Untm : un autre front pour le gouvernement

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gouvernement et UNTMLe gouvernement malien a du fil à retordre. Récurrente question de la gestion de la rébellion au Nord, gros soucis au sujet des pourparlers d’Alger, affaires de surfacturations et de malversations ayant entouré l’achat de l’avion présidentiel et le contrat d’armements, affaire Michel Tomi… Voilà, entre autres, les problèmes auxquels ce gouvernement doit faire face. Mais, l’autre poudrière, et la plus grande, reste le front social qui est actuellement en ébullition.

 

En effet, après sa première grève de 48 heures en août dernier, suivie avec succès sur toute l’étendue du territoire national et qui a occasionné un énorme manque à gagner à l’Etat, l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm) vient de déposer un préavis de grève. Cela, suite à l’échec des négociations gouvernement/Untm. Du coup, si aucune solution n’est trouvée pour satisfaire ses revendications, l’Untm ira en grève de 72 heures à compter du 29 octobre 2014.

 

C’est du moins ce qui ressort du préavis de grève signé du Secrétaire général de cette puissante Centrale syndicale, Yacouba Katilé, et déposé sur la table du gouvernement. Une véritable patate chaude que le Premier ministre Moussa Joseph Mara et son gouvernement doivent refroidir avant d’avaler, au risque de se griller les estomacs.

 

Précisons que les points de revendications portent sur l’augmentation du taux des allocations familiales, la modernisation et la sécurisation de l’administration générale en moyens logistiques, techniques, humains et financiers ;  la relecture rapide de la convention des chauffeurs routiers, la révision à la hausse du salaire au niveau des Etablissements publics administratifs (Epa) et des établissements publics à caractère industriel et commercial (Epic) ; la baisse des loyers des maisons à usage d’habitation, la baisse des tarifs d’eau et d’électricité conformément à l’accord signé en juillet 2007. Il y a également le maintien et le renforcement de l’usine malienne des produits pharmaceutiques (Umpp), la maîtrise des prix des produits de première nécessité ; la restitution et la protection des parcelles d’expérimentation de l’IER ; la régulation du fonctionnement des bureaux de placement en les mettant en conformité avec les textes en vigueur.  Sans oublier la relecture de tous les contrats miniers, la ratification des conventions 102, 122, 88, 142, 181 et 155 ; et la participation des travailleurs du secteur privé dans les conseils d’administration.

 

À toutes ces revendications de l’Untm, le gouvernement peut bien trouver des solutions. Mais, du côté de la Bourse du travail, on trouve que c’est une mauvaise volonté qui anime nos plus hautes autorités actuelles. Et pourtant, le président de la République, IBK, lors de son adresse à la Nation le 22 septembre dernier, fête de l’indépendance de notre pays, tentait de mettre balle à terre. «En ce qui concerne le monde du Travail, nous comprenons la frustration des travailleurs et le Gouvernement ne ménagera aucun effort, ni aucun des moyens dont nous disposons pour dialoguer et aboutir à des solutions justes, équitables, efficaces et durables. Toutes les forces vives de la Nation, en dépit des multiples difficultés que nous traversons, ont fait preuve de discernement et de patriotisme envers le Mali. Nous les en remercions, nous les encourageons à maintenir cet effort et nous veillerons à ce que le dialogue social et politique se poursuive dans la sérénité».

 

Espérons que ce ne soit pas là des paroles mielleuses pour amadouer et endormir le monde du travail. Et que le gouvernement passe à l’action pour éviter une autre grève de 72 heures à partir du 29 octobre prochain. Une grève qui risquerait d’enfoncer davantage notre pays dans le gouffre.

Bruno E. LOMA

 

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