Le bureau exĂ©cutif du Syndicat National des Travailleurs dâAdministration dâEtat (SYNTADE) nâobservera pas sa grĂšve de 5 jours quâil envisageait Ă compter de ce lundi 6 novembre.
Lâannonce a Ă©tĂ© faite aprĂšs les conclusions des nĂ©gociations tenues entre le syndicat et le gouvernement vendredi dernier.
La délégation du Syntade était conduite par Aliou Daou et celle du gouvernement par le ministre de la Fonction Publique Raki Talla en présence de la commission de conciliation.
AprĂšs plusieurs heures de discussions, les deux parties ont convenu de ce qui suit : La suspension des effets de la loi N°14-015 du 27 mai 2014 portant crĂ©ation de lâoffice centrale de lutte contre lâenrichissement illicite (OCLEI), lâarrĂȘt de toutes les activitĂ©s publiques de lâOCLEI jusquâĂ la relecture complĂšte de la loi N°014-015.
Selon la ministre Raki Talla, la commission qui sera mise en place sera composĂ©e des reprĂ©sentants du gouvernement et du Syntade assistĂ©s par les conciliateurs et des experts. Elle aura pour mission « dâĂ©valuer les insuffisances » de la Loi incriminĂ©e.
Il faut noter quâavant cet accord qui met un terme Ă une grĂšve de 5 jours annoncĂ©e par le Syntade, celui-ci avait observĂ© du 25 au 27 octobre une premiĂšre grĂšve dâavertissement.
Les raisons de la colĂšre
Selon M. Yacouba KatilĂ©, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du SYNTADE, le premier grief de son bureau porte sur la rĂ©troactivitĂ© de la loi qui est contraire au principe de droit. « Notre Constitution dit dans son article 9 que nul ne peut ĂȘtre poursuivi, condamnĂ© pour des faits antĂ©rieurement commis Ă une loi. Or, la dĂ©claration des biens exigĂ©e concerne les Ă©ventuels biens acquis antĂ©rieurement Ă la loi », a dĂ©noncĂ© M. KatilĂ©.
La deuxiĂšme raison selon le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du SYNTADE, câest le caractĂšre sĂ©lectif de la loi qui ne cible quâune catĂ©gorie dâagents et laisse les gros bonnets. « Dans la premiĂšre mouture de cette loi, toutes les institutions de la RĂ©publique Ă©taient citĂ©es, les Ă©lus nationaux, locaux et rĂ©gionaux aussi. Mais aujourdâhui, elle ne concerne que les acteurs moyens et infĂ©rieurs en Ă©cartant les agents qui gĂšrent des milliards» a dĂ©plorĂ© M. KatilĂ©.
Comme 3e grief, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du SYNTADE indique que la dĂ©nonciation et le dĂ©lit dâapparence comme principe de moyen dâaction de lâoffice est contraire Ă notre Constitution. « La constitution dit clairement que si la dĂ©nonciation est calamiteuse, la personne dĂ©nonciatrice est sanctionnĂ©e. Et, si cette personne nâest pas connue ?», sâinterroge-t-il.
Selon lui, on ne saurait dĂ©noncer une personne ou accuser quelquâun de voleur parce quâil dispose dâune voiture de luxe.
Aussi, signale M. KatilĂ©, contrairement aux principes fondamentaux de droit, cette loi exige que tout fonctionnaire qui fait lâobjet de dĂ©nonciation ou de dĂ©lit dâapparence de biens est coupable jusquâĂ ce quâil apporte la preuve de prouver son innocence.
Autre grief, câest par rapport au fichage systĂ©matique des fonctionnaires. Aussi, aux dires de M. KatilĂ©, la loi N°015 du 27 mai 2014 nâa pas suivi la procĂ©dure obligatoire de vĂ©rification et de contrĂŽle de sa constitutionnalitĂ© avant sa promulgation. « Or, cette rĂšgle nâa pas Ă©tĂ© respectĂ©e, la loi devient caduque.  Câest un motif de plus pour lâabroger », commente le syndicaliste.
Djibril Kayentao
« Notre Constitution dit dans son article 9 que nul ne peut ĂȘtre poursuivi, condamnĂ© pour des faits antĂ©rieurement commis Ă une loi. Or, la dĂ©claration des biens exigĂ©e concerne les Ă©ventuels biens acquis antĂ©rieurement Ă la loi », a dĂ©noncĂ© M. KatilĂ©. Donc M. KATILE vous confirmez ici que vous avez effectivement volĂ© dans le passĂ©, vous nâĂȘtes pas Ă mesure de justifier les biens que vous avez car ils sont fruits du vol. Si vous ĂȘtes sĂ»r de la source de vos biens mĂȘme si on vous demande de les justifier sur 100 ans vous devez le faire. C’est l’Ă©tat qui est faible, j’allais dire l’Ă©tat n’existe mĂȘme pas au Mali
Comments are closed.