Pour le lancement officiel de leur nouvel outil de plaidoyer intitulé «Stratégie Syndicale Alternative de Réduction de la Pauvreté au Mali » (SSARP) 2020-2025, document élaboré par Dr Cheick Kader M’Baye, économiste, l’Union Nationale des Travailleurs du Mali et la Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali, ont réuni leurs militants et Partenaires techniques et financiers le jeudi 5 mai 2022 à Maeva Palace à l’ACI 2000.
Les deux centrales syndicales, l’UNTM et la CSTM viennent d’outiller leurs militants d’une «Stratégie Syndicale Alternative de Réduction de la Pauvreté au Mali» (SSARP). Ce document de plaidoyer leur permettra de mieux participer au développement du pays. Conçu par Dr. Cheick Kader M’Baye, économiste, consultant et enseignant-chercheur, il fait suite à un précédent élaboré en 2012 par les syndicats des travailleurs, avec l’appui technique et financier de la Fondation Friedrich Ebert Stiftung (FES).
Selon l’auteur, l’avantage principal de ce document par rapport au précédent, réside dans son esprit consensuel, ambitieux, affirmé et innovant. En plus, il est structuré en 68 pages et développe 7 axes stratégiques élaborés à partir de l’analyse documentaire, du travail de terrain, de l’analyse judicieuse et de l’interprétation de l’information.
Parmi ces axes, 2 sont préalables et les 5 restent principaux. Ce sont entre autres, le renforcement des capacités techniques et la production régulière de statistiques fiables de la dynamique syndicale, l’élaboration d’une stratégie de communication idoine d’un syndicalisme de développement, la consolidation de la paix et de la sécurité, la bonne gouvernance et le développement institutionnel, la promotion de l’emploi durable et du travail décent dans les secteurs formel et informel, la croissance accélérée, durable et redistributive et le développement et l’accès équitable aux services sociaux de qualité.
Selon lui, la conception de ce manuel a pour objectif de mettre à la disposition des syndicats des travailleurs un outil de propositions alternatives syndicales à la Stratégie nationale de réduction de la pauvreté, notamment le CREDD 2019-2023 qui demeure le cadre unique de référence des politiques et stratégies de développement au Mali.
Syndicalisme actif de développement & dialogue social permanent
Pour atteindre cet objectif, il faut la mise en œuvre effective des recommandations de la SSARP 2020-2025 qui permettra non seulement de promouvoir et d’implanter un syndicalisme actif de développement, mais aussi d’instaurer un dialogue social permanent pour une meilleure efficacité des politiques de développement au Mali. Cependant, la réussite de cette SSARP dépendra des trois aspects essentiels que sont l’adhésion et la procréation massive des syndicats des travailleurs et de leurs démembrements, la synergie et le plaidoyer syndical actif auprès des différents partenaires pour d’une part, avoir un appui technique et financier et, d’autre part, faire des propositions et actions concrètes de développement et la poursuite et la mobilisation de ressources financières non seulement au niveau des PTF, mais aussi au niveau des bases syndicales.
Contribution dans la mise en œuvre des politiques publiques de développement
Selon Yacouba Katilé, Secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs du Mali, cette deuxième version est l’expression de la volonté des deux centrales syndicales en vue d’apporter leur contribution dans la mise en œuvre efficace et efficiente des politiques publiques de développement. «Ce document vise à apporter la contribution des représentants des travailleurs dans l’élaboration et la mise en œuvre des documents stratégiques nationaux tels que le CREDD en termes de réduction de la pauvreté, des inégalités d’amélioration des conditions de vie des travailleurs et des travailleuses. L’UNTM et la CSTM n’ont pas l’intention de se substituer au CREDD 2019-2023 à travers ce nouveau document mais de doter le monde du travail de compétences et d’outil d’actions et renforcer les capacités des acteurs en matière de participation dans la mise en œuvre et le suivi relation de toutes les politiques de réduction de la pauvreté et imprimer une plus grande visibilité de la contribution des syndicats dans la mise en œuvre des politiques de développement au Mali. Cette stratégie syndicale est le fruit d’importantes expertises échangées auprès des organismes, structures et personnes-ressources dans le domaine de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques de développement », a-t-il précisé.
L’action syndicale ne se limite pas seulement à la revendication
Hammadoun A. Guindo, Secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali ajoute que cette activité montre une fois encore que l’action syndicale ne se limite pas seulement à la revendication. «Il est fondamental pour toute organisation syndicale surtout dans notre pays de prendre conscience, non seulement de l’environnement économique, social et politique du pays, mais aussi de voir comment s’impliquer davantage pour apporter sa contribution à la réflexion. C’est en cela que le syndicat va justifier son statut de partenaire auprès du patronat et du gouvernement. Cette réflexion qui a commencé depuis 2013 a pour but de voir les syndicats s’impliquer davantage et de prendre en charge les préoccupations des masses laborieuses. Nous ne pouvons être en reste dans le cadre purement de revendication, car revendiquer veut dire savoir maîtriser et s’approprier les politiques nationales pour savoir ce qu’il faut demander ou ne pas demander. C’est pour cela que, depuis 2013, cette réflexion était engagée au niveau de la CSTM en relation avec la Fondation Friedrich Ebert Stiftung pour montrer notre rôle dans notre statut d’accompagnateurs et d’acteurs du développement du pays. Cette nouvelle édition, nous la partageons avec nos camarades de l’UNTM et de l’ensemble des syndicats soucieux de voir le Mali rebondir. La porte est grandement ouverte à tous les syndicats. Je vous exhorte à une meilleure lecture, compréhension et appropriation des différents thèmes », a-t-il rappelé.
Christian Klatt, représentant-résident de la Fondation Friedrich Ebert Stiftung (FES) a réitéré sa disponibilité à accompagner les deux centrales syndicales avant de les inviter à une union entre syndicalistes et à un suivi et une évaluation de la mise en œuvre de cette SSARP afin de participer pleinement à la promotion du développement durable au Mali.
Les militants, les représentants du ministre de l’Economie et des Finances, du ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle et du ministre du Dialogue social, du Travail et de la Fonction publique ont tous attribué une mention spéciale à l’ouvrage.
Boubacar Idriss Diarra