Après plusieurs phases de négociations sans accord entre le gouvernement et les enseignants du supérieur (branche Snesup), une rencontre cruciale est prévue ce jeudi, 7 janvier 2021 entre les deux parties. Parviendront-ils (partie gouvernementale et le Snesup) à un accord afin de sauver l’essentiel ?
«Nous venons de sortir de la salle des négociations. Les négociations continuent le jeudi prochain à la demande de la partie gouvernementale pour consultation. Nous avons bon espoir ». Telle était la réponse du secrétaire général du Comité exécutif national du Syndicat national de l’enseignement supérieur (CEN-Snesup), Dr. Abdou Mallé, à notre appel, le 5 janvier 2021. Mais, Dr. Mallé a tenu à clarifier que la grève de cinq jours (du 5 au 9 janvier) qui est en cours n’est pas suspendue. «Cela ne veut pas dire que la grève qui a débuté ce 5 janvier 2021 et qui se posuruit jusqu’au 9 janvier est suspendue. Elle continue en même temps que les négociations. Car l’enseignement supérieur n’est pas seulement que les cours, il y a les structures de recherche et autres volets», a précisé Dr. Abdou Mallé.
Parmi les exigences formulées par le Snesup à l’endroit du Ministre du Travail et de la Fonction Publique, Porte-parole du Gouvernement avec ampliation à d’autres structures de l’Etat, l’on note , dans un prmier temps, des points statutaires qui concernent l’application de la grille plancher 1368 et plafond 3000 aux Enseignants-Chercheurs ; l’application immédiate des articles 66 et 97 du Statut des Enseignants-Chercheurs en vue de l’augmentation de 20% de la grille indiciaire et de 02 ans de l’âge de la retraite pour les Professeurs/Directeurs de Recherche et les Maîtres de Conférences/Maîtres de Recherche ; l’application immédiate de la prime de recherche conformément à l’article 34 du Décret N°2017- 0850/P-RM du 09 octobre 2017 fixant les modalités d’application du Statut des Enseignants-Chercheurs. On remarque aussi des points sur les arriérés d’heures supplémentaires, les tâches liées aux examens et la régularisation des salaires ; points qui exigent le payement immédiat des arriérés d’heures supplémentaires et des frais des tâches liées aux examens des structures; le payement des heures supplémentaires dues aux enseignants permanents exclus de l’arrêté de payement de 2016-2017 et 2017-2018 à la FSEG ; le rétablissement immédiat des retenues arbitraires opérées sur les salaires des doctorants de l’Institut National de Formation en Sciences de la Santé (INFSS) et le déblocage des demandes de congés de formation ; l’alignement immédiat des salaires des agents fonctionnaires de l’Institut des Hautes Etudes et de Recherches Islamiques Ahmed Baba de Tombouctou hiérarchisés en octobre 2019 ; l’effectivité du payement des salaires des travailleurs contractuels de l’Institut d’Economie Rurale (IER) par la subvention de l’Etat. On souligne également l’aspect sur le recrutement et la carrière: le dessaisissement immédiat du Directeur du Centre National des Concours de la Fonction Publique de la gestion du dossier d’intégration dans la Fonction Publique des 59 travailleurs contractuels pour incapacité avérée; le maintien de la date du samedi 26 décembre 2020 pour l’organisation du test d’aptitude des 59 travailleurs contractuels de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ; le maintien du reclassement de 11 des 59 travailleurs contractuels dans la catégorie professionnelle “A” conformément aux résultats des travaux de la commission technique ; la gestion des dossiers des contractuels en instance, y compris ceux de 2015-2020 pour leur intégration dans la Fonction Publique ; la hiérarchisation des Attachés de Recherche et des Assistants par la relecture de l’article 15 du Décret N°2017-0850/P-RM du 09 octobre 2017 fixant les modalités d’application du Statut des Enseignants-Chercheurs ; l’affectation immédiate des Enseignants-Chercheurs recrutés en 2017 dans les hôpitaux ; l’effectivité du fonds «Etudes et Recherche » pour les institutions d’enseignement supérieur et de recherche.
Il s’agit encore du point sur la gouvernance qui prend en compte l’effectivité de la régularisation de la situation administrative et financière des agents de l’Institut d’Economie Rurale (IER), du Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS), de l’Institut National de Santé Publique (INSP), de la FMOS/FAPH, de l’ENI-ABT; l’application du Procès verbal de conciliation du 27 janvier 2020 par rapport à l’Unité de Formation et de Production (UFP) de l’IUG ; la délégation de pouvoir aux Directeurs des Instituts et aux Doyens des Facultés pour la gestion de leur quote-part des ressources propres ; l’annulation de la décision de licenciement des agents du Centre Régional de Recherche Agronomique de Sotuba pour faits de grève; la signature du décret d’attribution de passeports de service aux enseignants-chercheurs. Pareillement sur le respect des cadres organiques des structures: la nomination immédiate du nouveau Recteur de l’Université de Ségou et l’élection des Doyens, des Vice-Doyens et des Chefs de DER de cette université ; la nomination du Vice-Recteur de l’Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako (ULSHB); la nomination d’un Directeur Général Adjoint à l’Institut de Pédagogie Universitaire (IPU), au Laboratoire Central Vétérinaire (LCV) et à l’Institut des Hautes Etudes et de Recherches Islamiques Ahmed Baba de Tombouctou (IHERI-ABT); la nomination du Directeur Général Adjoint et des Sous Directeurs à la Direction Générale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (DGESRS); le respect du cadre organique complet du Centre National de Recherche Scientifique et Technologique (CNRST) et de l’Institut National de Formation en Sciences de la Santé (INFSS) ; la nomination d’un Directeur des Etudes à l’Ecole Normale Supérieure (ENSup) et à l’Ecole Normale d’Enseignement Technique et Professionnel (ENETP) ; l’élection des Chefs de DER à l’Institut National de Formation en Sciences de la Santé (INFSS) et à l’Institut National de Formation des Travailleurs Sociaux (INFTS). Pour terminer, il y a l’angle concernant les infrastructures et les équipements comme l’acquisition de deux navettes de 52 places au profit des travailleurs du pôle universitaire de Kabala ; la construction d’une cité des enseignants au pôle universitaire de Kabala ; la construction et l’équipement de la bibliothèque universitaire centrale (BUC). Concernant le point sur la sécurité, il s’agit de l’opérationnalisation du plan de sécurisation de l’espace universitaire; la sécurisation du patrimoine foncier des Universités, des Grandes Ecoles et des Institutions de recherche ; l’attribution de blouses et de badges au personnel.
En tout cas, il y va de l’intérêt de tous les acteurs de l’école malienne de tourner la page des grèves incessantes des enseignants à cause du non respect des engagements pris par le gouvernement.
Hadama B. Fofana
Ce qui est certain, tout autre accord en faveur des enseignants ne serait qu’une autre injustice au détriment des autres fonctionnaires maliens de cette catégorie, déjà il existe une grosse injustice non encore rectifiée mettant une équité entre les mêmes catégories de cette fonction publique injuste. Il faut mettre fin à ce cycle infernal de recherche d’augmentation d’une catégorie à l’autre, sinon l’état n’arrivera jamais, il faut mettre les mêmes diplômes au même niveau de paiement en finissant avec ces statuts particuliers pour le bonheur de tous les maliens.
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