Il nous revient de source sûre, que la Section syndicale de SUKALA-sa, après avoir requis l’avis de sa base, a décidé à l’unanimité de suspendre son mot d’ordre de grève qui était prévue pour les 3, 4 et 5 septembre 2012. La suspension de ce mot de grève constitue une victoire éclatante pour le nouveau ministre du Commerce et de l’industrie, d’autant plus que les travailleurs de Sukala-sa ont tenu particulièrement à le féliciter et à le remercier pour sa disponibilité, sa diligence et surtout la promptitude dont il a fait preuve pour désamorcer cette crise.
Cette stratégie de Empé aura-t-elle raison des autres dossiers chauds (préavis de grève de la Sonatam-sa, dossier de la Ccim) qui l’attendent ? Tout porte, aujourd’hui, à le croire. En effet, aussitôt installé, le nouveau ministre du Commerce et de l’Industrie a multiplié les contacts pour apaiser le monde du travail à Sukala-sa et à la Sonatam-sa. Nos sources nous indiquent, en effet, que dès sa prise de fonction il aurait reçu en compagnie de son staff, successivement, les deux syndicats.
Pour le cas de Sukala-sa, faut-il le rappeler, la Section syndicale de ladite entreprise exigeait ni plus ni moins le départ de leur directeur général adjoint, un Malien qui, à leurs yeux, avait trop duré à son poste, près de 20 ans. Ils lui reprochent en outre son désintérêt pour le combat des travailleurs. Quant à la Direction de Sukala-sa, le syndicat l’accuse de mépriser les droits des travailleurs. A en croire les travailleurs de Sukala-sa, tous les précédents accords signés n’ont jamais été respectés par la Direction. Selon eux, ils n’ont reçu aucun avancement depuis près de 20 ans. Leurs salaires sont dérisoires au moment où les cadres de la Direction générale s’octroient des augmentations de salaire oscillant entre 30% et 50%. Des travailleurs sont arrêtés, jugés et condamnés parce qu’ils avaient osé revendiquer. A tous ces griefs soulevés, le ministre du Commerce et de l’Industrie aurait donné des apaisements aux travailleurs et a proposé un cadre restreint de concertation (Syndicat-direction générale de Sukala-sa et son Cabinet) piloté par le secrétaire général de son Département. Il aurait, en outre, promis aux représentants des travailleurs que toutes les questions seront analysées avec la plus grande objectivité et les réponses idoines proposées.
C’est à la suite de ces échanges que le Syndicat, après avoir requis l’avis de sa base, a décidé de suspendre le mot d’ordre de grève qui était prévue les 3, 4 et 5 septembre 2012. Selon le secrétaire général du Comité syndical de Dougabougou et non moins secrétaire général adjoint de la section syndicale de Sukala-sa que nous avons pu joindre au téléphone «les raisons de cette suspension du mot d’ordre de grève sont dues fondamentalement à la clarté, à la clairvoyance et à l’engagement du nouveau ministre. C’est un homme d’écoute et de dialogue. Quand il a accepté de nous écouter pendant 5 heures de temps, nous nous sommes dit que nous devons lui accorder une période de grâce, un maximum de bonne foi».
Il est bon de savoir que depuis un certain temps, cette crise persiste au niveau de Sukala-sa au moment où notre pays vit une des crises les plus graves de son histoire. Dans ces conditions, il est bon que les citoyens se parlent pour éviter une fausse crise dont on n’a pas besoin. C’est ce souci qui anime aujourd’hui le Ministre Ampé dans la gestion des autres dossiers chauds qui l’attendent, à savoir le préavis de grève de la Sonatam et surtout le dossier de la Ccim. En ce qui concerne la Sonatam, les discussions étaient en cours tout au long du week-end pour désamorcer cette autre crise. Quant au dossier brûlant de la Ccim, Ampé est en train de chercher la bonne formule pour concilier les positions dans la grande famille du secteur privé malien.
Birama FALL