La CEDEAO a annoncé qu’elle garderait ses portes ouvertes, mais elle a désormais perdu 53 % de sa superficie et environ 30 % de sa population d’environ 450 millions d’habitants.
Des milliers de personnes au Niger, au Burkina Faso et au Mali se sont rassemblées mardi pour saluer la sortie de leurs pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Le retrait, effectif à compter du 29 janvier 2025, intervient exactement un an après l’annonce de leur intention de quitter l’organisation en raison de tensions politiques.
Les trois pays du Sahel, sous régime militaire, ont formé leur propre bloc, l’Alliance des États du Sahel (AES), accusant la CEDEAO de traitement injuste.
Ce divorce a des implications de grande portée, la CEDEAO perdant 53 % de sa superficie et environ 30 % de sa population d’environ 450 millions d’habitants.
Reconnaître les passeports
Dans un communiqué, la CEDEAO a pris acte du départ du trio.
Elle a cependant exhorté les autorités de la région de la CEDEAO et d’ailleurs à continuer de reconnaître les passeports nationaux détenus par les citoyens du Mali, du Burkina Faso et du Niger portant le logo de la CEDEAO, et à permettre aux citoyens des trois pays de continuer à bénéficier de la libre circulation sans visa.
Elle souhaite également que le libre-échange se poursuive dans toute la région de l’Afrique de l’Ouest, comme le prévoient les protocoles de la CEDEAO.
L’organisation a déclaré que les arrangements actuels devraient se poursuivre jusqu’à ce que les conditions de l’engagement futur entre les trois pays séparatistes et la CEDEAO soient réglées.
Cependant, les dirigeants des pays du Sahel – le général Assimi Goita du Mali, le général Abdourahamane Tiani du Niger et le capitaine Ibrahim Traore du Burkina Faso – souhaitent affirmer leur souveraineté et stimuler leurs économies.
Déploiement conjoint
Ils ont annoncé un déploiement conjoint de 5 000 soldats pour lutter contre les groupes armés, dévoilé un nouveau passeport commun et rompu les liens avec l’ancien dirigeant colonial français.
En attendant, ils continuent de renforcer leurs liens économiques et sécuritaires avec d’autres partenaires, dont la Turquie et la Russie. La CEDEAO, dont le siège se trouve à Abuja, la capitale nigériane, a été créée en 1975 pour faciliter la coopération régionale et économique.
Au fil des ans, elle a évolué, son mandat incluant désormais la coopération politique et militaire.
Cependant, les pays séparatistes ont accusé le bloc de pencher vers l’ancien pays colonial français et d’imposer des sanctions punitives à leur encontre. Ils ont été particulièrement irrités par la menace du bloc de recourir à la force pour annuler la prise de pouvoir militaire au Niger en 2023.
Influence occidentale
La CEDEAO a souvent nié être influencée par les puissances occidentales. C’est la première fois que plusieurs membres quittent la CEDEAO. Le seul retrait précédent était celui de la Mauritanie en décembre 2000.
Les membres restants de la CEDEAO sont : le Bénin, le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Libéria, le Nigéria, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo.
Avec l’évolution de la dynamique politique, économique et sécuritaire, l’avenir de la CEDEAO et de l’AES reste incertain, mais chaque bloc est optimiste quant à sa voie.
Source: https://www.trtafrika.com/