Pour la présidence du Syndicat autonome de la magistrature, la guerre bat son plein entre le clan de Mohamed Chérif Koné et Dramane Diarra et celui de Aliou Badara Nanacassé et Boya Dembélé. Le contentieux finira surement devant les tribunaux.
Le bras de fer est enfin engagé pour la gouvernance du Syndicat autonome de la magistrature. Le congrès extraordinaire du samedi dernier, annoncé pour mettre fin à la crise, n’a pas été une réussite. Mohamed Chérif Koné et son secrétaire aux relations extérieurs annoncés exclu du syndicat autonome de la magistrature à la faveur de ce congrès extraordinaire du samedi dernier qualifient cette décision comme un coup d’épée dans l’eau. « Les frondeurs perdent la face et se cassent la figure à force d’insister en s’agrippant sur le mensonge », a indiqué Mohamed Chérif Koné. Selon Mohamed Chérif Koné, cette rencontre est venue renforcer sa position. « Rien de surprenant si l’on sait que les magistrats ne sont pas des êtres manipulables. Ils ont eu le temps de découvrir la vérité… ».
Mohamed Chérif Koné a ajouté que malgré le tintamarre, les frondeurs n’ont pu mobiliser que 106 magistrats, y compris les frondeurs eux-mêmes sur les 582 Magistrats et sur lesquels le SAM compte 425 militants. « A part quelques jeunes dont on ignore l’appartenance syndicale, ce fameux congrès a été boudé par les magistrats dans leur écrasante majorité… »
il a aussi souligné que la Cour d’appel, la Cour suprême, les magistrats des juridictions d’instance de Bamako et les magistrats de l’intérieur du Pays, de même que plusieurs membres du comité directeur, ont boudé le congrès. « Mis à part le fait que ce congrès est irrégulier, de par les conditions de sa convocation, il n’a même pas regroupé le quart (1/4) des militants là où la délibération des deux tiers (2/3) est exigée par les statuts et règlement intérieur du SAM ».
« Par cette désapprobation, les magistrats réaffirment leur confiance et leur soutien au président Chérif et aux membres du Comité Directeur restés fidèles à lui » se réjouit-il.
Selon lui, ce congrès ne change en rien, et il reste toujours le président du Syndicat autonome de la magistrature. « Serein et confiant en l’avenir, il dit attendre la notification de la délibération issue dudit congrès pour l’attaquer en nullité devant la justice pour violation des dispositions statutaires et règlementaires. A quoi aurait servi cet aveuglement des frondeurs sous la houlette de Aliou Badara Nanacassé et Boya Dembélé si ce n’est que d’affaiblir le Syndicat autonome de la magistrature », s’interroge-t-il.
« En attendant d’effacer tout souvenir de ce coup d’épée dans l’eau, Chérif Koné et son équipe, dans le cadre du suivi de l’exécution du procès verbal de conciliation intervenu entre le gouvernement et le SAM, comptent faire aboutir les points de revendication en suspens dans un meilleur délai, pour l’intérêt général du corps et de la justice », rassure-t-il.
« Les circonstances dans lesquelles les accords ont été obtenus et qui ont conduit l’unanimité de tous les délégués à accepter la suspension sollicitée par le gouvernement n’ont rien à voir avec des questions de pots de vin ou de postes. Toutes les parties étaient présentes face aux conciliateurs. Et le tout est passé dans la plus grande transparence. Si le résultat n’a pas été du goût des militants à la base, ce n’était nullement l’occasion pour certains de fuir leurs responsabilités en incriminant faussement d’autres », selon M. Chérif Koné.
Aliou Badara Nanacassé joint par nos soins a précisé qu’il n’a pas de réaction par rapport aux propos de Chérif Koné. « Le congrès a été tenu et sanctionné par des résolutions. Elles lui seront communiquées par voix de droits. Il lui appartient d’en tirer les conséquences et de réagir. Je ne répondrai pas à la question des 2/3. Les militants ont demandé de façon souveraine d’exclure les deux personnes. Nous avons pris les dispositions pour informer qui de droit. Chérif a ses belles phrases et il a sa vision des choses. Mais ses propos n’engagent plus le SAM. Le congrès qui l’a élu n’avait 100 participants. Il était opposé à Issa Traoré le président sortant, avec 44 voix contre 43 voix… »
Selon Aliou Badara Nanacassé, ils ont au moins dépassé la centaine. « Les textes sont clairs et précis. Notre syndicat ne sera pas paralysé pour deux personnes. C’est lui qui a démissionné. Il a persisté dans son refus d’être président… »
Bréhima Sogoba