Les négociations qui se tiennent, depuis plus d’une semaine, entre le gouvernement et l’Union nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) ne sont pas en phase de connaitre des jours meilleurs. Après deux rencontres, les deux parties ne sont pas arrivées à accorder leurs violons pour parler un seul langage.
C’est en principe le vendredi dernier qu’on s’attendait à voir, au sortir d’une réunion, un dénouement heureux entre les deux parties. Cette séance devait leur permettre de trouver un point d’entente afin de mettre fin à une tergiversation qui durera bientôt deux mois.
Cependant, après des moments passés cloitrés dans la salle de conférence du ministère du Travail et de la Fonction publique, les deux parties en sortiront dos à dos. Car les espoirs escomptés à l’ouverture des négociations le lundi dernier n’ont pu être comblés. A la sortie, elles ont même refusé de partager le contenu de ce qui les avait réunis avec la presse, tenue à l’écart pendant toute la journée. Ce n’est que pendant quelques minutes que le ministre du travail et de la fonction publique, Dr. Bocar Moussa Diarra a tenu une petite conférence de presse où aucune question n’était permise. Selon le ministre, après études des revendications du syndicat posées sur sa table, les techniciens du gouvernement ont conclu que celles-ci ” s’élèvent à 220 milliards ” qui constitueront désormais ” des dépenses récurrentes “. ” Alors que dans le budget de 2014, le gouvernement, après avoir pris en compte tous les engagements des précédents gouvernements, a voté la somme de 17 milliards“, a-t-il ajouté.
C’est ainsi que, selon M. Diarra, le gouvernement a demandé du temps supplémentaire à la centrale syndicale pour mieux réfléchir afin de lui faire des propositions qu’il peut soutenir. Ce temps sera mis à profit pour des études qui ” reposent sur des éléments objectifs qui puissent permettre au gouvernement de faire des propositions “. Chose qui ne semble pas être appréciée par la centrale syndicale où l’on se réserve de tout commentaire avant une possible conférence de presse qu’elle organisera dans les prochains jours. Certainement après la tenue d’un dernier round, aujourd’hui, entre les deux parties. Mais au vu de la profondeur des points de divergence qui séparent le gouvernement et la plus grande centrale syndicale malienne, tout porte à croire que cette dernière phase des négociations ne trouvera pas une issue favorable à cette crise. Surtout que l’UNTM se sent en position de force par rapport à son interlocuteur d’en face après sa grève réussie les 21 et 22 août dernier et le soutien qu’elle a eu de plusieurs autres syndicats, dont la CSTM considérée depuis quelques années comme son ennemi juré. Sauf un coup de magie, un accord entre les parties n’est pas pour demain.
Les revendications portent toujours sur le relèvement significatif de la valeur du point d’indice pour assurer aux travailleurs une retraite digne de ce nom, l’augmentation de l’allocation familiale à 4 000 FCFA au lieu de 2 000 FCFA pour tous les salariés, la diminution de l’impôt sur le traitement des salaires (ITS) et la baisse des loyers des maisons d’habitation et des tarifs de l’eau et de l’électricité.
Aboubacar DICKO