Trop c’est trop. Où est le droit dans ce pays. Des pauvres ouvriers sont licenciés tous les jours par des cyniques patrons qui ne se soucient que de leurs propres intérêts en oubliant que les travailleurs sont à la base de leur essor. Le directeur de Métal Soudan, un juif, son adjoint, un malien et la directrice régionale de l’Inspection du Travail, en collusion, ont licencié seize ouvriers en l’espace de huit semaines. Les raisons sont simples : abus de pouvoir. Mais le dernier en date concernant neuf syndicalistes soulève beaucoup de problème parce que tous les questionnements essentiels n’ont pas été discutés. Le hic : le directeur national du Travail, Mahamadou Diakité et sa directrice régionale du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelles , Mme Diallo Diallo Aïssata Sountoura ne parlent plus le même langage. Ils sont fondamentalement divisés sur la question. Les dessous de cette cabale au centre duquel se trouvent les pauvres syndicalistes licenciés pour avoir invité les journalistes à couvrir une assemblée générale et à informer, bien entendu, l’opinion nationale et internationale sur un esclavage des temps modernes qui serait en cours à Métal Soudan.
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Même si c’est une société privée, les ouvriers, tous des chefs de famille, lancent un appel au président de la République , à quelques jours des élections présidentielles, afin de penser à eux. Cela à travers son implication personnelle. Il s’agira de s’imprégner des conditions de travail et de vie des travailleurs. Ces conditions sont dignes du Moyen-âge. Ensuite, engager un débat de fond pour une amélioration des conditions de vie et de travail cela dans le respect de la législation du travail dans notre pays.
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A Métal Soudan, c’est pire, les ouvriers souffrent le martyr. Ils sont désemparés. Ils ne savent même plus à qui s’adresser. Ils sont aujourd’hui au cœur d’une cabale orchestrée par la direction de Métal aidée par la directrice régionale du travail. Celle-la, accusée de tous les maux par les travailleurs, après avoir rencontré les deux parties, aurait dit que les raisons du licenciement contrairement à l’avis de son chef, le directeur national du travail, sont valables. Or, du côté de la direction nationale du Travail, on soutient le contraire. Le licenciement ne s’est pas fait dans les conditions légales. Quand deux structures travaillant sur un même dossier se contredisent allez-y chercher les raisons. Ce qui est écœurant, l’atmosphère est pourrie depuis plusieurs années au sein de Métal Soudan. Les conditions de vie des travailleurs n’ont jamais été meilleures. Aucune autorité n’a levé le petit doit pour dire non arrêtez de maltraiter les ouvriers comme des esclaves lors de la Traite des Noirs.
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D’abord, ce sont sept ouvriers qui ont été mis à la porte pour des raisons d’arrêt de travail sur le chantier du futur gouvernorat de la ville de Bamako. Ce chantier, d’ailleurs bat son plein. Ces ouvriers sont aujourd’hui dans la rue. Ils grossistes le lot des chômeurs et des mécontents. Une véritable bombe sociale pour un pays fragile comme le Mali.
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Comme si cela ne suffisait pas, la direction vient de décider le licenciement de neuf travailleurs tous membres du comité syndical de la société. Ces syndicalistes empêchent les responsables de la société de dormir, qui au lieu de trouver, pour de bon une solution, aux nombreuses revendications des travailleurs, en rajoutent. « Quelle fuite de responsabilité de la part de ce juif qui se moque des maliens et des autorités maliennes ? Il fait ce qu’il veut contrairement aux lois du pays et aux dispositions de l’OIT », fulmine un ancien cadre de Métal Soudan qui a senti le coup venir. Face à la situation, les travailleurs avaient décidé un arrêt de travail de 48 heures. Ils condamnent le licenciement sans preuves et exigent la satisfaction des autres points de revendications qui durent depuis plusieurs années.
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La directeur national du travail et la directrice régionale à couteaux tirés !
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Le torchon brûle entre ses deux cadres qui sont divisés. Dans la lettre N° 0124 en date du 21 février 2007 adressée au DG de Métal Soudan, la directrice régionale du Travail a répondu favorablement à la volonté du DG de mettre à la porte les délégués syndicaux de sa société. La missive stipule : « J’accuse réception de votre correspondance n/réf : GS/KS 9781/MS/07 en date du 1er février 2007 par laquelle vous sollicitez mon autorisation pour le licenciement de neuf délégués syndicaux, pour violation de la législation du travail et voie de fait à travers d’injures caractérisées par voie de presse écrite contre le directeur général et son adjoint. Voila les raisons extraprofessionnelles qui ont valu le licenciement de plusieurs chefs de famille. Pleine d’incohérence, l’enquête menée par la directrice, qui a abouti au licenciement, a été balayée par le revers de la main par son chef hiérarchique à savoir le directeur national du travail. Face à la situation, ce dernier en véritable chef a adressé deux lettres. Une au directeur de Métal Soudan, l’autre à la directrice régionale. La lettre adressée au DG de Métal Soudan dit ceci : « Il m’est apparu à la lecture de ladite réponse, qu’au cours de l’enquête menée par les soins de la directrice le 13 février 2007, un certain nombre de questionnements que je considère comme essentiels, n’ont pas été véritablement discutés. Les travailleurs proposés au licenciement sont-ils les véritables auteurs des articles de presse injurieux parus contre votre personne ? Si non, leur silence qualifié de « coupable » face à ces écrits, constitue-t-il malgré tout un motif légitime de licenciement. Usant de mon droit de reformation, j’ai demandé à la directrice de se prononcer clairement par rapport à tous ces sujets, à travers une enquête complémentaire »
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La seconde lettre à l’attention de la directrice régionale du travail est claire : « A la lecture de votre lettre N°0124 DRTEFP précitée, j’ai le sentiment que vos services ne se sont pas prononcés sur les raisons qui ont véritablement conduit l’employeur à engager cette procédure de licenciement, à savoir les injures relevées dans certains journaux. La détérioration du climat social qui semble fonder en définitive votre jugement n’a apparemment été invoquée par le DG de Métal Soudan, que de façon subsidiaire. A son sens, l’enquête devait vous conduire, conformément à l’article L.277 du Code du Travail à indiquer aux parties si les travailleurs proposés au licenciement sont les véritables auteurs des articles de presse injurieux parus contre Métal Soudan, et dans le cas où il ne l’étaient pas, si leur silence coupable face à ces écrits, constituait en tout état de cause, un motif légitime de licenciement. Ces deux lettres du Directeur National du Travail sont claires : le licenciement est illégal. Il a été fait en violation flagrante du Code du Travail en vigueur dans notre pays. Les fautifs sont la directrice régionale du Travail, le DG de Métal Soudan et son adjoint.
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La directrice régionale du Travail, le PDG de Métal, son adjoint : Un trio de malheur et d’enfer pour les ouvriers de Métal Soudan !
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A ce rythme, le ton se durcit. Et pire, il a un risque d’affrontement même si cela n’est le souhait des ouvriers. Mais comme le dit un proverbe de chez nous : « Quand on torture la grenouille, elle finit par mordre »
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A bon entendeur salut !
rnMoussa M. Bagayoko
L”Humanité du 19 Mars 2007
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