Pour mieux défendre les intérêts de leurs adhérents, l’Union nationale de travailleurs du Mali (UNTM), le Syndicat autonome de la magistrature (SAM) et le Syndicat autonome des administrateurs civils (SYNAC) se donnent la main, à travers la signature récente d’un plan d’actions.
La cérémonie, qui s’est tenue dans la salle de réunion du gouvernorat du District mardi dernier, a enregistré la présence des Secrétaires généraux Siaka Diakité de l’UNTM, Fodié Touré du SAM, Gaoussou Coulibaly du SYNAC ainsi que de plusieurs de leurs membres.
C’est d’ailleurs Gaoussou Coulibaly qui, d’entrée de jeu, a souligné que «le cadre de concertation et d’action est mis en place par les trois syndicats pour la quête permanente de meilleures conditions de vie pour leurs militants et pour faire face aux difficultés que traverse le pays».
Pour Fodié Touré du SAM, «c’est un fait historique dans l’espace de la vie syndicale et pour le pays». Selon lui, ce cadre consensuel de concertations et d’actions ouvre une ère nouvelle pour chacune des organisations signataires de la plateforme.
«Il va nous permettre d’être une force, des acteurs et des interlocuteurs incontournables et se veut une pyramide axée sur deux points: la recherche et la satisfaction des soucis de leurs membres et l’implication responsable des trois syndicats dans la recherche de solutions aux intérêts de la nation» a-t-il, en substance, soutenu.
Très syndicaliste dans sa démarche, Siaka Diakité de l’UNTM a tout d’abord fait savoir à l’auditoire «nous ne cherchons pas à jouer un rôle politique particulier, dans ce contexte chaotique, ni occuper un strapontin dans un hémicycle quelconque, à travers les évènements malheureux que nous subissons».
Des évènements que «l’UNTM a dénoncé en son temps» et qui nous ont conduit «aux dérapages mortels que nous éprouvons». Aux hommes qui assument la responsabilité du Mali d’aujourd’hui, Siaka Diakité demande de «rassembler les matériaux qui serviront à rebâtir notre pays, consolider l’unité de notre nation et sauvegarder l’intégrité de notre territoire». D’où son appel «nous appelons au calme ceux et celles qui s’agitent et les invitons à tourner leur courage vers la sauvegarde des intérêts de notre République».
Auparavant, le Secrétaire général de l’UNTM s’était livré à un petit cours de démocratie. En quelques mots. «Les évènements que notre pays vit depuis janvier 2012, et qui ont connu leur seuil d’exacerbation le 22 Mars de la même année, ont fini de démontrer l’extrême vulnérabilité de nos institutions… La démocratie n’est pas une panacée. Elle se construit tous les jours. Elle est une exigence de notre époque… Les chocs que nous ressentons aujourd’hui sont le résultat d’abord de nos propres contradictions, mais aussi celui de notre géographie, qui nous soumet aux lois propres à tout pays central. N’oublions pas que nous sommes situés au cœur de l’Afrique…».
Au-delà de tous ces discours, des poignées de mains et des sourires échangés dans la salle de réunion du gouvernorat du District, il faut reconnaître que le Syndicat autonome de la magistrature vient surtout de se tailler une couverture de choix, toute à sa mesure. Car c’est un syndicat dont plusieurs barons sont actuellement sur un fauteuil éjectable. Et la présence mardi dernier, dans la salle, de Sombé Théra, Juge anticorruption et Procureur de la Commune III, Souleymane Coulibaly, Procureur Général de la Cour d’Appel de Bamako, pour ne citer que ceux-ci, n’était certainement pas fortuite. Wait and see.
Paul Mben