Commandant des douanes, Yacouba Katilé est depuis quelques années le secrétaire général de la puissante centrale syndicale de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali. A l’occasion de la célébration de la fête du travail, il a bien voulu se prêter à nos questions.
Le Pouce :Sous quel angle, placez-vous la célébration du 1er Mai 2017 ?
Yacouba Katilé : La fête du travail n’est pas une occasion de réjouissance, comme on tend à le croire. Elle donne l’opportunité aux travailleurs d’exprimer des doléances, d’émettre des critiques d’ordre politique, économique et social.
Pour le 1er Mai 2017, le point culminant de notre analyse a porté sur la nécessité d’avoir une politique de gouvernement tendue vers l’instauration d’une véritable justice sociale.Seule la justice sociale crée les conditions d’une participation consciente volontaire au développement de son pays, convaincu de l’égalité de chance pour tous. Notre discours appelle en cette journée du 1er Mai à plus de justice sociale pour plus de promotion individuelle et collective des citoyens et donc de travailleurs pour l’amélioration continue du bien-être. Au délà, la justice sociale, bien restaurée et appliquée renforce la paix, la cohésion nationale, et facilite la défense de la patrie par l’ensemble de ses filles et fils. Aussi, les échéances électorales à venir, doivent être l’occasion pour les candidats et les partis de placer la justice sociale au cœur de leurs programmes et activités ».
Le Pouce :Où en êtes-vous avec le point de vos revendications avec le gouvernement ?
Yacouba Katilé :Vous trouvez là un thème du point de presse que j’anime ce vendredi.Le resultat, le moins qu’on puisse dire est mitigé : satisfaction totale sur la mise en œuvre des Accords relatifs aux revendications financières quasiment éteintes ;insatisfaction totale sur le règlement des revendications léguées par nos prédécesseurs, à savoir les droits des compressés, des retraités par anticipation ; insatisfaction sur la relecture des conventions collectives, même si certaines sont finalisées, voire appliquées, comme celle des Banques et Assurances. Mécontentement face à l’attitude de certains ministères, directions, services sur le respect du droit et de la liberté syndicale. Le paroxysme du viol des normes du travail est au niveau des investisseurs étrangers, occidentaux en général, Français en particulier qui s’opposent même à la pratique du syndicalisme dans leurs entreprises. L’Etat Malien semble indifférent. Le Point de Presse donnera plus de précisions et de détails ».
Entretien réalisé par
Tiémoko Traoré