Le “Yogoro” et le “Salawalé Walé”: Redonner vie à ces pratiques culturelles en déclin

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Les jeunes garçons et filles font maintenant ensemble ces pratiques
Les jeunes garçons et filles font maintenant ensemble ces pratiques

Au Mali, le Yogoro et le Salawalé Walé sont des pratiques ancestrales qui sévissent dans notre pays depuis des siècles. Ils occupent une place importante dans le patrimoine culturel du Mali . Ces pratiques, qui allient qui se fait pendant le ramadan musulman (10e jour du ramadan) se fait par des enfants : Yogoro pour les garçons et Salawalé walé pour les filles.

Ils constituent un chant et une danse particulière comme le nom l’indique.

Ils passent de porte en porte pour chanter et danser et en retour les familles donnent soit des pièces de monnaies ou des céréales.

Cette tradition est le reflet d’une richesse culturelle millénaire, mais aujourd’hui, elles semblent être mal transmises aux jeunes générations. Les défis sont multiples et concernent non seulement les techniques de danse et de chant, mais aussi l’esprit et les valeurs que ces formes d’art incarnent.

Le Yogoro et le Salawalé Walé sont bien plus que de simples expressions artistiques : ce sont des symboles de la sagesse ancestrale, des moyens d’exprimer la joie, la solidarité et l’identité malienne. Cependant, force est de constater que ces traditions souffrent de la négligence des parents et de la société en général. Beaucoup d’enfants, aujourd’hui ne chantent ni ne dansent comme il se doit, en grande partie à cause de la mauvaise transmission de cette culture.

Des chansons mal entonnées, des pas de danse mal exécutés

Il est regrettable de constater que les enfants d’aujourd’hui peinent à exécuter correctement le “Yogoro” ou à chanter le “Salawalé Walé” de manière authentique. Une chanson mal chantée et des pas de danse mal exécutés ne sont que le reflet d’un déclin progressif. Cette situation est le résultat d’une transmission défaillante de génération en génération, notamment de la part des parents modernes. Parfois, faute de temps, d’intérêt ou de moyens, les adultes ont laissé ces coutumes se diluer dans le quotidien.

Le Yogoro, connu pour sa vivacité et son côté ludique, est censé incarner la joie collective. Cependant, la partie la plus mémorable du chant, “Chaka Sara, ayé wari di”, est souvent la seule qui reste ancrée dans l’esprit des enfants. Cela montre à quel point l’essence de ces traditions est perdue, et à quel point la culture moderne a influencé les jeunes générations, au détriment de la culture traditionnelle.

La transmission, une nécessité impérieuse

Il devient urgent de repenser la manière dont ces traditions sont transmises. Si rien n’est fait, ces patrimoines risquent de disparaître à jamais. Les parents doivent prendre conscience de l’importance de transmettre le savoir-faire ancestral à leurs enfants. Il ne suffit pas de se contenter de parler de ces pratiques ; il faut les enseigner de manière vivante, en les pratiquant ensemble, en expliquant leur signification, en les rendant pertinentes et attractives pour les plus jeunes.

Les écoles, les associations culturelles et même les médias ont un rôle clé à jouer dans cette mission de transmission. Au-delà de l’enseignement académique, l’éducation à la culture malienne doit être une priorité.

Les enfants doivent être immergés dans ces traditions, non seulement par des performances artistiques, mais aussi par des moments d’échanges intergénérationnels où les anciens transmettent leur savoir, et où les jeunes peuvent poser des questions, expérimenter et se nourrir de cette culture.

Une culture en péril ? Pas encore !

Le futur du Yogoro et du Salawalé Walé dépend de notre volonté collective de préserver cette richesse. Il est essentiel de redonner à ces traditions toute la place qu’elles méritent dans nos vies. Les parents d’aujourd’hui ont une responsabilité cruciale : celle de ne pas laisser se perdre ces trésors culturels, mais au contraire, de les adapter à l’époque actuelle tout en respectant leur essence.

Les enfants doivent être éduqués dans un environnement où les valeurs culturelles sont célébrées et entretenues. Si nous faisons l’effort de structurer la transmission, si nous nous impliquons activement, il est possible de garder vivante cette culture unique. Le “Yogoro” et le “Salawalé Walé” peuvent encore retrouver leur éclat et continuer à incarner la joie, la créativité et la solidarité, à condition que nous leur redonnions la place qu’ils méritent.

En somme, il est plus que jamais nécessaire de réfléchir à des mécanismes de transmission efficaces,  a travers nos myens moyens mordernes (les reseaux sociaux, la tele etc). Il y va de la préservation de notre identité, de notre histoire, et de notre lien avec nos ancêtres. Le Yogoro et le Salawalé Walé ne doivent pas se laisser éteindre : leur flamme doit continuer à briller dans les générations futures.

Issa Kaba Sidibé

source : La Différence

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