Dans le feuilleton judiciaire entre la société Bramali et les cinq syndicalistes licenciés, ceux-ci pourront compter sur le soutien ferme de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM). Malgré les nombreuses décisions de justice recommandant la réintégration de ces travailleurs, Bramali traine le pied d’où la colère de la principale centrale des travailleurs du Mali.
Qui de Bramali ou du syndicat des travailleurs de la boite aura le dernier mot dans le différend qui les oppose ? En tout cas depuis le licenciement de cinq membres du syndicat jugé abusif par les différents tribunaux saisis, ces employés ne sont pas remis dans leurs droits. Il leur est toujours interdit de mettre pieds à l’usine. De plus, leurs salaires sont suspendus.
Pour le secrétaire général du comité syndical de Bramali, Kaly Sidibé depuis qu’ils ont demandé le départ du directeur des ressources humaines Mamadou H. Diallo qui est entrain de licencier le personnel à la pelle, leur syndicat fait l’objet l’intimidations, de licenciements abusifs, d’emprisonnements, de complot… de la part de la société.
Parmi les personnes licenciées figurent le secrétaire général Kaly Sidibé et son trésorier Bandiougou Soumounou, le secrétaire général adjoint, le secrétaire à l’information et le jeune frère du trésorier du comité syndical. Sans oublier 70 autres travailleurs soupçonnés de soutenir le syndicat dans cette lutte. Ils ont été tous mis à la porte. C’est fort de ce constat alarmant de violation de la liberté syndicale que la principale centrale des travailleurs du Mali a adressé un courrier acerbe à la direction de Bramali qu’elle invitait à respecter le droit syndical. L’UNTM a surtout désapprouvé l’attitude du DRH qui, selon les syndicalistes, s’était illustré tristement dans une société minière par des licenciements abusifs. En plus de la direction de Bramali, le secrétaire général de l’UNTM Yacouba Katilé a alerté la Primature sur la situation dans cette boite à travers une correspondance à la date du 6 mai 2022. Mais rien ne fut fait du côté de la Primature. C’est ainsi que la centrale syndicale est revenue à la charge en mettant récemment en place une commission de 6 personnes tous du bureau national dont le secrétaire administratif, Issa Bengaly, le secrétaire à l’environnement à l’hygiène et à la sécurité au travail, Aboubacar Diarra, celui chargé des revendications Moustapha Guittèye…
Il nous revient que cette équipe a rencontré des responsables de Bramali il y a une dizaine de jours pour leur faire part de leur désaccord par rapport à la démarche de la société quant à la violation de la liberté syndicale. D’ailleurs le secrétaire administratif qui occupait l’intérim du secrétaire général a été muté à Koutiala. “Avec la mutation de ce dernier on peut affirmer sans se tromper que ces gens-là n’ont qu’un seul objectif : décapiter le syndicat”, nous a confié un responsable syndicaliste.
Une chose est évidente dans ce dossier, c’est l’UNTM ne veut plus baisser les bras dans cette affaire et une rencontre est prévue entre les deux partis dans les prochains jours.
Certains syndicalistes ne cessent de se demander sur quelle base Bramali et son directeur Sébastien Castegnaro refusent d’exécuter une décision de justice. Surtout que selon des sources le DG et le DRH cherchent toujours des poux sur la tête des syndicalises à la brigade de Senou. Ce climat délétère du front social a pleinement joué sur la rentabilité de la société qui est passée sur le plan performance de la première place à la 56e place sur 58 selon des sources.
Kassoum Théra