L’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a lancé un préavis de grève de 72 heures, sur toute l’étendue du territoire national allant du 18 au 20 novembre 2020. Son Secrétaire général était face à la presse le mardi dernier.
Selon les justifications, de Yacouba Katilé, l’UNTM exige à travers cette grève, l’égalité des chances et de traitements et la non-discrimination entre les travailleurs de même catégorie.
Dans son préavis de grève, 12 points font l’objet de revendications parmi lesquelles on peut retenir : l’octroi à tout le secteur privé du bénéfice des acquis signés entre le Conseil national du patronat du Mali (CNPM), le gouvernement et l’UNTM sur les augmentations au terme d’un chronogramme de paiement précis au plus tard le 10 novembre 2020 ; l’octroi d’indemnités et de primes de spécificités par catégories à tous les fonctionnaires de façon équitable.
Il est aussi réclamé une amélioration des grilles salariales à appliquer dans le secteur privé conformément aux pourcentages obtenus dans la nouvelle grille des fonctionnaires avec comme date d’effet janvier 2021 et l’adoption d’une politique de recrutement massif des jeunes.
Elle demande l’éradication de la violation de la liberté syndicale dans les secteurs publics parapublics, privés, et de plus en plus dans les ambassades par la prise des mesures vigoureuses de protection du droit syndical et des responsables syndicaux ; au plus tard le 10 novembre 2020. Le point de presse, a mis en exergue les causes majeures ont poussé vers une grève de 72 heures.
“La grève en préparation a ressassé toutes les insatisfactions déclinées tantôt en interrogations de 2014 à 2020. Elle apparaît tantôt comme une suite logique des journées de grèves de janvier 2019, observées contre l’anarchie de la structuration des grilles indiciaires de la fonction publique qui étaient différentes du simple au double selon que l’on soit dans telle profession, plutôt que telle autre à condition de diplômes égaux équivalent ou d’âges.
Ceux qui avaient les meilleures conditions de grilles, de primes et indemnités étaient aussi ceux qui partaient plus tardivement à la retraite. Pourquoi cette discrimination ?
Constatant que des catégories de fonctionnaires ont des grilles moins que celle du statut général, nous avons exigé du gouvernement l’application à ces dernières les dispositions de grilles indiciaires et d’âges que nous avons obtenus pour les fonctionnaires du statut général qui auparavant plafonnaient à 920 quand d’autres étaient encore à un niveau plus élevé (1200, 1060,1460). Notre exigence est d’établir l’égalité de chances et de rémunération à travail de valeur égale à travers des grilles uniques par catégorie : armée, police, gendarmerie, juges, chercheur et professeurs, administrateurs civils, ingénieurs, chacun se trouve dans une catégorie et ne doit pas gagner plus que ses semblables. C’est aussi une question de justice sociale. Ou nul ne peut sortir du statut général et revendiquer ses acquis ou la justice sociale, l’égalité de chances et de rémunération, la non-discrimination sont de vains mots en République du Mali ?
La particularité des statuts ne se conçoit non pas en termes de salaire, de possibilités de pension au-dessus”, rappelle Yacouba Katilé, Secrétaire général de l’UNTM.
Cette grève que l’UNTM prépare devient une question d’actualité qui risque de faire une polémique. Ainsi on a profité en dehors de cette conférence de presse, de recueillir l’avis d’un enseignant syndicaliste. Selon l’analyse de cet enseignant, l’Union nationale des travailleurs du Mali est mécontente et très remontée contre les acteurs du mouvement civil et militaire ayant mis fin au régime à l’ancien régime.
“Certains ont déjà la nostalgie du régime défunt car leurs intérêts sont menacés. N’ayant plus la même écoute auprès des autorités transitoires, l’UNTM assaille le régime d’un torrent de revendications. Comme pour ne laisser aucune chance aux autorités, elle se souvient maintenant des revendications de 2014 qu’elle remet sur table. A l’analyse de ce préavis, on peut faire les constats suivants. Il est une réaction de cette centrale contre l’indemnité accordée aux magistrats, l’application de l’article 39 du statut du personnel enseignant et la volonté de L’Oclei de débusquer tous les fossoyeurs de la République et le Syntade de Katilé dont la plupart des militants sont concernés par les enquêtes de L’Oclei. Il veut s’abriter derrière la centrale pour échapper à la justice“, indique-t-il.
A cette déclaration, il ajoute que l’UNTM vise principalement deux choses à travers cette grève. Il s’agit de l’arrêt des activités de l’Oclei, l’appel soutenu de cette centrale pour sa participation au CNT, son désir d’être la seule interlocutrice du gouvernement.
A son avis, tous les autres points sont de la façade. “Réclamer ses droits n’a jamais été une mauvaise chose par contre le droit n’est jamais octroyé gratuitement, on l’arrache avec force. A part le courage de réclamer ses droits, il faut une batterie d’énergie pour les obtenir. Aujourd’hui s’il est question de traiter tous les fonctionnaires sur le même pied d’égalité, il ne faut pas oublier et ignorer le passage et les souffrances endurées par certains fonctionnaires qu’on croit mieux traiter parmi les autres“, affirme-t-il.
Fatoumata Kané
Les enseignants Maliens aiment plus l’argent que d’enseigner , la preuve chaque année ils revendiquent et obtiennent des augmentations de salaires mais ces enseignants ne donnent plus de cours comme ça se doit , ils passent tout leurs temps à bouder les cours et en séchant les cours des écoles publiques pour aller chercher l’argent dans les écoles privées
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