Les syndicats de la justice remontés contre le ministre Bathily

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Le Syndicat libre de la magistrature (Sylima), le Syndicat autonome de la magistrature (Sam) et le Syndicat autonome des greffiers (Synag) sont montés au créneau pour dénoncer les propos  va-t-en guerre du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Mohamed Ali Bathily, chaque fois qu’il fait une sortie dans les médias.

 

 

C’était à la faveur d’une conférence de presse organisée samedi  1er mars  à la Maison de la presse. Au cours cette rencontre, les magistrats syndicalistes sont revenus sur les points d’insatisfaction des magistrats depuis 2007 et aussi sur la position des syndicats de la justice relativement aux questions d’actualité dans la famille judicaire.

 

 

Selon Adama Yoro Sidibé, président du Sylima, les préoccupations essentielles des magistrats se trouvent sur la table du gouvernement depuis juin 2007. Mais à cause du contexte de crise multiforme que chacun sait, le Sylima et le Synag ont, à l’époque, décidé de surseoir aux revendications contenues dans leurs cahiers de doléances déposés, il faut le rappeler, sur le bureau du Garde des Sceaux.

 

 

À travers leurs cahiers de doléances, les magistrats demandent la relecture de leur statut et la prise par le gouvernement des différents textes d’application de ce statut. Cependant, depuis 2002, près d’une dizaine de textes réglementaires attendent d’être pris en compte par le gouvernement pour l’application de la loi. Il s’agit du plan de carrière (article35), de la composition du costume d’audience des magistrats (article 11), des modalités d’installation des chefs de juridiction et de parquet (article 8), des autorités chargées de la notation ( article 85), des modalités de mise en œuvre du régime de la sécurité sociale des magistrats (article 9), des conditions de la mise d’office en congés d’expectative du magistrat ayant fait l’objet de la sanction disciplinaire de placement d’office (article 45) et enfin, des primes et indemnités à octroyer ou à revaloriser (article 69). L’objectif, c’est d’éviter au magistrat de devoir louvoyer entre deux récifs et aussi de le mettre dans les conditions d’accomplir efficacement son rôle d’arbitre, de gardien du temple.

 

 

Au titre de la relecture des textes, les magistrats estiment que l’Etat du Mali doit intégrer les évolutions du temps et s’inscrire dans la dynamique tendant à faire de la magistrature un véritable pouvoir. Aussi, les syndicats de la justice appellent à un vrai débat de fond relativement à la relecture de ces textes, en impliquant au premier chef les divers acteurs, dont tous ne comprennent d’ailleurs pas toujours les enjeux, à plus forte raison, le citoyen ordinaire dont la quiétude et l’épanouissement en dépendent.

 

 

C’est pourquoi, ils dénoncent les méthodes peu orthodoxes et malheureuses dans le traitement de certains dossiers impliquant des magistrats et cette espèce d’avalanche de mots assez durs dans les médias depuis l’arrivée aux affaires de Me Mohamed Bathily.

 

 

À propos de l’actualité relativement au monde judicaire, les syndicats de la justice diront qu’ils ne sont pas d’accord avec les mandats décernés contre  les quatre magistrats. Dans la même foulée, ils dénoncent le non-respect par le Garde des Sceaux de la présomption d’innocence, la non-tenue à date de la première session de la Cour d’assises et le discours va-t-en guerre du ministre Bathily.

Seyni TOURE

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