L’Union Nationale des travailleurs du Mali a observé une grève les 21 et 22 Août 2014. Face à cet arrêt de travail de 48 heures, le gouvernement malien a organisé une conférence de presse au ministère du travail, de la fonction publique et des relations avec les institutions le 19 Août 2014 en vue d’édifier l’opinion nationale et internationale à travers les hommes de médias.
Cette rencontre a été dirigée par le ministre Bocar Moussa Diarra entouré des représentants des ministres de la santé, de la communication. Dans son exposé liminaire, le ministre Diarra a expliqué tous les points des négociations entre l’UNTM et le gouvernement suite au préavis de grève déposé le 31 juillet 2014. Face à ce préavis, le ministère de la fonction publique en concertation avec d’autres ministères dont celui de la santé et de l’Hygiène publique, a mis en place une commission de conciliation qui a siégé pendant 4 jours. Le ministre du travail, principal conférencier s’est dit surpris qu’au moment où le gouvernement étant occupé à mettre en œuvre les 16 points d’accord du procès verbal de conciliation du 2 Octobre 2011, il se trouve en face d’un nouveau préavis de grève. « La mise en œuvre du procès- verbal de 2011 s’est traduite par une incidence financière de près de 17 milliards de Francs CFA prise en charge par le budget national de l’exercice 2014. Parallèlement, les revendications non encore totalement éteintes dont la satisfaction s’inscrit dans un processus ont été prises en charge dans le programme de travail gouvernemental qui prend fin le 31 décembre 2014 » a-t-il martelé. Après quatre jours de négociation autour de 17 points, 12 points ont été acceptés par le gouvernement. Quant aux cinq points de désaccord, ils ont fait l’objet de trois propositions intéressantes de la part du gouvernement. Il s’agit du relèvement du SMIG d’environ 10% qui passe de 28,460 à 31.000 FCFA, du relèvement de l’allocation familiale au bénéfice des conventionnaires d’environ 10% qui passe de 1500 à 2000 FCFA et enfin d’une proposition d’étude du système fiscal en vue d’une réduction de l’ITS. Malgré les efforts du gouvernement à un moment où le pays sort d’une crise profonde et multiforme qui a menacé les fondements même de son existence, l’UNTM est resté sourde et a maintenu son mot d’ordre de grève. « Nous respectons le choix de la centrale syndicale car le Mali est un état de droit où les principes démocratiques sont respectés. Le gouvernement reste ouvert au dialogue et rassure les citoyens qu’aucun effort ne sera ménagé pour la satisfaction de la demande sociale. Le gouvernement tient à rappeler l’obligation d’observer le service minimum conformément aux dispositions du décret no 90- 562/P-RM du 22 décembre 1990 » a indiqué le ministre Diarra.
A la question de savoir si l’UNTM est en train de chanter le gouvernement, le ministre Bocar Moussa Diarra répond « Je ne pense pas que c’est du chantage du tout ». Mais c’est que le ministre n’arrive pas à comprendre c’est malgré tous les problèmes expliqués aux responsables de la centrale et vu tous les efforts fournis par le gouvernement à hauteur de 17 milliards de Francs CFA, l’UNTM reste sourde. « Comment comprendre face à la crise sociopolitique et sécuritaire où il a fallu l’aide des pays amis, l’UNTM nous demande le relèvement du SMIG à 40.000 FCFA et le relèvement de l’allocation familiale à 4000 alors que les cotisations salariales ne sont pas à la hauteur. Une chose est sûre le gouvernement est responsable et s’assumera de ses taches pour le bonheur des maliens » a-t-il ajouté. Certes les revendications de l’UNTM sont légitimes mais le moment est mal choisi pour décréter une grève de 48 heures plus les deux jours fériés. Le hic dans tout cela c’est qu’on avait l’impression que la grève était déjà consommée avant le début des négociations avec le gouvernement. La preuve des messages d’annonce avaient été imprimés pour informer tous les militants de la centrale. Une autre chose est sûre c’est qu’on ne peut tout avoir maintenant et sur place au cours d’une négociation surtout quand on sait le syndicalisme est un combat perpétuel. Sur les 17 points à négocier, voici les 12 points acceptés et les trois propositions intéressantes cités plus haut. Il s’agit de la participation des travailleurs du secteur privé dans les conseils d’administration, de la ratification des conventions 102- 122-88-142-181 et 155 , de la relecture de tous les contrats miniers, de la régulation du fonctionnement des bureaux de placement en les mettant en conformité avec les textes en vigueur, de la maitrise des prix des produits de première nécessité, du maintien et du renforcement de l’usine malienne des produits pharmaceutiques, de la baisse des loyers de maison à usage d’habitation, de la relecture de la convention des chauffeurs routiers, de la modernisation et la sécurisation de l’administration générale(moyens logistiques, techniques, humains et financiers). « Nous ne sanctionnerons personne mais nous tenons au respect du service minimum. Et le souci permanent du président de la république, Ibrahim Boubacar Keita dès son élection le 11 Août 2013 est de tout mettre en œuvre pour rendre heureux le Mali et les maliens » a conclu le ministre
Sadou Bocoum