Le mercredi 10 janvier 2018, l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) a organisé une conférence de presse pour informer l’opinion nationale sur le problème de compression des travailleurs au Mali. L’Etat doit au total douze (12) milliards aux travailleurs concernés dont huit (8) milliards à ceux d’HUICOMA SA de Koulikoro.
” L’Etat s’engage à payer les arriérés de 194 travailleurs de l’HUICOMA SA en sit-in à la Bourse du Travail pour la période allant du 1er janvier au 31 mai 2010. Ou le montant de salaire correspondant qui sera prélevé sur la provision de deux (2) milliards cent (100) millions mis à la disposition par le gouvernement. L’HUICOMA SA s’engage à payer les indemnités légales aux partants volontaires… ” relève le Secrétaire Général de l’UNTM Yacouba Katilé dans le protocole d’accord signé le 30 mai 2010 entre le Gouvernement, le Patronat et l’UNTM.
En effet, l’Etat a déboursé le montant promis, 2 milliards 100 millions, qui était considéré au départ comme une aide sociale à ces travailleurs qui siégeaient à la Bourse de Travail. Aussitôt, lors de cette conférence, ce point suscite le débat. Certains estimant qu’il y eut des magouilles dans la gestion de ce montant de la part de l’UNTM. Ce que le SGAL et sa suite démentent et affirment avoir toutes les preuves pour le démontrer. Aussi, Seydou Diarra de l’UNTM souligne que ce fonds a été totalement géré par les structures de l’Etat. Et que la structure syndicale a seulement orienté les décisions, ce qui relève de son rôle. Toutefois, rien qu’aux travailleurs de l’HUICOMA SA de Koulikoro, M. Katilé soutient que l’Etat leur doit plus de 8 milliards.
Par contre, l’on pensait qu’une solution était trouvée aux problèmes de cette usine de Koulikoro. Tant dans ces derniers temps beaucoup de Ministres de la République y avaient fait l’objet d’un déplacement. Depuis, ce cas est parlé partout notamment dans les médias. Or, si la situation des travailleurs compressés de Koulikoro semble préoccupée les autorités, ils ne sont pas les seuls à vivre cette situation déplorable.
Ainsi, des travailleurs d’autres entreprises telles que l’UTMA de Kita, la CMDT de Koutiala, l’Hôtel Azalaï de Tombouctou ont le même sort que ceux de l’HUICOMA SA de Koulikoro. Au total, selon le SGAL de l’UNTM, l’Etat doit payer 12 milliards en guise de droits et d’indemnités à tous ces travailleurs dans la situation de compression.
Par ailleurs, cette conférence de presse de l’UNTM est une réaction à celle du Ministre de la Fonction Publique tenue la semaine dernière. Or, au lieu de chercher un affrontement avec les syndicalistes, le gouvernement devrait plutôt respecter ses engagements.
En tout état de cause, le gouvernement de SBM devrait se lancer dans la négociation avec ces syndicalistes. Sous peine d’assister à une autre paralysie des services publics de l’Etat. Car l’UNTM n’a pas encore dit ces derniers mots.
Yacouba TRAORE