Marche : L’AMO et la reforme constitutionnelle en cause

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Le collectif « Touche pas à ma constitution » et une partie du Syndicat national de la police (SNP) ont pris, hier, la rue pour appuyer des revendications qu’ils estiment légitimes.

Des responsables politiques et syndicaux ont participé à cette marche : Amadou Amion Guindo, secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM), Siméon Keita, secrétaire général de la section syndicale de la police nationale (un conflit de leadership divise cette section), Mme Sy Kadiatou Sow, Modibo Sangaré et Oumar Mariko, représentants des partis et des associations au collectif, Adama Sangaré de la Coordination syndicale de l’enseignement secondaire (COSES), Hameye Founé Mahalmadane du Syndicat libre de la magistrature (SAM), Adama Diakité, président du Forum des organisations de la société civile (OSC). Pourquoi une marche couplée ? « C’est une marche commune que nous, le Syndicat national de la police et le Collectif +Touche pas à ma constitution+ avons voulu organiser ensemble. Nous avons les mêmes objectifs, celui de résoudre nos problèmes qui ne sont pas, pour autant, les mêmes. Nous sommes là pour nos propres revendications. Celles-ci ont trait à l’Assurance maladie obligatoire à laquelle nous disons non. Nous déplorons également ce que nous considérons comme une ingérence syndicale dont nous sommes victimes de la part des autorités du pays.

Ces deux préoccupations nous amènent aujourd’hui à prendre la rue aux côtés du Collectif », indique Hamada Ag Almouner, responsable du comité syndical de la division Bamako. Des banderoles critiquant vertement l’AMO et le processus de réforme constitutionnel étaient effectivement brandies par des marcheurs qui se sont ébranlés de la Pyramide du souvenir vers le Monument de l’indépendance, en passant par l’avenue Modibo Keita sous la surveillance du service d’ordre. Au Monument de l’indépendance, les différents responsables syndicaux ont expliqué les raisons du mouvement. Ils se sont succédé pour dire non à « l’indifférence des pouvoirs publics face aux revendications légitimes ». « Nous sommes aujourd’hui dans un Etat de droit. A ce titre, tous les citoyens ont les mêmes droits. Il n’est pas question que l’AMO soit prise sur certains salaires et pas sur d’autres », souligne ainsi Siméon Keita en déplorant ce qu’il a appelé une immixtion des pouvoirs publics dans les affaires syndicales de la police.

Les représentants des partis politiques ont joint leur voix à celle de la police pour dénoncer le système d’assurance maladie mis en place. Oumar Mariko et Modibo Sangaré ont appelé le gouvernement à l’arrêt immédiat des prélèvements sur les salaires et au remboursement de l’argent dans les plus brefs délais. Ils ont réclamé l’abandon pur et simple du processus de réforme constitutionnelle qui, selon eux, est inopportun et secondaire au regard des priorités actuelles, telles que la sécurité, la santé, l’école, l’autosuffisance alimentaire. Le secrétaire général de la CSTM a remercié ses militants pour une mobilisation qui, à ses yeux, prouve la légitimité de la lutte engagée depuis des mois. Amadou Amion Guindo a, au nom du Collectif, invité le gouvernement au dialogue et à la retenue pour trouver une solution de crise aux revendications syndicales. « Nous demandons sagement au président de la République et au gouvernement d’arrêter tout processus de réforme pour la consolidation de la démocratie et la paix dans notre pays », a-t-il conclu.

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