Pour avoir mis en place la FNA-USCPC : Bakary Togola « emprisonne » Tahirou Bamba

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Dans notre parution du 7 mai dernier, nous évoquions « la naissance d’une opposition au président de l’Apcam » à savoir la mise en place de la Fédération nationale des unions des sociétés coopératives des producteurs de coton du Mali (FNA-USCP).

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La création de cette organisation, présidée par Tahirou Bamba, n’aura pas été du goût du président de l’Apcam, Bakary Togola. Car, la FNA-USCPC se proposait  de rassembler tous les exclus de l’Union des coopératives dans les zones CMDT et OHVN. Le président de la Fédération, de passage, avait aussi critiqué la gestion du président de l’Apcam en l’invitant à être « le président de tous les producteurs au lieu de jouer à l’exclusion et à la marginalisation ».

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Dans une interview qu’il nous a accordée après la mise en place de la Fédération, Tahirou Bamba déclarait qu’il voulait mettre fin « à la dictature de Bakary Togola ». C’est ce passage de l’interview, diffusé sur certaines ondes, qui aurait poussé le président de l’Apcam à porter plainte contre M. Bamba auprès du tribunal de Bougouni pour « menaces verbales et écrites de mort sur sa personne ». Pour ces motifs, le juge de Bougouni a condamné et emprisonné Tahirou Bamba hier matin.

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Les propos, faut-il le souligner, ont été tenus dans un cadre purement syndical. Des groupes de producteurs, qui n’ont pas apprécié les prises de positions politiques de Bakary et estimant que ce dernier ne répondait plus à leurs aspirations ont, tout simplement, voulu se désolidariser de ses actions pour mettre en place une organisation neutre et dédiée à la défense exclusive de la cause des producteurs. Le passage « nous voulons en finir avec Bakary Togola », doit être compris dans ce sens et non dans celui d’une agression mortelle. L’intéressé, du reste, le sait très bien, mais cherchait juste un prétexte pour étouffer dans l’œuf une « rébellion » qui n’a vu le jour que par sa propre faute.

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Au demeurant, quelqu’un qui veut porter atteinte à la vie de son prochain n’a pas besoin de passer par les colonnes d’un journal ou les ondes d’une radio pour le dire. L’argumentaire développé par le tribunal de Bougouni selon lequel il y a menace de mort à travers cette phrase sur la personne de Bakary Togola est une interprétation hasardeuse de la langue de Molière.

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Toujours est-il que la condamnation de M. Bamba pour son opinion n’honore pas la liberté d’expression et démontre encore une fois que notre justice demeure une écurie d’Augias qui mérite d’être nettoyée à grande eau.

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La rédaction

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