La centrale syndicale reconnaît qu’il y a déjà beaucoup d’acquis dans la mise en œuvre de l’accord. Mais la liste des revendications à satisfaire est encore longue.
« L’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) n’est pas satisfaite mais elle se réjouit des acquis relatifs à l’exécution du protocole d’accord signé le 2 octobre 2011 par elle, le gouvernement et le Conseil national du patronat ». Ces propos sont du secrétaire général du l’UNTM, Siaka Diakité, qui a animé hier une conférence de presse à la Bourse du travail pour expliquer l’état d’exécution des revendications de la centrale et les perspectives d’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs.
Siaka Diakité a rappelé la crise que traverse notre pays dont les 2/3 sont occupés par des groupes armés. Cette occupation à des conséquences lourdes sur l’économie. « Mais cette crise gravissime doit décupler notre énergie de vaincre l’adversité, de maintenir un seuil minimal susceptible de nous hisser vers les cercles vertueux du développement », a souhaité le patron de la centrale syndicale.
ACCORD SUR 40 % DES DOLEANCES. Sur les 16 points de revendication que contient le protocole d’accord, l’UNTM constate qu’il a eu accord sur 40% de l’ensemble des doléances. Ces points portent sur l’accélération de la mise en application des résultats de l’étude sur l’équilibre de la grille de la Fonction publique, le rehaussement du montant des différentes primes, en élargissant les primes de zone aux autres secteurs d’activités de la Fonction publique, les primes de logements, les frais de mission des chauffeurs, et enfin l’application de l’indemnité de départ à la retraite des fonctionnaires et les arrêtés d’avancement de ceux ayant bénéficié de la notation « bon » à la veille de départ à la retraite.
Faisant le point d’exécution du protocole d’accord, le secrétaire général de l’UNTM a rappelé que le gouvernement a adopté lors du Conseil des ministres du 19 décembre dernier le projet de loi portant modification de la loi n°02-053 du 16 décembre 2002 portant statut général des fonctionnaires modifiée par la loi n°06-022 du 26 mai 2006. A travers cette décision, le gouvernement a répondu à une des doléances phares de l’UNTM visant la correction de la grille salariale de la Fonction publique de 2002 en plus des rectifications opérées en 2006 au niveau des catégories B1 et B2.
« Du côté du gouvernement, les lignes bougent. Une nouvelle grille des salaires est adoptée pour les Fonctionnaires. La date annoncée pour qu’elle prenne effet est janvier 2013 et la date d’application est prévue pour juillet de la même année», a noté le conférencier.
Les irrégularités qui ont conduit à la révision-correction de la grille des salaires des fonctionnaires portaient notamment sur l’incohérence dans le rythme de progression indiciaire dans l’avancement de grade dans les catégories A et C, l’écart élevé entre les points indiciaires de la catégorie A et les autres catégories lors du passage de la 1ère classe à la classe exceptionnelle, l’incohérence dans le rythme de la progression indiciaire dans l’avancement de l’échelon à l’intérieur de la catégorie C, et enfin la valorisation de l’avancement d’échelon au détriment de celui de grade ou de promotion.
La correction de ces imperfections s’est traduite par une augmentation globale des points indiciaires car les indices planchers et plafonds ont évolué. « Il ne s’agit pas d’une augmentation de salaire, mais c’est le résultat de la correction apportée à la grille des salaires », a précisé Siaka Diakité.
Ainsi l’indice plancher de la catégorie A est passé de 351 à 360 et son indice plafond de 900 à 920. Pour la catégorie B2, l’indice plancher est passé de 240 à 250 et l’indice plafond de 625 à 677. La catégorie B1 a vu son indice plancher évoluer de 215 à 220 et son indice plafond de 550 à 600. Enfin pour la catégorie C l’indice plancher a progressé de 151 à 155 et son indice plafond de 450 à 489.
Par conséquent, la catégorie A a obtenu un moyenne d’augmentation de 8,78%, la catégorie B2 7,37%, la catégorie B1 7,27% et la catégorie C 8,20%.
Sur un autre point, l’UNTM a obtenu du gouvernement le paiement des indemnités de départ à la retraite des fonctionnaires qui désormais vont percevoir un mois de salaire net. « Tous les fonctionnaires qui vont à la retraite jouissent du bénéfice de leur dernière notation, à condition d’avoir obtenu la note « bon » durant la période de notation qui donne droit à l’avancement », a expliqué Diakité.
Il a aussi révélé que des indemnités viennent d’être accordées aux fonctionnaires en attendant de conduire à son terme l’étude portant harmonisation et rationalisation des primes et indemnités.
L’UNTM se réjouit aussi de l’adoption du nouveau statut particulier du personnel des douanes et compte faire aboutir « les revendications légitimes » dans les autres branches.
Le patron de l’UNTM estime que le Conseil national du patronat n’a pas comblé les attentes de la centrale syndicale. « Même si par endroit, le CNPM souffre des conséquences actuelles de la crise, il a négligé de maintenir le cap sur la nécessité de renforcer les mécanisme du dialogue social », a constaté Siaka Diakité, en reconnaissant cependant que quelques conventions collectives ont été conclues ou relues avec le patronat. « En dehors de celles des banques et établissements financiers, les autres évoluent dans un enlisement difficile ou peinent à se définir face aux enjeux actuels », a expliqué le conférencier assurant que la centrale syndicale ne baissera jamais les bras.
L’UNTM compte aussi revisiter nos grandes entreprises et certains services de d’administration pour faire l’état des lieux. A ce propos, il convient de rappeler que d’autres points de revendication en cours de négociation avec le gouvernement et le patronat ont trait au paiement des droits des travailleurs compressés des sociétés dont Huicoma, l’hôtel Azalaï de Tombouctou, la Comatex, la Smecma et l’Itema. Il est aussi question de paiement d’indemnités à des travailleurs partis à la retraite volontaire dont les omissions ont été constatées et de régularisation des pensions de retraite pour ceux d’entre eux qui y ont droit.
POUR UN PLAN DE CARRIERE. L’UNTM réclament aussi l’application des conventions collectives signées et la poursuite de l’adoption de celles qui attendent, la publication du bilan de la privatisation, l’accélération de la relance du secteur postal et la libération de la part de 10% du capital de la Sotelma réservée au personnel. Et ce n’est pas tout. Elle demande d’établir un plan de carrière en faveur des fonctionnaires, en distinguant les emplois politiques des emplois administratifs, ou encore l’application des conclusion issues du Conseil supérieur du travail sur l’âge de la retraite des travailleurs des EPIC et EPA et ceux du secteur privé à l’instar de la fonction publique en tenant compte des acquis.
La centrale syndicale entend également faire aboutir la réinstauration du fonds minier conformément à l’esprit du protocole d’accord du 18 juillet 2007, l’intégration des contractuels occupants des emplois permanents dans la fonction publique de l’Etat notamment au niveau de la santé et de l’éducation, et le rétablissement des responsables syndicaux « lésés » dans leurs droits et la protection des actions que certains d’entre eux détiennent dans les entreprises.
L’UNTM demande également l’application des termes du procès-verbal de conciliation du 18 mai 2011 relatif à l’agression des militants et invités de l’UNTM par des policiers lors du défilé du 1er mai 2011. Enfin elle réclame l’application des décisions et orientation du Conseil national des prix sur le marché dans le contexte de la cherté de la vie.
Be COULIBALY
Siaka, vraiment, rétire toi des affaires des travailleurs du Mali. Ta place est maintenant en prison!
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