Entre Nous : Signal fort !

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Au-delà de la grève de 48 heures, le rapprochement entre l’UNTM et la CSTM est un signal fort envoyé au gouvernement qui ne doit plus se contenter de dire que le pays sort d’une crise grave et que le moment n’est pas propice à un tel mouvement.

Les 21 et 22 août dernier, l’Union Nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a observé une grève de 48 heures. Le mouvement a été largement suivi par les militants de la centrale syndicale, même si le service minimum a été observé conformément à une exigence de la loi.

Auparavant, les négociations entre le gouvernement et la centrale syndicale avaient échoué sur fond d’accusation de deux parties. L’accalmie qui prévalait sur le front social depuis 2011 suite à la signature du protocole d’accord entre l’UNTM et le gouvernement et dont la mise en œuvre était la raison principale de cette cessation de travail vient de voler en éclat. Car, depuis les événements de mars 2012, c’est la première grande manifestation des travailleurs même si certaines catégories s’étaient tout de mêm signalées par des grèves comme les enseignants du supérieur.

Le principal enseignement à tirer de ce débrayage  de 48 heures est que l’UNTM en sort très renforcée. Son mot d’ordre a été respecté. De même, d’autres syndicats ont reconnu la légitimité de leurs revendications sans pourtant s’associer à la grève. La Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM) et le Syndicat automne de la Magistrature (SAM) ont  d’ailleurs publié des communiqués allant dans ce sens.

Au-delà de la grève de 48 heures, le rapprochement entre l’UNTM et la CSTM est un signal fort envoyé au gouvernement, qui ne doit plus se contenter de dire que le pays sort d’une crise grave et que le moment n’est pas propice à un tel mouvement. Dans un contexte où tous les grands partenaires du Mali ont  suspendu leur aide budgétaire, il sera extrêmement difficile pour l’équipe gouvernementale de satisfaire les revendications de deux centrales syndicales.

C’est vrai et il faut le dire, la situation que traverse notre pays exige de chacun de nous des sacrifices. Mais aussi, elle exige de nous plus de responsabilité. Que chacun s’assume et fasse son travail ! Il reviendra ainsi aux gouvernants de donner l’exemple à travers une gouvernance responsable et modèle. La situation dans laquelle se trouve le Mali devrait inciter à exclure le gaspillage des ressources publiques et à réduire le train de vie de l’Etat. L’argent public doit être consacré aux préoccupations quotidiennes des Maliens.

L’une des revendications de la centrale syndicale relative à la baisse du prix des loyers peut être une aubaine pour le gouvernement afin de mettre de l’ordre dans ce secteur. Les prix de location flambent au grand dam des locataires au moment où d’importantes recettes échappent aux services de l’Impôt, rares étant les propriétaires à les payer régulièrement. Et, savez-vous pourquoi ? Parce que la plupart de ces propriétaires se recrutent dans la sphère de l’administration et le monde des affaires. La réglementation de ce secteur, à travers la loi protégeant les droits du consommateur que le gouvernement vient d’adopter et ses textes d’application, permettra aujourd’hui de soulager une partie de la population mais aussi de renflouer les caisses de l’Etat.

Aujourd’hui, une gestion responsable, équitable et saine des affaires publiques est plus qu’une nécessité. C’est  une exigence. Et c’est l’une des multiples raisons qui ont conduit les Maliens à voter massivement pour le Président Ibrahim Boubacar Kéïta en août 2013.

Par Chiaka Doumbia

 

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