Les mises en garde de l’UNTM

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Décidément, tout va de travers au Mali à un an ou presque du dernier bail du président ATT.

Rien ne se passe comme prévu. Du moins, au regard des faits. Le Fond Monétaire International (FMI) estime qu’il faut 12 milliards de F Cfa pour les élections couplées prévues dans notre pays. C’est-à-dire, celle référendaire et  celles générales de 2012.  Pour le référendum constitutionnel tant souhaité par le président ATT lui-même, le Mali doit débourser 9 milliards de nos francs. Au même moment, il faut 3 milliards pour les élections générales de 2012. Et pour rendre « crédible » le fichier RACE, le gouvernement doit encore débloquer la somme de 10 milliards CFA selon les spécialistes.

En somme, il faut la bagatelle de  22 milliards de nos francs pour réaliser les vœux si chers à ATT.
Bien faisable !  Mais seulement voilà : aux contraintes de temps s’ajoutent  désormais les revendications catégorielles à l’origine du lever de bouclier  du secrétaire général de l’UNTM.
L’UNTM s’offusque en effet contre le financement des différents projets de reforme aux dépends de l’exécution du protocole d’accord signé en  2007 avec la Centrale syndicale.  Ajouter à cela, la cherté de la vie.

Le message de Chaka Diakité, lors de la conférence de presse du 27 juillet dernier est clair. Et même très clair: «pour moi, un syndicaliste n’exerce pas dans la rue. Mais si on nous y oblige, on en  a la force, la capacité… et on est implanté sur toute l’étendue du territoire national », martèle-t-il en signe d’avertissement.  Avant de s’interroger : « comment peut-on comprendre qu’un gouvernement et un patronat sérieux concluent un protocole sans contrainte, acceptent un chronogramme et n’honorent pas leur engagement vis-à-vis de l’UNTM ? ».

Siaka Diakité ne comprend non plus le manque de volonté de l’Etat malien concernant la révision de la grille catégorielle des travailleurs et des différentes conventions collectives. « La révision de la grille catégorielle demeure sans réponse pendant qu’une révision de la constitution est financée à hauteur de 9 milliards de francs CFA…, » s’insurge le secrétaire général de l’UNTM.

Par ailleurs, il évoque le cas des partants volontaires à la retraite et celui  des travailleurs de l’HUICOMA et de l’Hôtel Azalai de Tombouctou.

On peut dire que  c’est l’une des rares fois que le patron de l’UNTM hausse, concrètement, le ton contre le régime d’ATT. 

A cet effet, le secrétaire général de l’UNTM a entamé, depuis le jeudi 28 juillet dernier, une tournée sur toute l’étendue du territoire national jusqu’au 10 août prochain. Objectif : rencontrer les militants à la base par rapport aux réformes envisagées par le gouvernement, d’une part. Et de l’autre, discuter de la stratégie à adopter pour contraindre l’Etat malien à revenir sur ses pas.

A la suite de l’UNTM, c’est l’Ordre des Avocats du Barreau qui vient  de faire part de ses inquiétudes et réserves. En clair, même si, par principe, les Blouses Noires, souscrivent aux dites reformes, ils émettent quand même des réserves de tailles «dans la mesure où aucune difficulté ni politique ni même juridique n’est à l’origine de cette démarche [de la révision] ». Et de suggérer  « que cette révision soit de ce fait limitée aux objectifs d’adaptation du texte au contexte actuel ». Ce qui, on le constate, n’est pas la démarche à l’ordre du jour du gouvernement.

Autre point de discorde : « le Barreau estime injustifié la multiplication des institutions de la république notamment au niveau du parlement »  (lire document).
Oumar Diakité

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