«Cher camarades et journalistes, l”heure est très grave. Nous vivons une situation préoccupante, nous sommes dans des difficultés de négociations avec le gouvernement et le patronat depuis plus d”une année». C”est par ces mots que le secrétaire général de l”Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), Siaka Diakité a introduit la conférence de presse qu”il a animée, hier, à la Bourse du Travail.
L”échange avec la presse portait sur les négociations en cours avec le gouvernement autour du préavis de grève en 20 points déposé le 19 juin sur la table du gouvernement et dont l”objet fondamental est l”amélioration des conditions des travailleurs au moment où le coût de la vie devient insupportable pour les Maliens. Siaka Diakité a été ferme en annonçant que l”UNTM ne va pas se laisser prendre en otage par «le gouvernement qui s’est peu soucié du bien-être des Maliens» et que si les négociations n”aboutissent pas au plus tard le dimanche 24 juin, la grève aura lieu les 26 et 27 du même mois. Autant dire que le gouvernement Pinochet peut éviter la grève s”il est de bonne foi.rn
”UNTM est sur son pied de guerre et entend s”assumer jusqu”à l”aboutissement de ses revendications. C”est ce qu”on peut retenir de la conférence de presse animée par le patron de la principale centrale des travailleurs du Mali. Cette brusque montée de la tension est consécutive au préavis de grève déposé le 19 juin sur la table du ministre de la Fonction publique. Ce préavis contient 20 points de revendications (voir encadré). C”est seulement le mardi dernier que les négociations ont démarré avec le gouvernement et le patronat. Hier encore à l”heure où Siaka Diakité et ses camarades étaient devant la presse, les négociations se poursuivaient.
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Le secrétaire général de l”UNTM a expliqué que ces points de revendications traduisent les préoccupations des syndicats fédérés de son organisation. "Touts ces points sont importants et nous exigeons qu”ils soient tous satisfaits" a insisté Siaka Diakité qui croit que le gouvernement "peut bien éviter ces conflits inutiles pour permettre aux travailleurs de se focaliser sur le défi du développement". Siaka a été clair, l”UNTM a décidé de ne pas se laisser prendre en otage quant à la tenue ou non de la grève. C”est pourquoi, aux dires du patron de la Bourse du Travail, l”UNTM a fixé la date butoir des négociations à dimanche prochain. Si à cette date, elle ne trouve pas satisfaction, la journée du lundi sera mise à profit pour la dernière mobilisation pour la grève dès le lendemain. "Aujourd”hui tout le monde constate une flambée des prix des produits de première nécessité. Le SMIG au Mali ne peut garantir à aucun travailleur un sac de riz. Il est inadmissible que le gouvernement continue d”avaliser les diktats des institutions de Breton Woods" a lancé le conférencier avant de justifier la grève par la mauvaise foi du gouvernement et du patronat malien lors des négociations. Il a déclaré "Nous allons en grève le mardi et le mercredi parce que ce gouvernement et le patronat ne se sont pas soucié des conditions de vie des Maliens. Dans les textes il est bien dit que le salaire doit être fixé en tenant compte du coût de la vie. Nous ne sommes pas un anti-pouvoir mais un contre pouvoir prêt à agir quand il le faut. Nous n”allons pas entrer dans une négociation de compromission".
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Youssouf CAMARA
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Les 20 points de revendications de l”UNTM
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1. Faire avancer les fonctionnaires qui, à la veille de leur départ à la retraite, ont bénéficié au moins de la notation " BON ";
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2. Faire payer les arriérés de salaires, les indemnités de licenciement, les fonds de réinsertion et les droits des travailleurs des sociétés et entreprises d”Etat ainsi que le contenu de l”accord entre le gouvernement et l”Association des travailleurs partants volontaires à la retraite.
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3. Faire baisser les tarifs d”eau, d”électricité, de téléphone des produits pharmaceutiques et des hydrocarbures ;
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4. Faire amener les prix des produits de première nécessité à un seuil compatible avec les revenus des consommateurs;
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5. Faire relire le décret instituant le service minimum en cas de grève
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6. Faire diligenter la relecture des conventions collectives
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7. Faire publier le bilan de la privatisation ;
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8. Faire renforcer les mandats des responsables syndicaux en les protégeant contre certains abus : TRANSRAIL, SOMAPIL, GRAPHIC INDUSTRIE, BETRAM?SA, METAL?SOUDAN;
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9. Faire revoir la contractualisation des emplois dans la Fonction Publique d”Etat et réexaminer l”équilibre des grilles par catégories (Douanes, Education, Santé …) ;
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10. Faire accorder une subvention conséquente à l”UNTM ;
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11. Faire diminuer l”impôt sur les traitements et salaires (ITS)
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12. Faire augmenter le taux des allocations familiales
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13. Faire octroyer une indemnité de départ à la retraite à tous les travailleurs du secteur public, privé et para public ;
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14. Faire diligenter les processus de privatisation de la SOTELMA et l”application du plan stratégique de relance de l”ONP adopté par le gouvernement le 04 Janvier 2006
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15. Faire diligenter la réinstauration du fonds minier
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16. Faire renforcer et étendre la protection sociale à l”ensemble des travailleurs
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17. Faire revoir les politiques d”ajustement structurel en vue de leur adaptation réelle aux besoins du pays ;
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18. Revoir les conditions de la privatisation de la C.M.D.T.
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19. Accorder une augmentation générale de salaires aux travailleurs du secteur privé, para-public et public ;
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20. Faire élaborer au niveau tripartite un chronogramme de mise en oeuvre de l”Agenda du Travail Décent.
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