A l’occasion de la Fête du travail, les leaders de la centrale syndicale ont fait le choix de mettre l’accent sur la satisfaction des revendications ayant trait aux conditions de vie des masses laborieuses.
à l’instar des autres pays du monde, notre pays a célébré hier la fête du travail. Comme à l’accoutumée, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a organisé au boulevard de l’Indépendance son traditionnel défilé. La cérémonie a enregistré la présence du secrétaire général de la plus grande centrale syndicale du pays, Yacouba Katilé, du secrétaire général du ministère du Travail et de la Fonction publique, de l’ancien Premier ministre, Ahmed Mohamed Ag Hamani, Dr Yaya Gologo, et de nombreux invités.
Le secrétaire général de l’UNTM a donné le coup d’envoi du traditionnel défilé des travailleurs, notamment ses militants. La fanfare nationale a ouvert le bal des défilés. Elle sera suivie des pionniers et des membres du bureau exécutif de l’UNTM.
Après leur passage, les syndicats affiliés à la centrale syndicale, défileront les uns après les autres. Il s’agit, entre autres, du Syndicat national de la santé, de l’action sociale et de la promotion de la femme, (SNS-AS-PF), du Snipile, du SYNTADE, du SNEC, et l’Association des victimes des accidents de travail, etc. Les syndicats des banques, hôtels et d’autres services ont aussi apporté une touche spéciale au défilé. Le patron de l’UNTM a exprimé son insatisfaction face aux conditions de vie des travailleurs. «Nos conditions de vie comme en 2018 restent dérisoires, malgré les récents accords et mesures tendant à infléchir la courbe de la cherté de vie», a souligné Yacouba Katilé. Pour lui, les prix des denrées de première nécessité ont certes diminué, mais l’impact de cette baisse est peu ressentie à cause de la pauvreté générale. Par ailleurs, le secrétaire général de l’UNTM a indiqué que les insuffisances d’accès à l’électricité et l’eau potable dans les quartiers périphériques sont des drames qui ne doivent plus exister. Il a aussi regretté les violences perpétrées par des bandits au détriment des paisibles populations sous l’œil indiffèrent des Nations unies.
En outre, le secrétaire général de l’UNTM a exhorté les syndicats libres et indépendants à s’inscrire dans une convergence pour un idéal noble. «Il faut que nous dépassions les antagonismes semés par des hommes politiques au sein du mouvement syndical afin de pouvoir constituer un front de lutte pour la vraie démocratie dans notre pays», a-t-il lancé.
Le leader syndical a également rappelé que l’éradication des inégalités entre les travailleurs maliens, la discipline financière au sein des services publics et la construction d’un système de défense et de sécurité, adapté à nos besoins sont les perspectives auxquelles l’UNTM continuera de s’intéresser. Le premier responsable de l’UNTM a aussi saisi l’opportunité pour rappeler les maux de notre pays qui requièrent des solutions urgentes. Il s’agit, entre autres, des insuffisances dans les hôpitaux qui ne représentent plus, selon lui, des références du fait d’un manque de plateau technique relevé et de personnel en nombre suffisant. A ces différentes contraintes, s’ajoutent le système éducatif, judiciaire et l’insuffisance d’investissements et d’initiatives au profit des jeunes. Le diagnostic du secrétaire général de l’UNTM est implacable mais il a tenu aussi à saluer les efforts du «camarade» Soumeylou Boubèye Maïga, Premier ministre sortant. «Son courage syndical, mis au service de la politique, l’a conduit à se rendre au nord pour l’éradication du terrorisme». Yacouba Katilé a rendu hommage à l’Organisation internationale du travail (OIT). Cette organisation demeure le chantre de la corrélation entre le progrès social, la croissance économique et les actions internationales pour créer les conditions de la paix et de la sécurité des individus et des nations. Quant au secrétaire général du ministère du Travail, il a rappelé que le 1er mai est la mémoire de toutes les batailles salutaires pour que les travailleurs puissent vivre dans la dignité et le respect de leurs droits. Il a rappelé que l’UNTM a été créée en 1946 sous la houlette de l’Union régionale des syndicats du Soudan avant de prendre son nom actuel en 1963. Dr Yaya Gologo a réitéré l’engagement du gouvernement à œuvrer dans le sens du dialogue, en examinant de manière diligente et rigoureuse toutes les revendications pour trouver des solutions consensuelles avec les partenaires sociaux de tous les secteurs.
Mohamed D. DIAWARA