SYNDICATS: L’UNTM fait annuler les licenciements à Transrail

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Pour l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), les décisions de licenciement qui frappent treize travailleurs et signées par le directeur général de Transrail-SA sont nulles et de nul effet.
 
« Personne n’est suspendue, personne n’est licenciée. Considérez-vous comme des travailleurs à part entière de Transrail ». Ces propos qui sont du secrétaire général de l’UNTM suffisent pour dire combien la centrale syndicale des travailleurs n’accorde aucun crédit aux décisions de suspension et de licenciement arrêtées la semaine dernière par le directeur général de Transrail et qui touchaient 13 cheminots dont 9 à Bamako et 4 à Kayes.
Sur instruction du patron de l’UNTM, Siaka Diakité, les travailleurs ont repris lundi, le chemin du service. Du coup, l’activité ferroviaire qui était paralysée depuis samedi a repris son cours normal de Diboly à Bamako. Sans savoir exactement ce que M. Diakité a arraché à la direction, les cheminots ne boudent pas la décision.
« Nous sommes satisfaits du comportement responsable du secrétaire général de l’UNTM et des membres du ministère de l’Equipement et des Transports », nous a confié Modibo Fofana, secrétaire aux revendications du nouveau bureau syndical.
Selon nos sources, le secrétaire général de l’UNTM aurait eu un entretien avec le ministre de l’Equipement et des Transports afin de trouver une solution à la crise qui secoue la société. Toutefois, l’UNTM se veut catégorique. « Les décisions de licenciement signées par le directeur général de Transrail sont nulles et de nul effet. Elles n’engagent que leur auteur, François Lemieux », assène-t-on.
Même son de cloche du côté des grévistes. « La direction de Transrail ne peut pas nous licencier d’autant que nous sommes des actionnaires aussi. Lorsqu’un contentieux nous oppose, c’est L’Etat qui tranche et non la direction », se défendent-ils.
Les lettres de suspension et de licenciement notifiées aux travailleurs sont présentement entre les mains du secrétaire général de l’UNTM pour disposition à prendre.
 
« Brigades de choc »
Curieusement, au lendemain du licenciement de certains travailleurs, d’ex- déflatés se sont précipités pour signer des contrats avec l’entreprise. Les premières équipes seraient déjà à Toukouto au secours d’un train en détresse.
En tout état de cause, les ex-nouvelles recrues sont attendues de pied ferme par le bureau syndical qui voit en cette action une manière de saboter et de briser son mouvement. Il a mis en place des « brigades de choc » pour barrer la route à ces déflatés. « Ils n’auront accès ni aux dépôts de Kayes ni à ceux de Bamako »,jure le syndicat.
Le ton a été déjà donné lundi où des travailleurs se sont opposés aux ateliers centraux de Korofina, à la passation de service entre le déflaté-recruté Boubacar Haïdara en qualité de chef de service de matériel et Mamadou Samaké, détenteur du dit poste. Tout comme Boubacar Haïdara, l’assistant canadien, Jules Marchand, un autre déflaté nommé par la direction ont été contraints de vider les lieux. « Pourquoi signer des contrats avec ces mêmes cadres qui ont mis à genoux la société et au moment où on les accusait de mauvaise gestion ? » s’interroge le syndicat qui ajoute qu’aucun déflaté ne travaillera aux ateliers de Korofina.
Comme pour légitimer et légaliser l’unique bureau porté sur les fonts baptismaux le 22 juillet dernier à la Bourse du travail, le Syndicat national des transports a invité le procureur de la Commune III de défendre les intérêts moraux et matériels des travailleurs à Transrail.

Mohamed Daou

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