La quatrième centrale syndicale malienne est née : Le Collectif des Syndicats Nationaux pointe le bout du nez !

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Sept syndicats après s’être sentis lésés lors du 12ème congrès de l’UNTM ont décidé de claquer la porte pour créer leur propre centrale : le collectif des syndicats nationaux. L’annonce a été faite mercredi dernier, à la faveur d’une conférence de presse animée par Mme Sidibé Dédou Ousmane, secrétaire général du syndicat des travailleurs de l’administration, M. Karim Diarra dit Togola, secrétaire général du SYNAPRO, Mme Simpara Assitan du Syndicat National des Artisans du Mali(SYNAM)…

 

 

La création de cette centrale par les dissidents de l’UNTM completera à quatre le nombre de centrales syndicales au Mali après l’Union Nationale des Travailleurs du Mali(UNTM), la Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali (CSTM), la Confédération des Travailleurs du Mali( CTM).

 

 

La création de cette centrale est l’action conjuguée de sept syndicats : le Syndicat National des Artisans du Mali(SYNAM), le SYNIATHA, le Syndicat des Administrations Publiques, le Syndicat de l’Administration Publique, le SYNAPRO, le Syndicat National des Pharmaciens, le Syndicat National des Transporteurs.

 

 

Ces syndicats qui ont claqué la porte à l’UNTM ont profité de la fête du travail pour donner les raisons de leur départ.

Selon eux, « le 1er mai de chaque année est l’occasion pour les travailleurs du monde entier de dresser le bilan de l’année écoulée et de se projeter sur l’avenir tout en redoublant d’engagement et de vigilance pour le défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs ».

 

 

Pour eux, «  au Mali, l’année syndicale qui s’achève a été particulièrement éprouvante pour des milliers de travailleurs maliens ». Pour cause, disent-ils « le 12éme congrès de l’UNTM des 15 et 16 mars derniers alors qu’il était annoncé pour être celui de l’unité et de la cohésion retrouvées a été plutôt une occasion des dissensions,  d’exclusion et de division du monde syndical malien ».

 

 

Selon eux, « les soi-disant dirigeants actuels de notre historique et prestigieuse UNTM se sont arrogés le droit d’abandonner sur le quai des milliers de travailleurs  maliens, des syndicats de l’artisanat, des administrations Publiques, des pharmaciens, de la production et des industries, des textiles, du tourisme, de  l’hôtellerie … ».

 

 

Mieux, ils se disent décidés à « tirer toutes les conséquences de fait et de droit de ce syndicalisme où l’argent est devenu roi ».

 

 

Avant d’exprimer leur engagement au sein du collectif des syndicats nationaux à restituer au syndicalisme malien toutes ses lettres de noblesse d’antan. Mais aussi à récrire de nouvelles pages  d’une lutte syndicale dans l’intérêt exclusif des travailleurs du Mali.

 

 

Selon Karim Diarra dit Togola, lors du 12éme congrès de l’UNTM, le SYNAPRO, face à tout ce qui se tramait dans les coulisses avait décidé de se retirer de la commission  d’investiture. Avant d’émettre sa volonté de se retirer définitivement de l’UNTM. Car, lors de ce congrès, ils ont été minorisés. Aussi, ils ont senti l’envol des idéaux syndicaux s’envoler lors de ce congrès.

 

 

A l’en croire « quand la bourse du travail est transformée en bourse financière, les idéaux syndicaux  s’envolent par la fenêtre et la porte ». Et c’est ce qui se passe actuellement à l’UNTM. D’où la cause de leur départ.

 

 

Mme Simpara Assitan Keita abondera dans le même sens. Selon elle, son syndicat a été créé en mai 2010 avec comme parrain l’UNTM.  Lors du dernier congrès, son syndicat avait sept délégués qui ont tous été exclus de la salle  lors des travaux. « L’UNTM que nous avons connu dans le temps n’est plus la même UNTM aujourd’hui, raison pour laquelle nous avons claqué la porte » a-t-elle conclu.

 

 

Mme Sidibé Dédéou Ousmane quant à elle, ajoutera que c’est par la force des choses qu’ils se sont retrouvés dans cette situation car ils ont été rejetés de l’UNTM comme des déchets lors du conseil central.

 

 

Lors du vote, dit-elle, ils ont été mis en minorité. Ainsi explique-t-elle, l’UNTM s’est débarrassée de ses affiliés au détriment de ses idéaux. Aussi, selon elle, la centrale est censée être l’endroit où les syndicats expriment leur solidarité entre eux. Ce qui n’est plus le cas à l’UNTM. D’où la création de cette centrale pour un leadership syndical débarrassé du pouvoir d’argent, pour un climat social apaisé. Mais aussi, pour pouvoir tirer les leçons du passé et s’engager pour la défense des intérêts moraux et matériels des travailleurs du Mali.

Georges Diarra

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