Pour manifester leur mécontentement contre le gouvernement pour non respect des doléances et les multiples violations de la liberté et du droit syndical, la CSTM (Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali) a organisé une marche de protestation à Bamako, le jeudi 21 avril 2016.
Vingt un (21) jours après la déposition de leur préavis de grève au ministère du Travail et de la Fonction Publique, chargé des relations avec les institutions, le Comité Exécutif National de la CSTM a initié une marche pacifique ce jeudi. Ladite marche prend le départ à la Place de la liberté (en face du ministère de l’Education Nationale) pour passer par le Babemba en direction du Boulevard de l’Indépendance et finir au monument de l’Indépendance. Etaient présent à cette manifestation, les mouvements syndicaux des différents corps professionnels du Mali tels que : le SYNEB (Syndicat National de l’Education de Base), SPN (Syndicat de la Police Nationale), LTA Sadiola et Tabakoto et ALS Bamako et beaucoup d’Associations de la société civile comme le Réveil Citoyen du Mali (RCM), Ras-le-bol, etc. Arrivé au niveau du monument de l’indépendance, le secrétaire général du Bureau Exécutif National de la CSTM, Hamadou Amion GUINDO, a adressé un discours pour expliquer les objectifs de cette marche pacifique. Voici le discours en intégralité :
“Nous, Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali (CSTM) et organisations alliées, organisons cette marche pacifique pour protester contre : le mépris du gouvernement dans le traitement du cahier de doléances de la CSTM ; les mauvaises conditions de vie et de travail des masses laborieuses ; le non respect des engagements pris par l’Etat, les multiples violation des lois, des conventions internationales ratifiées par le Mali, des droits humains et des libertés individuelles et collectives ; l’état de dégradation de la situation scolaire et de la santé, l’accaparement des terres et l’expropriation des paysans de leurs champs et même parfois de leurs villages ; les licenciements massifs et abusifs des travailleurs notamment dans le secteur des mines ; l’accroissement du taux de chômage des jeunes ; la cherté de la vie et la paupérisation galopante de la population pendant que les dirigeants vivant dans un lux insolent ; la gabegie, la corruption, le népotisme, le clientélisme, la discrimination qui ont atteint un niveau inquiétant et qui constituent aujourd’hui les piliers de la mauvaise gouvernance ; l’insécurité grandissante qui s’est étendue à l’ensemble du territoire ; la perte progressive d’une partie de la souveraineté du Mali, pour preuve la tenue du forum de Kidal sans l’Etat et la récente célébration de l’anniversaire de l’AZAWAD par la CMA (Coordination des Mouvements de l’Azawad).
Face à toutes ces dérives, nous réaffirmons notre attachement à l’unité territoriale du Mali et sa souveraineté entière et condamnons fermement l’attitude du gouvernement face aux problèmes des Maliens. Nous disons non à ces dérives et nous avons décidé d’agir en tant que citoyens et citoyennes de ce pays dans le respect des lois et des droits.”
Il termine son discours par dire que : “cette marche est le départ d’une série d’activités que nous mènerons jusqu’au changement tant attendu par l’ensemble des Maliens et comme il avait été promis par le Président de la République. Mobilisons-nous tous pour que le Mali soit débout.”
Cette marche a été l’occasion pour le Secrétaire général du SYNEB, Amadou COULIBALY, d’informer le peuple du dépôt d’un préavis de grève de leur mouvement pour le jeudi 05 mai et le vendredi 06 mai.
Notons qu’une foule très nombreuse est sortie pour cette marche qui était encadrée par les éléments de la garde, la police, la gendarmerie et la protection civile. Il n’y a eut aucun heurt, ce qui est à saluer pour l’ancrage de la démocratie.
Sory Ibrahim TRAORE
Stagiaire