C’est le premier secrétaire général adjoint de la centrale syndicale, Maouloud Ben Kattra, qui nous a donné l’information, hier. Pour lui ” le gouvernement a marqué sa volonté de dialogue “. D’où cette reprise des négociations qui se fait suivant les instructions du président de la République qui avait reçu une délégation de l’Union nationale des travailleurs du Mali(UNTM) aussitôt après la grève générale des 21 et 22 août dernier.
C’est, en effet, le lundi 8 septembre prochain que l’UNTM va revenir à la table de négociations pour faire face au gouvernement et au Patronat autour des cinq points de revendications qui restent à satisfaire sur les 17 préalablement soumis aux partenaires pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs des secteurs public et privé.
Ces cinq points de désaccord concernent le relèvement significatif du taux de la valeur du point d’indice, la diminution du taux de l’impôt sur les traitements et salariales (ITS), le relèvement du salaire minimum inter-entreprise garanti (Smig), l’augmentation du taux des allocutions familiales et la baisse des tarifs d’eau et d’électricité conformément à l’accord signé en juillet 2007.
Le pouvoir entre l’enclume et le marteau
Comme il est facile de le constater, ce sont là des points qui demandent un engagement financier en une période où l’Etat même semble exsangue du fait notamment du poids de la crise économique ajouté aux effets négatifs du retrait temporaire des partenaires techniques et financiers suite à l’achat de l’avion présidentiel et des marchés de fourniture de matériels militaires octroyés gré à gré. Même si, d’après Ben Kattra, ” le gouvernement a marqué sa bonne volonté de renouer le dialogue “, c’est dire que les marges de l’Exécutif restent forcément limitées du fait de ce que nous venons notamment d’évoquer.
Une chose est de reprendre les négociations, une autre est d’espérer qu’elles aboutissent. En tout cas, si le président de la République a instruit cette reprise du dialogue avant même la fin de la grève susmentionnée, certainement qu’il y a quelque chose dans la cagnotte gouvernementale. Sinon rien ne servira de promettre, de signer un accord qui n’aura aucune chance d’être mis en œuvre.
En tout cas, c’est pour faire le compte rendu de ses rencontres avec le président IBK et le Premier ministre Moussa Mara que le bureau exécutif de l’UNTM rencontre aujourd’hui même, à la bourse du travail à 10 heures, l’ensemble des syndicats nationaux (au nombre de 13) qu’elle avait mobilisé lors de sa toute première grève générale depuis son congrès de mars dernier. Attendons donc de voir quelle direction prendront les négociations sur ces points avec fortes incidences financières.
Mamadou FOFANA
