ghanéen doit  donc rapidement entamer les discussions avec les chefs d’Etats de l’AES afin de parvenir à un compromis sans compromission. Si tant est que les peuples de l’espace CEDEAO ont un destin commun, il n y a pas de raison que l’on puisse continuer à les priver de ces droits. Donc il revient aux dirigeants de tous les Etats de la CEDEAO et particulièrement ceux qui veulent  lui tourner le dos de mettre les intérêts de leurs peuples au-dessus des leurs.

Les Présidents des Etats de l’AES vont-ils saisir cette ultime main tendue, celle du Président Ghanéen pour revenir dans la grande famille avant qu’il ne soit trop tard ?

Nul ne saurait répondre par l’affirmative quand on sait que les trois chefs d’Etats de l’AES sont déterminés à aller jusqu’au bout de leurs ambitions et n’entendent pas reculer d’un IOTA. L’illustration parfaite de cette détermination est tout d’abord la création du passeport AES ensuite le remplacement du drapeau de la CEDEAO par celui de l’AES et dont la montée des couleurs a donné lieu à une cérémonie solennelle dans les trois Etats du Sahel. Si malgré tous ces actes posés par le Général  Assimi Goita du Mali, le Capitaine Ibrahim Traoré du Burkina et le Général Abdouramane Tiani du Niger, le Président Ghanéen continue de croire et surtout de fonder de l’espoir pour un retour à la maison des chefs des trois Etats de l’AES, ce qu’il a certainement des bonnes astuces et des moyens que ses prédécesseurs Sénégalais et Togolais n’avaient pas pour ramener les trois Etats de l’AES dans le giron de la CEDEAO. Le plutôt serait le mieux car le temps est loin d’être le meilleur allié de John Dramani Mahama, qui a moins de six mois pour convaincre les trois dirigeants des Etats de l’AES à renoncer à leurs ambitions et à réintégrer la grande famille ouest africaine.

En définitive, Il serait difficile que les chefs d’Etats de l’AES reviennent sur leur décision de retrait de la CEDEAO, car en réalité ils aspirent tous à rester au pouvoir  aussi longtemps qu’ils le pourront hors du cadre et des normes de Démocratie et de bonne gouvernance fixés par la CEDEAO . Ils ne feront plus faire marche arrière. Sinon rien qu’en mesurant les conséquences immédiates et lointaines de ce retrait ils auraient dû examiner toutes les propositions avant de prendre cette décision à haut risques. Pour ceux qui rêvent de voir la CEDEAO à quinze Etats et plus, plutôt que 12 risquent de voir leur rêve ne pas se réaliser, car les dirigeants des Etats de l’AES n’entendent pas renoncer à leurs ambitions.

Youssouf Sissoko

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6 COMMENTAIRES

  1. “..Les Présidents des Etats de l’AES vont-ils saisir cette ultime main tendue, celle du Président Ghanéen pour revenir dans la grande famille avant qu’il ne soit trop tard ?…” TROP TARD POUR QUI?
    IGNORANCE ET IDIOTIE = STUPIDITE. TOIT TU AS FINI PAR PRENDRE TES “DESIRS ” POUR LA REALITE

  2. Sissokokeni, pour ton rappel, Faure n’a jamais tente de ramener les pays de l’AES dans la FRANCEDEAO car il n’a jamais ete du cote de la FRANCEDEAO dans toute la periode de crise. Quand Bassirou est venu ua pouvoir, on lui a poussé tres durement pour ramener l’AES dans la FRANCEDEAO et il a tente mais il a échoue, dommage pour lui et si Mahama essaye il va échouer aussi car la FRANCEDEAO dirige par des nègres de maison pour la Metropole a commis des crimes contre l’humanité dans la Confederation de l’AES!

  3. Youssouf Sissoko, MALANKOLON DEN ani FASOMANDJUGU DEN, ou est-ce que tu as vu un seul mot sur le retour de l’AES dans la FRANCEDEAO par Mahama! Tu manques tres honnêtement d’éthique journalistique et de deontologie tout court. Pourquoi tu es tellement déçu de toi-meme que tu ne penses pas pouvoir vivre sans la FRANCEDEAO et la FRANCE. Veritable nègre de salon tu souffres certainement du syndrome de Stockholm!

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