Fonds africain pour la culture ACF : Le défi du financement

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Le lundi 24 février 2025, le Fonds africain pour la culture (ACF) a regroupé à Ouaga dans le cadre du Fespaco 2025, les acteurs culturels autour du thème « quels mécanismes innovants et créatifs pour la résilience et le financement des industries culturelles et créatives en Afrique ? »

 Le chapiteau Yenenga du siège du Fespaco a abrité, le lundi 24 février 2025 une table ronde, organisée par le Fonds africain pour la culture et modéré par Alphonse Tougma (ancien directeur de fonds), point focal ACF Burkina. Les panélistes étaient : Mohamed Doumbia, directeur exécutif d’ACF, Yaya Soura du directeur des études et de l’assistance technique du Fonds de développement culturel et touristique (FDCT) du Burkina et des artistes comme le plasticien Abdoulaye Konaté du Mali et le sculpteur Siriki Ky et la chorégraphe Irène Tassembédo du Burkina Faso.

Pour Mohamed Doumbia, les sources de financement se font rares en Afrique ces dernières années et le secteur culturel subit cette situation depuis la crise sanitaire et économique. « La culture constitue 3 % du PIB. Ce qui justifie le fait nous mettons l’accent sur les industries créatives dans les échanges. À ACF, nous prônons ces stratégies et mécanismes pour davantage développer et accroître la productivité et la créativité culturelle », a annoncé monsieur Doumbia.

Abdoulaye Konaté, membre fondateur de l’ACF, plasticien, pour sa part, a rappelé les circonstances de création. « ACF a commencé suite à une activité aux Seychelles et l’idée est venue de Mamou Daffé. J’ai donné une toile. Aussitôt, d’autres artistes se sont ralliés en offrant eux aussi des œuvres. Ça a commencé avec les plasticiens mais ce n’est qu’avec les artistes que ce fonds prendra de la force et de puissance pour accompagner les projets culturels », a-t-il souligné.

Ky Siriki, sculpteur burkinabè est revenu sur l’historique de ACF « Abdoulaye Konaté a dit comment l’ACF a commencé mais il n’a pas dit qu’avant les Seychelles, on se ramenait à Ségou pour petit à petit accrocher les œuvres autour puisse qu’au départ c’était un festival de musique. Nous avons commencé à donner des œuvres.

Soura Yaya, spécialiste en management culturel a parlé des mécanismes de mobilisation de financement et pour parler du fonds de financement burkinabè, « c’est parti du lobbying et il a vu le jour en 2016. Lorsque le fonds a été créé, il a été accompagné par des institutions. Le fonds a fait son chemin et au fil des ans est confronté à la mobilisation. Les deux leviers du fonds sont complémentaires. Ce qui a laissé place à de nouvelles stratégies. Nous voulons mobiliser un fonds avec des crédits mais aussi de subventions. Nous faisons des réflexions des modèles économiques avec des partages d’expérience », a expliqué monsieur Soura.

Yaya Soura a souligné que la question de financement dans le secteur culturel demeure préoccupante. Il invite donc les acteurs du privé et du public à agir ensemble afin de construire des industries culturelles créatives (ICC) plus dynamique.

Irène, danseuse et chorégraphe burkinabè a accentué son intervention sur l’acquisition du financement. « Je n’étais pas au courant de l’existence du fonds africain ».

Tout ce que je fais, ajoute-t-elle, c’est sur fonds propres. Tout le monde ne sait pas mobiliser des financements et tout le monde n’a pas les moyens de payer des gens pour nous aider à chercher des financements. J’ai 68 ans et je suis comme une amatrice ou débutante dans ce sens. Seulement, la différence c’est que je me fais plaisir en finançant de ma poche et c’est parce que je peux me faire ce plaisir. Parfois on nous appelle pour nous donner de l’argent pendant que l’on n’a rien demandé. C’est souvent compliqué.

 

Aminata Agaly Yattara

 

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