Les Echos : Vous avez soumis de nouveaux points de revendications au gouvernement. Peut-on savoir l’état des négociations ?
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Siaka Diakité : En 2005, l’UTNM a signé un protocole d’accord en 14 points avec le gouvernement. Le 1er mai 2006, nous avons déposé auprès du gouvernement et du patronat un cahier de revendications en 18 points. Nous avons exigé que le protocole de 2005 soit éteint pour commencer les négociations sur les doléances de 2006. C’est fort de cet état d’esprit que le protocole d’accord a été éteint. Mais comment ? Quatre points étaient restés insatisfaits. Il s’agit de l’adoption d’un plan social Huicoma, le paiement des arriérés des compressés et partants volontaires, les prix des denrées de première nécessité et l’uniformisation des services de l’emploi, du travail et de la sécurité sociale. Nous avons eu plus tard satisfaction sur le plan social de Huicoma. Nous avons accepté au cours des négociations, 18 mois d’indemnités négociées au lieu de 24 mois exigés par le syndicat. La situation des camarades syndicalistes de Transrail-SA a été régularisée. Il leur a été payé six mois d’arriérés de salaires en plus de leur réintégration à Transrail-SA à leurs anciens postes.
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Les Echos : Qu’est qui justifie alors votre colère ?
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S. D. : Nous avons fait la remarque lors de nos différentes rencontres avec le gouvernement et le patronat que le Premier ministre, chef du gouvernement, nous appelle par deux fois pour mieux comprendre le contenu du cahier. Ce qui, de notre point de vue, constitue une aberration. Nous avons accepté par deux fois cette rencontre d’arbitrage. La dernière remonte au mardi 10 avril
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Les Echos : Qu’est-ce qui vous irrite le plus, l’attitude du gouvernement ou la non-satisfaction des revendications ?
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S. D. : Nous sommes très mécontents du traitement du dossier par le gouvernement. Une note technique de non-engagement d’arbitrage pour la compréhension du Premier ministre n’a pour nous aucune signification que de se donner du temps pour faire endormir les doléances. Organisation apolitique, l’UNTM est indépendante. Etant dans un Etat républicain et selon les dispositions constitutionnelles, le président de
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Les Echos : C’est sûr que vous vous gardez d’aller en grève avant l’élection présidentielle du 29 avril 2007…
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S. D. : Il n’est pas exclu d’aller en grève à l’heure où nous sommes. Tout dépendra de la réponse que le Premier ministre va donner à travers son arbitrage. Un courrier lui a été expressément adressé hier (Ndlr : lundi 16 avril 2007) en lui signifiant le niveau de satisfaction de l’UNTM par rapport aux propositions faites par le gouvernement et le patronat. Si nos attentes sont comblées, on ne déposera pas de préavis mais avant le mercredi prochain (aujourd’hui) s’il n’y a aucune réaction, nous allons utiliser l’arme ultime du syndicat.
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Les Echos : l’arme ultime du syndicat, c’est quoi dans votre jargon ?
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S. D. : L’arme ultime d’un syndicat, c’est la grève.
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Les Echos : S’agira-t-il de grève limitée ou illimitée ?
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S. D. : Pour aller en grève au Mali, on est sujet au dépôt d’un préavis de 15 jours. La grève d’un mouvement syndical est toujours limitée. Les dispositions légales prévoient quand une grève commence, et quand elle finit. A moins que l’on aille vers une grève politique.
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Les Echos : En allant en grève, à la veille de la présidentielle, l’UNTM ne va-t-elle pas donner raison au pouvoir en place qui la soupçonne d’être à la solde d’un parti politique ?
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S. D. : Manipulée par le politique parce que nous déposons un préavis de grève ? En tout état de cause, l’histoire de l’UNTM et du front social malien en témoigne suffisamment. Pendant ce régime d’ATT, notre centrale a déjà observé deux grèves. En cinq ans, c’est quand même trop pour un régime qui se veut être le Parti de la demande sociale. On ne peut rien avoir avec cet Etat sans aller en grève. Je le dis ici solennellement, aucun politique ne pourra tirer l’UNTM par le bout du nez. Nous ne pourrions être manipulés que par nos misères, le comportement de l’Etat et du patronat vis-à-vis de nous. Il est vrai et bon de le noter, à la veille de ces élections, mêmes neutres et indépendants en politique, nous suivons les politiciens attentivement. On ne va pas les laisser faire. Quand on le sentira, on va faire un exutoire. Ça s’est fait à
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Propos recueillis Par Abdrahamane Dicko
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