A l’occasion du 1er mai, fête du travail, l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (Untm) a organisé, le lundi 1er mai un défilé sur le boulevard du peuple. C’était en présence du ministre de la fonction publique et des relations avec les institutions Madame Diarra Raki Talla et du secrétaire général de l’Untm, M. Yacouba Katilé. L’occasion était bonne pour Yacouba de dénoncer certains maux qui minent notre pays.
La cérémonie a débuté par le discours du Secrétaire Général de l’Untm, M. Yacouba Katilé. C’est ainsi qu’il dira que la fonction première et fondamentale d’un syndicat est la défense et la promotion des droits et libertés des travailleurs avec comme objectif final, leur bien-être, celui de leur famille et par extension tout le peuple. Pour le Sgal de l’Untm, la fête du travail inciterait à aborder délibérément les données du monde du travail. L’année 2016-2017 s’est révélée une année éprouvante au plan social et politique, a-t-il expliqué. Au plan économique, poursuit M. Katilé, l’économie de marché, en tant que modèle unique écrase les sentiments et réflexes de solidarité républicaine, de morale, de vertus prêchées depuis des décennies, et refoule dans l’oubli, les valeurs authentiquement africaines de l’existence.
De l’avis du Sgal de l’Untm, l’accaparement des terres rurales et urbaines des unités de productions jadis propriété du peuple, les spéculations sur les intrants agricoles au détriment des paysans sont les ingrédients qui font que le Mali du 1er mai 2017 apparait comme un grand corps malade. Pour lui, il est temps d’en finir avec la politique de l’Autruche quand les problèmes se densifient. De sa lecture, il faut fustiger les mauvais comportements dans les domaines et qui hélas plongent le Mali, chaque jour davantage dans les abysses avec, tout ce que cela comporte comme humiliation et comme misère populaire. C’est pourquoi, il invite à un autre échafaudage politique, car celui installé dans l’après 26 mars 1991 a vite montré ses limites. Car dira-t-il, incapable d’assurer un avenir radieux à l’ensemble du peuple, le refuser, et s’accrocher obstinément à des textes sans efficience sur nos réalités relève du dogmatisme, du fétichisme pour préserver des privilèges et des avantages inavoués.
Prenant la parole, le ministre de la fonction publique et des relations avec les institutions a indiqué qu’il est temps de sortir des discours de dénonciations. Selon elle, il est grand temps que nous prenions notre destin en main. Car dira-t-elle, il ne sert à rien de s’appesantir sur notre sort. Il faut agir dans tous les domaines, a-t-elle martelé.
Après les discours, place au défilé proprement dit qui a sanctionné cette célébration du 1er mai dans une atmosphère glaciale.
Abdrahamane Sissoko