Makan Doumbia, préfet de Ténenkou, à ses collègues: «Si je suis ici, aujourd’hui, c’est en partie dû à vous»

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Le Syndicat autonome des administrateurs civils (Synac) et le Syndicat libre des travailleurs du ministère de l’administration territoriale (Syltmat) ont organisé, le jeudi 2 mai, au ministre de l’Administration territoriale, une cérémonie de réception du préfet de Ténenkou, Makan Doumbia, qui avait été enlevé le 8 mai 2018 par des «terroristes» et libéré le 19 février 2019.

Très ému par cette cérémonie organisée par ses collègues, Makan Doumbia s’est exprimé en ces termes avec beaucoup d’émotions : «Si je suis ici aujourd’hui, c’est en partie dû à vous. Ces épreuves que nous venons de subir m’ont permis de constater que la solidarité du corps des administrateurs civils est une force agissante.

 

Le fait d’être ici aujourd’hui, je suis très ému, car vous m’avez beaucoup surpris. J’ai été capturé le 8 mai 2018 entre 10h et 12h. Tout ce que je ressens aujourd’hui, c’est de l’émotion. Tout ce que vous avez fait quand j’ai été capturé, me parvenait. Dieu a répondu à vos aspirations et à vos vœux. J’ai été seul à pouvoir retourner. La solidarité que vous avez manifestée, Dieu a répondu à cela. Ma présence aujourd’hui parmi vous n’a d’autre sens que de vous témoigner ma reconnaissance».

Il a exhorté tous les travailleurs de l’administration à rester soudés, tout en remerciant le président de la République et tous ceux qui ont contribué à sa libération. Makan Doumbia a indiqué que ce sont des mauvaises conditions de détention qui ont fait que les autres otages ont perdu la vie. «Personne n’a été tué par balle. J’ai été avec le juge Soungalo Koné qui communiquait permanemment avec le président de la République», a-t-il conclu.

Dans son allocution, le porte-parole du Synac et du Syltmat, Olivier Traoré, a rappelé que cette journée, qui marque la réception du préfet Makan Doumbia, est un grand jour dans les annales des organisations syndicales des administrateurs civils et des travailleurs du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation.

Il a magnifié toute la reconnaissance des administrateurs civils et des travailleurs du ministre de l’Administration territoriale au Tout-Miséricordieux pour la libération de leur camarde des jougs des narcoterroristes.

Selon Olivier Traoré, Makan Doumbia, un homme de grande valeur, stoïque, tenace, un grand serviteur de l’Etat, est l’expression de l’agent public qui, au sacrifice de sa vie, a servi l’Etat au cœur du terrorisme dans sa circonscription. Il a remercié et salué ces femmes et ces enfants pour leur endurance et leur foi en Dieu, car l’attente a été longue. Le porte-parole des deux syndicats a également remercié les autorités du pays pour tous les efforts déployés pour la libération de Makan Doumbia.

Face au fléau du terrorisme qui sème le doute et la panique à tous les niveaux, il a interpellé l’Etat à renforcer la sécurité de ses représentants qui sont les symboles emblématiques de l’existence dans les différentes localités.

Olivier Traoré a profité de l’occasion pour demander aux autorités de traiter diligemment le dossier d’indemnisation des camarades qui ont perdu leurs biens lors des événements douloureux du nord ; d’accélérer le traitement du dossier d’alignement de l’indemnisation des victimes civiles sur celle des victimes militaires en ce qui concerne la bonification d’échelon et le paiement aux ayant-droits de 10 années de salaire.

Accélérer l’érection de stèle et le baptême de salles de conférence dans les régions en mémoire des représentants de l’Etat tombés au champ d’honneur ; accélérer la mise en œuvre de la loi sur les pupilles et de ses textes d’application en ce qui concerne l’indentification et l’adressage exhaustif des ayant-droits des représentants de l’Etat tombés au champ d’honneur, sont entre autres demandes formulées par Olivier Traoré .

Il a enfin rassuré l’ensemble des camardes que le Synac et le Syltmat, dans une synergie d’actions, défendront les intérêts matériels, moraux et professionnels de tous les militants où qu’ils soient.

Diango COULIBALY

 

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