L’UNTM projette de marcher ce matin sur le ministère de la Sécurité intérieure et de la protection civile

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Des policiers qui s’offrent en spectacle en se donnant des coups au su et au vu de tout le monde, c’est la scène inédite qui a marqué le défilé du 1er mai organisé par l’UNTM, en présence des membres du gouvernement dont le patron de la police, le ministre de la Sécurité et de la protection civile, Sadio Gassama. La guerre de légitimité entre l’adjudant Siméon Kéita et l’élève commissaire Tidiane Coulibaly, qui secoue le Syndicat national de la police, depuis quelques mois, a connu son paroxysme à l’occasion du défilé du 1er mai dernier. Des partisans de Siméon Kéita ont usé de la force pour s’opposer au défilé de ceux de Tidiane Coulibaly. Dans la foulée, un haut responsable de l’UNTM, Mamadou Famakan Coulibaly, et certains syndicalistes, ont été passés à tabac par des policiers protestataires. En réaction à cette agression, l’UNTM de Siaka Diakité a tenu une réunion extraordinaire à l’issue de laquelle elle a décidé de mobiliser ses militants pour marcher ce matin en direction du ministère de la Sécurité intérieure et de la protection civile pour réclamer des sanctions de la part du ministre Sadio Gassama.

En effet, les rivalités nées de la mise en place du bureau du Syndicat national de la police semblent avoir déjà atteint leur point de non retour. C’est du moins l’impression qu’a donnée la police nationale lors du défilé de l’UNTM. Elle qui d’ordinaire est chargée d’assurer le maintien d’ordre au cours de divers événements a tout simplement semé le désordre. La présence des plus hautes autorités du pays, encore moins celle du ministre de la Sécurité intérieure et de la protection civile, Sadio Gassama, n’a pas convaincu les policiers à se décider de laver le linge sale en famille.

Renseignements pris, des partisans de Siméon Kéita se sont opposés au défilé des camarades du bureau dirigé par Tidiane Coulibaly et ont fait passer à tabac ces derniers.

Les partisans de Siméon Kéita justifient leur action au motif que Tidiane Coulibaly, quoique bénéficiant du soutien de l’UNTM, n’a aucune légitimité dans les rangs de la police et ne doit plus parler en son nom. Ils en veulent pour preuve la déclaration de ce dernier à la veille du défilé, relative à l’adhésion de l’ensemble des policiers à l’Assurance maladie obligatoire. Faut -il préciser que Siméon Kéita et ses camarades sont opposés à l’AMO. Ils l’ont fait savoir lors des conférences de presse et marches, entre autres activités, auxquelles ils ont pris part aux côtés de l’autre centrale syndicale rivale de l’UNTM, la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM) de Hammadoun Amion Guindo. Pour manifester leur désapprobation, ils se sont attaqués aux banderoles favorables à l’AMO, qu’ils ont fini par arracher.

Côté UNTM, on indique aussi que d’autres syndicalistes ont été agressés au nombre desquels un de ses hauts responsables, en la personne de Mamadou Famakan Coulibaly. Ses habits ont été déchirés lors de ses prises de bec avec les policiers. Cette scène a mis l’UNTM dans tous ses états.

C’est pourquoi le patron de la centrale, le Secrétaire général Siaka Diakité, a convoqué hier, mercredi, une réunion d’urgence au cours de laquelle il a dénoncé le comportement des policiers et l’agression dont ont été victimes les militants de l’UNTM. Siaka Diakité avait, auparavant, déploré le laxisme du département de Sadio Gassama et dit attendre rapidement de sa part des actions, plus précisément des sanctions. C’est d’ailleurs tout le sens de la marche que l’UNTM organise ce matin sur le ministère de la Sécurité intérieure et de la protection civile. Cette marche partira de la bourse du travail à 9 heures en passant par le Boulevard de l’indépendance, la primature, pour aboutir enfin au département aux environs de dix heures.

En tout cas, quelles que soient les raisons qui opposent les deux syndicats de la police, le défilé de l’UNTM n’était pas le lieu approprié pour en venir aux mains.

Espérons que les plus hautes autorités prendront toutes leurs responsabilités pour éviter la réédition de pareils faits.

Abdoulaye DIARRA

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