Yacouba Katilé lors du défilé du 1er Mai : « L’Etat, doit imposer aux sociétés étrangères le respect de la dignité humaine… »

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Yacouba Katilé

A l’instar, des travailleurs, des autres pays du monde,  l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) a célébré le jeudi 1er mai dernier, la journée internationale du Travail. Le nouveau Secrétaire Général, de l’UNTM, Yacouba Katilé, n’a pas manqué l’occasion pour dire haut ce que beaucoup de gens pensaient encore bas.

 

Sur le grand boulevard de l’indépendance ce jeudi 1er il y avait du beau monde. Les travailleurs maliens affiliés à l’UNTM, première et plus grande centrale syndicale du pays, ont défilé en rangs serrés devant leur nouveau secrétaire général, Yacouba Katilé et les membres du gouvernement conviés pour l’occasion. Mais avant le défilé, le secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé a prononcé  un discours historique, devant ses militants, les membres du gouvernement et les Hommes de média.  « L’Etat, les bureaux de placement privés doivent imposer aux sociétés étrangères le respect de la dignité humaine en chaque travailleur malien » assène-t-il. Avant de rappeler que l’UNTM est ressortie redynamisé de son 12ème congrès et il entend mettre l’intérêt du Mali du peuple et des travailleurs au dessus de tous. « Dans les mines, nos compatriotes sont soumis à 10 heures, voire 12 h d’activité, sans équipement de protection, sans véritable droit syndical, ni salaire conséquent, compensant d’énormes dépenses physique et intellectuelle », a-t-il regretté.   A  l’en croire, l’accord sur l’amélioration de la grille indiciaire, bien que pris en compte par le budget 2013, jusqu’à ce jour, son application reste encore sujette à caution. Quant au secteur privé, secteur dans lequel, les travailleurs sont le plus souvent soumis, au licenciement abusif, au non paiement des droits, non immatriculation à la sécurité, non octroi de congé, non avancement de salaire, Yacouba Katilé, affirme que désormais, l’UNTM veillera au grain, pour que cessent ces abus. Par ailleurs, il dira que la mise en œuvre du  protocole du 2 octobre 2011 traîne toujours. Puis d’ajouter, que dans les jours à venir, le bureau Exécutif de l’UNTM, remettra un cahier de doléances au gouvernement afin que les torts causés aux travailleurs soient réparés. Selon lui, le dit document s’articule autour de 8 points essentiels. A savoir, la révision de la valeur indiciaire, l’augmentation du SMIG, la Baisse de l’ITS ou la revalorisation  salariale dans les secteurs privé et public, l’augmentation des allocations familiales, la relecture de la loi et de la décentralisation, la ratification des conventions 102-122, la création d’une Ecole Nationale des Mines et la lutte contre la vie chère, entre autres. Le nouveau secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé, a aussi appelé, le gouvernement et le patronat à s’investir davantage pour régulariser, les 8 heures de détente, marquées par la culture et la formation. Mais aussi la régularisation du secteur de transport public, à l’instar des autres pays de la sous région  afin que les 8 heures de repos prévus par la convention collective, soient possibles à domicile après le travail.  «  L’honneur du Mali n’est pas dans l’immense misère des populations qui n’arrivent ni à assurer les 3 repas quotidiens établis par nos habitudes alimentaires, ni à éduquer, à soigner les enfants, ni à être de bons citoyens » dit-il. Avant de poursuivre que le cri de relance du Mali c’est l’honneur du Mali.

 

 

Quant au ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, porte parole du gouvernement, Mahamane Baby, il a tout d’abord  félicité, Yacouba Katilé, pour sa brillante élection à la tête de l’UNTM, première organisation syndicale, avant d’affirmer que le gouvernement a d’ores et déjà posé des actes  en faveur de l’amélioration des conditions de vie de la population en général et de celles de travailleurs en particulier. A titre d’exemples le ministre Baby a cité, entre autres, le cas du personnel de l’enseignement supérieur, celui du personnel engagé dans l’organisation du concours d’entrée directe à la fonction publique. Quant aux doléances dont le secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé a fait mention dans son discours, le ministre Baby affirme que le gouvernement l’examinera avec beaucoup  d’attentions et agira en fonction des moyens dont l’Etat dispose. Avant de terminer ses propos, le ministre Mahamane Baby a souhaité une excellente fête de travail à tous les travailleurs du Mali, au  nom du ministre de la fonction publique et du travail et en son nom propre.

 

 

L’événement a  été marqué par la présence, de plusieurs membres du gouvernement, du DG des douanes et autres hauts responsables. Mais aussi par la présence du secrétaire général sortant de l’UNTM, Siaka Diakité.

Le défilé s’est déroulé sans incident, dans une véritable ambiance de fête.

Lassina NIANGALY

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1 commentaire

  1. Moussa Mara: Nouveau Pape canonisé “Sursaut National” ou bonimenteur?

    Moussa Mara, nouveau premier ministre du Mali, expert-comptable diplômé de formation française, cet “ingénieur des chiffres et des métiers de l’audit” très vite devenu politicien local à Hamdalaye, un quartier de la rive gauche de Bamako, s’essaye aux destinées de la nation en distribuant de manière désordonnée des médailles de “leadership” à qui il veut.

    “un grand serviteur de l’Etat qui a dédié sa vie professionnelle à son pays et a développé des qualités de leadership”

    Disait-il d’Issiaka Sidibé lors de sa déclaration de politique générale, le beau père du fiston national depuis peu bombardé président de l’assemblée nationale du Mali.
    Je ne sais pas pour vous mais je n’ai pas connaissance de ces “qualités de leadership développés” chez l’honorable Issiaka Sidibé qui n’a même pas daigné nous dire quand est-ce que qu’il fut diplômé de l’ENA du Mali dans son CV de présentation à la nation.

    Une fine barbe négligée sur un visage lucide, le ton nonchalant et le regard félin, Moussa Mara égraine des promesses aux maliens à coup de déclarations tonitruantes promettant ciel et terre au travers de
    “La politique qui va rendre les Maliennes et les Maliens heureux.”

    Poursuit-il et ce n’est pas fini.

    “La politique qui va effacer des yeux et des mémoires de nos compatriotes les affres de la honte, de la peur, du désespoir, de l’inquiétude sur l’avenir du pays. La politique qui va redonner à notre pays sa dignité et sa fierté.”

    Et je vous jure qu’il était en pleine forme et le meilleur c’est son “sursaut national” qu’il va “réussir” en ces termes:

    “Le sursaut national est plus que nécessaire. Tous ensemble, chacun en ce qui le concerne. Nous avons la charge d’amorcer, d’organiser et d’encourager ce sursaut. Sous l’égide du Président Ibrahim Boubacar KEITA, nous allons nous y employer et réussir.”

    J’ai retenu mon souffle et j’ai ouvert mes yeux pour voir comment il va y parvenir.

    Côté investissement je n’ai pas noté grand chose, un programme d’investissements et une politique macroéconomique nettement moins ambitieux non seulement par rapport au PDES d’ATT mais aussi et surtout par rapport aux programmes économiques en cours dans la majorité de nos pays voisins.

    Moussa Mara parle de 15 lycées très insuffisants pour accueillir les suppléments d’enfants maliens en fin de cycles de l’enseignement fondamental.

    Il est resté évasif sur les efforts d’investissements dans l’enseignement fondamental (il songe plutôt à l’enseignement préscolaire, aux jardins d’enfants et oublie l’enseignement fondamental en tout cas en terme d’investissements concrets) alors qu’il veut orienter les enfants maliens vers les “sciences et les techniques”.

    Cela demande des ateliers, des laboratoires des bibliothèques qu’il faut construire mais combien et comment?

    Mystère de Dieu et mystère de Mara.

    Idem pour les politiques sanitaires, agricoles, industrielles qu’il compte mener où les investissements concrets sont noyés dans des objectifs généraux sans moyen de voir clair dans les priorités en terme de construction d’hôpitaux, d’aménagements sylvo-agrico-pastoraux (combien d’hectares faut-il aménager où et quand) et d’aménagements de zones industrielles (combien, où et quand).

    Pour financer sa politique, Mara écorche les pourcentages du budget d’état (40% pour l’éducation, 15% pour l’agriculture, pour la santé il ne donne aucun pourcentage).

    Mais il oublie gentiment de nous dire le montant de ce budget d’état (qui est de 1559 milliards en dépenses pour 2014) et celui du budget spécial d’investissement.

    Pour la défense et la sécurité il promet 4% de la richesse nationale qui vaut selon lui 240 milliards contre 175 milliards aujourd’hui consacrés par le budget d’état à la défense nationale.

    Ces 240 milliards représentent actuellement 15% du budget d’état de 2014.

    Donc 40% éducation, 15% agriculture, 15% défense nationale sans compter la santé, la diplomatie, l’environnement, l’administration, la justice, l’eau et l’énergie, l’entretien luxueux des institutions du pays notamment la présidence de la république, etc.

    À ce rythme nous risquons vite de dépasser les 100% du budget national, c’est à dire que la moyenne de la politique de financement de Mara va dépasser le total de la capacité financière de l’état malien.

    Alors en bon ingénieur du chiffre, il veut inventer une réforme fiscale mais sans daigner nous dire combien il compte accroître les recettes publiques avec la fiscalité intérieure et de celles issues de la fiscalité de frontières compte tenu des contraintes et engagements communautaires du Mali.

    Il est courageux Mara, il est même très courageux et il continue et là le meilleur est ce qui suit.

    Il sort de son chapeau, oh plutôt de son bonnet, ces fameux “Diaspora Bonds”.

    J’ai pris ma tête dans les deux mains et j’ai prié le bon Dieu pour que ce ne soit pas une “Diaspora Bombe”!

    Car Mara veut se lancer sur le financement d’un État corrompu (qu’il reconnaît “malade”) et dépensier par les marchés financiers en créant incognito une obligation d’état (c’est à dire un titre de dette publique) destinée aux maliens de l’extérieur.

    En clair, il veut solliciter l’argent des expatriés maliens à travers un emprunt public pour financer les investissements publics.

    Le problème est que la rentabilité et la sécurité des fonds investis par l’état malien ne sont pas encore garanties car le niveau de corruption, de laisser aller, de gaspillage de nos ressources publiques diminuent considérablement la rentabilité économique de nos projets d’investissements et sapent du coup la solvabilité de l’état malien.

    Alors si la loi contre la corruption annoncée par Mara peut à elle seule garantir cette solvabilité de l’état malien pour sécuriser les fonds empruntés aux travailleurs immigrés sans mesures concrètes de redynamisation de la justice sociale, de l’efficience et de l’efficacité des actions publiques, nous seront là pour voir cela sinon nous sommes dubitatifs pour le moment.

    Car pour faire passer un État “malade” à un “athlète” comme le veut super coach Moussa Mara, (le “special one” de la gouvernance en Afrique) il faut du COURAGE, du TRAVAIL et de la RIGUEUR alors que ces mots ne sont pas prononcés plus de deux fois dans le long discours de Mara devant la représentation nationale.

    Wa salam!

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