L’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm) était face à la presse mardi dernier à la Bourse du travail. Une occasion que les dirigeants de l’Untm ont saisie pour dire leurs quatre vérités au régime actuel face à la non-satisfaction de leurs cinq points de doléance adressés au gouvernement. Du coup, la Centrale menace d’aller en grève illimitée.
Dans son discours liminaire, le Secrétaire général de l’Untm, Yacouba Katilé, a fait un bref exposé sur les cinq points de doléances adressés par l’Untm au gouvernement. Il s’agit, entre autres, de l’inobservation par les autorités actuelles des engagements de l’Etat du Mali consacrés dans la loi des parties (protocole d’accord 2007 et accords subséquents exigeant, entre autres, une diminution progressive du coût de l’électricité et de l’eau). À ce sujet, le Secrétaire général de l’Untm, M. Katilé, a rappelé les engagements pour lesquels l’Etat s’était formellement engagé, notamment une réduction progressive du coût de l’électricité et de l’eau.
En imposant unilatéralement l’augmentation du coût de l’électricité, selon le Secrétaire général de l’Untm, le gouvernement a pris une mesure qui constitue une grave violation du protocole d’accord. Dans sa présentation, le patron de l’Untm est revenu sur le nouveau cahier de doléances issu des recommandations du 12ème Congrès de l’Untm et le traitement y réservé par les autorités. Selon lui, à l’arrivée du nouveau bureau de l’Untm, il a trouvé que les revendications ont été éparpillées en différentes doléances, sans traitement, et donc sans solutions, sur la table du gouvernement. C’est pourquoi, dit-il, durant le mandat de l’actuel bureau de l’Untm «nous ne devons jamais les oublier, pour deux objectifs : lutter contre la cherté de la vie accablant les Maliennes et les Maliens, laquelle cherté semble être au mieux une fatalité, et au pire, un choix politique des autorités ; refuser l’extrême indigence des salariés que rien ne justifie, caractérisée par la précarisation perpétuelle de leur pouvoir d’achat induite par le renchérissement récurrent du coût de la vie».
Aussi, le Secrétaire général est-il furieux et tranchant sur la cherté et la précarité que le pays traverse depuis peu. «Il est de notoriété publique que les attentes légitimes du peuple malien sont loin d’être comblées par les autorités actuelles. Au lieu de trouver des solutions idoines aux maux dont souffrent les Maliennes et les Maliens, elles s’embourbent dans une gestion solitaire du pouvoir et dans la stigmatisation de boucs émissaires, en fermant la porte à tout dialogue et toute concertation avec les partenaires sociaux», regrette M. Katilé. Avant de conclure que sa Centrale syndicale dispose d’un arsenal de moyens légaux pour le triomphe de ses doléances.
Alhousseini TOURE