Après la décision de se retirer de la CEDEAO : Le secteur privé dans l’expectative

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Mis devant le fait accompli, le secteur privé national, déjà affaibli par les sanctions internationales imposées au Mali et la crise énergétique qui plombe la production des PME/PMI, doit faire face à une situation imposant de nouvelles contraintes, mais aussi de nouvelles obligations.

En sortant de la rencontre avec le Premier ministre, suite à l’annonce de la décision de se retirer de la CEDEAO prise par les Autorités de Transition des trois Etats-membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), les opérateurs économiques ont été informés des bienfaits d’une telle mesure tels qu’estimés par le gouvernement, sans être pour autant rassurés. En d’autres termes, le Premier ministre a expliqué sans convaincre le secteur privé national. La preuve, lors de la rencontre de concertation autour de la question, organisée par le Conseil national du Patronat du Mali (CNPM) quelques jours après, précisément le mardi 30 janvier 2024, le fait de n’avoir pas consulté le secteur privé national a été évoqué par les chefs d’entreprise et les participants représentant les Groupements professionnels, avant d’égrener un long chapelet de préoccupations qui attendent des réponses.

Il est donc clair que prendre une telle décision pour ensuite appeler les acteurs économiques à faire des propositions et suggestions relève de l’impréparation de la prise d’une telle décision de retrait de la CEDEAO. En effet, il fallait précéder à une concertation et même, au besoin, passer par une consultation populaire pour avoir plus de légitimité et engager sans réserve tout le peuple malien.

Mais puisqu’au Mali nous vivons l’ère des exceptions, il faut donc prendre en compte cet aspect et s’adapter. Il ne sert à rien de tergiverser sur une décision déjà prise au nom du Mali et qu’on sentait quand-même venir depuis la mise en place de l’AES dont les trois Etats-membres, dirigés par des régimes issus de coup d’état, subissent la pression exagérée et parfois injustifiée d’organisations comme la CEDEAO dont certains de ses dirigeants les plus en vue dans des décisions de sanction du Mali, renvoient à l’image du voleur qui crie au voleur.

De toutes façons, au niveau du secteur privé, la concertation continue à l’initiative du CNPM, pour enfin rédiger un mémorandum, lequel sera soumis aux autorités publiques pour les guider dans les prises de décisions et les actions à mener pour dissiper leurs. En attendant, le secteur privé national reste dans l’expectative.                                                                                                    

  Amadou DIARRA

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