Le mardi 6 février 2024, le Musée national a abrité le vernissage de l’exposition du groupe bogolan Kasobané, qui fête 45 ans de présence, de pratique d’art, de promotion du bogolan et des valeurs sociétales.
23 septembre 1978 marque la toute première exposition du groupe Kasobané à Ségou. Après une énième exposition à travers le monde, voici le groupe au Musée national, ce 6 février 2024 avec plus d’une trentaine d’œuvres pour célébrer ses 45 ans au service des arts et de la culture au Mali et dans le monde.
Composé de six artistes à sa création dans les années 1970, tous fraichement sortis de l’Institut national des arts (INA), le groupe bogolan Kasobané dont le nom provient de leurs de leurs prénoms : KA pour Kandioura Coulibaly et Kélétigui Dembélé (décédés), SO pour Souleymane Goro, BA pour Baba Kéita et Boubacar Doumbia et NE pour Néné Thiam.
L’exposition rétrospective met la lumière sur le travail de ces 6 artistes et des œuvres de 5 autres artistes (Aly Guindo Dolo, Idrissa Domno Goro, Iréné Lopez, Seni Fofana et Hama Goro) qui sont passés par leur école et qui ne travaillent que le bogolan. A eux s’ajoute le pionnier Ismaël Diabagaté dont une toile faite en 1980 est accrochée et qui a été un collaborateur et un mentor pour les autres.
Une fois le seuil de la salle d’exposition franchi, une photo des six artistes avec les noms, les matières utilisées et le processus par lequel il faut passer pour avoir le résultat de ce que l’on appelle bogolan.
Ainsi, le bogolan serait le résultat donné par l’argile sur étoffe, l’oxyde de fer contenu dans l’argile, les feuilles spécifiques du Mali, une technique basée sur les couleurs et les minéraux.
Le groupe Kasobané en plus des techniques qui lui sont propres, maitrise les idéogrammes, signes et symboles utilisés et véhiculés sur les pagnes bogolans. C’est grâce à leur sens élevé de l’imagination, de la création, ses membres ont su, de façon subtile et sublime, passer du bogolan comme pagne devenu un label malien à cette conception du bogolan comme œuvre artistique, qui est aujourd’hui perçue comme faisant partie de l’art contemporain dans le monde.
Cette exposition replonge l’ancienne génération dans les souvenirs des œuvres qui datent de 30 ans ou plus ou encore rappelle aux plus jeunes l’importance et le rôle qu’a joué le bogolan.
La cérémonie du vernissage a enregistré la présence du directeur du Musée, des membres du groupe, des artistes, des acteurs culturels et du ministre de l’Artisanat, de l’Industrie hôtelière, de la Culture et du Tourisme, Andogoly Guindo, qui a d’ailleurs présidé la cérémonie.
Dans son allocution, il n’a pas manqué de rappeler que c’est un vernissage aux allures singulières ; un projet qui était en gestation depuis et qu’il est heureux de le voir se réaliser. L’exposition reste au Musée jusqu’au 9 mars 2024.
Aminata Agaly Yattara