L’UNTM et le gouvernement ont accordé jeudi leurs violons sur le protocole d’accord du 15 octobre 2006. Toutefois, la Bourse du travail a aussitôt invité son partenaire social à aller en négociations sur son nouveau cahier de doléances et demande à être satisfaite au plus tard le 31 mars 2007.
La pression faite par l’UNTM sur le gouvernement est sans répit. La Bourse du travail avait menacé, il y a deux semaines de déposer un préavis de grève pour la satisfaction totale de son protocole d’accord du 15 octobre 2006. Ce qui était le préalable à toute reprise des négociations sur les nouvelles doléances. Le Premier ministre a usé de tout son flegme faisant jouer son talent de négociateur pour trouver une issue favorable au dossier.
Lors de sa rencontre avec l’UNTM, le gouvernement avait fait des propositions pour l’extinction du protocole d’accord du 15 octobre 2006. L’UNTM a entériné ces propositions au cours de sa réunion hebdomadaire du 1er février 2007.
C’est ainsi que la centrale syndicale se dit d’accord pour la mise en place de la commission de négociation des droits des travailleurs des sociétés et entreprises d’Etat et pour l’intégration des 10 agents à Transrail-SA avec la continuation de leur mandat syndical et le paiement intégral de leurs droits et salaires. Au titre d’indemnités négociées pour les travailleurs de Huicoma dans le cadre du plan social, l’UNTM dit prendre acte de la proposition d’octroi des 16 mois faite par l’Etat, mais exige l’octroi de 24 mois.
L’UNTM fait d’une pierre deux coups. Ses doléances du 15 octobre 2006 définitivement soldées, elle ouvre d’autres négociations sur son cahier de doléances en 14 points, qu’elle a déposé sur la table du gouvernement le 17 janvier 2007. La Bourse du travail met la barre plus haut en fixant la date butoir de fin de négociations au 31 mars 2007.
La principale centrale syndicale a déjà le bon bout. Dans cette fièvre électorale, ATT qui est donné candidat par des partis qui ne jurent que par son nom ne veut pas souffrir de contestations sur le front social. La solution, pour lui, consiste à tout accepter. Advienne que pourra !
Abdrahamane Dicko
Les nouvelles doléances
1. Relecture du décret instituant le service minimum en cas de grève ;
2. Faire diligenter la relecture des conventions collectives ;
3. Faire publier le bilan de la privatisation (Smecma, Itema-SA, UMPP, SMPC…) ;
4. Faire renforcer le mandat des responsables syndicaux en les protégeant contre certains abus. Cas vécus : Transrail-SA, Graphique industrie, Somapile, Misselini… ;
5. Revoir la contractualisation des emplois dans la Fonction publique d’Etat et réexaminer l’équilibre des grilles par catégorie (cas des douanes, de l’éducation, santé, équipement et transports) ;
6. Accorder une subvention conséquente à l’UNTM ;
7. Diminuer l’impôt sur les traitements et salaires (ITS) ;
8. Augmenter le taux des allocations familiales ;
9. Octroyer une indemnité de départ à la retraite à tous les travailleurs du secteur public, privé et para-public ;
10. Diligenter le processus de privatisation de la Sotelma, et l’application du Plan stratégique de relance de l’ONT adopté par le gouvernement le 4 janvier 2006 ;
11. Faire diligenter la réinstauration du fonds minier ;
12. Renforcer et étendre la protection sociale à l’ensemble des travailleurs ;
13. Revoir les politiques d’ajustement structurel en vue de leur adaptation réelle aux besoins du pays ;
14. Revoir les conditions de privatisation de la CMDT.
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