André Bourgeot : Mali, les casques bleus tuent trois manifestants

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Deux ans après l’intervention Française et Onusienne au Mali (MINUSMA), sensée rétablir la sécurité et l’intégrité territoriale du pays, la situation au Nord de cet état est catastrophique. Bien que la France soit toujours engagée dans la lutte contre les groupes Salafistes avec le dispositif Barkhane, les narcos Jihadistes harcèlent régulièrement les forces Onusiennes qui ont perdus plusieurs soldats ces derniers mois. Aucun accord de paix n’a pu être trouvé entre le Mali et les groupes Touaregs indépendantistes (tous les Touaregs ne le sont pas). Le mois de janvier a vu la situation locale s’aggraver.

Le 17 janvier, une attaque terroriste contre la MINUSMA à Kidal faisait un mort et un blessé.

Le 20 Janvier, la MINUSMA déclarait avoir ouvert le feu avec des hélicoptères de combat, contre des positions du MNLA (l’entité politique Touareg sécessionniste originellement crée par la France) à Tabankort. Cette localité, située à 200 Kilomètres de Gao, est l’enjeu de combats très violents menés depuis plusieurs mois entre les Touareg et Arabes sécessionnistes le CMA (coordination des Mouvement de l’Azawad), et le GATIA (Groupement Armé Touareg Imrad et Allié), une milice multiethnique (les Imrads étant une fraction Touareg) partisane de l’unité nationale du Mali.

Le lendemain, à l’instigation du CMA, une foule d’habitants de Kidal assiégeait violemment l’aéroport de la ville, obligeant les soldats Onusiens à se réfugier dans leur caserne. Dans le même temps, le porte parole du GATIA niait le fait que les hélicoptères de la MINUSMA aient attaqués.

Le 27 janvier, une manifestation similaire est organisée à Gao, contre la volonté de la part de la MINUSMA, de créer une zone tampon démilitarisée autour de Tabankort. Les forces Onusiennes répliquent violemment, tuant par balles trois manifestant et en en blessant 16. Le lendemain, des combats violents faisaient à nouveau rage à Tabankort, tuant 12 personnes…

La situation du Nord Mali est très complexe et explosive, certainement difficile à comprendre alors que la France est depuis deux ans, totalement engagée militairement, politiquement dans ce pays.

Le Cercle des Volontaire a donc décidé d’interroger André Bourgeot, anthropologue, directeur de recherche émérite au CNRS et qui est un des meilleurs spécialiste du Sahara et du Mali.

Cercle des Volontaires

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