Pour la paix et la cohésion sociale au Mali. Renforcer la paix et la cohésion sociale dans la perspective d’instaurer une confiance réciproque entre les différents segments de la société et les autorités gouvernementales par des actions de sensibilisation et de médiation, tel est l’objectif d’une série de rencontres initiées par les femmes des deux organisations syndicales du Mali qui sont l’UNTM et la CSTM. Le thème retenu pour la circonstance est : ‘’Sensibiliser et mobiliser les femmes sur les enjeux et défis de la paix et de la cohésion nationale au Mali’’. C’est dans ce cadre que des rencontres d’échanges se sont déroulées au siège des deux organisations syndicales depuis quelques jours. Des recommandations issues de ces échanges seront transmises aux plus hautes autorités de la transition pour appliquer.
Les autorités de la transition ont besoin du soutien sans condition de toutes les couches sociales dans une confiance mutuelle totale et dans la dynamique d’un élan patriotique pour un consensus soutenu autour de l’intérêt général axé sur le développement durable de notre pays, le Mali.
C’est ainsi que dans cette dynamique que les femmes des deux centrales syndicales, l’UNTM (Union Nationale des Travailleurs du Mali) et la CSTM (Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali), se sont données la main pour organiser des rencontres d’échanges depuis quelques jours. Le mercredi 08 septembre dernier dans la cour de la CSTM et le vendredi 10 septembre dans la salle de conférence de la Bourse du Travail, siège de l’UNTM. Ces activités ont été rendues possibles avec la collaboration de leur partenaire CNV International.
Les deux organisations syndicales, sont certes des syndicats pour la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs, mais aussi des syndicats de développement tournés vers une participation responsable à l’avant-garde de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques et programmes de développement durable du Mali.
Aujourd’hui, l’UNTM et la CSTM pensent que l’espoir est permis lorsqu’une véritable médiation sera conduite par les femmes des deux organisations syndicales avec la participation de toutes les organisations féminines du pays. Une dynamique de médiation basée sur les valeurs sociales de notre pays et qui aura comme soubassement l’article 33 de la Charte des Nations Unies à travers la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité sur les femmes, paix et sécurité de 2000, cohésion sociale et les axes sur la politique nationale genre du Mali.
Il s’agit pour les leaders féminins des deux organisations syndicales de créer, dans une dynamique partenariale, un climat d’apaisement social entre les autorités de la transition et les différents regroupements sociaux par des actions concrètes dans une confiance absolue entre acteurs du processus de développement du Mali. Condition sine quo num aujourd’hui de contribuer à la restauration de la paix et de la cohésion sociale pour un développement sociopolitique inclusif. Il s’agira aussi d’améliorer le leadership et la capacité de médiation de la femme malienne afin de garantir son épanouissement intégral et durale.
Le conférencier, M. Hamadoun Cissé, dans son exposé, a mis l’accent sur l’importance de la paix et de la cohésion nationale pour le développement d’un pays. Les principales causes de l’insécurité au Mali et les voies et moyens pour y faire face. Dans cette lutte, les femmes ont un grand rôle à jouer pour la simple raison qu’elles occupent plus de 52% de la population et ensuite elles sont bien placées pour discuter avec les principaux acteurs des conflits qui sont leurs enfants et époux. Pour lui, il n’y a pas de développement sans la paix. L’insécurité peut impacter sur toutes les activités. Entre autres, il a cité l’éducation, la santé, l’agriculture, l’économie, etc.
Les intervenantes ont axé leurs propos sur leur rôle dans le développement du pays à travers la prise en compte de leur droit et devoir. Aujourd’hui, aux dires des femmes syndicalistes, elles doivent arracher leurs droits dans les instances de prise de décision à travers leur compétence sinon elles n’auront jamais sur un plateau d’argent. Pour cela, elles ont exigé l’application de la loi 052 relative aux droits des femmes. Aussi, elles ont déploré le recrutement par les terroristes des enfants suite à la fermeture des écoles dans plusieurs localités du pays. Aujourd’hui, l’un des principaux obstacles à l’épanouissement des femmes maliennes est le manque de confiance entre elles. C’est ainsi qu’elles ont invité toutes les femmes à l’entraide et à l’unité.
La fin de cette rencontre a été marquée par l’adoption des recommandations qui seront remises aux plus hautes autorités de la transition. Une quarantaine de femmes leaders ont pris part à ces échanges et se disent prêtes aujourd’hui à être des relais auprès d’autres femmes pour faire véhiculer les messages.
Le résultat attendu est la mobilisation et la sensibilisation des femmes leaders syndicaux et celles des organisations de la Société civile sur les enjeux et défis de la paix et de la cohésion nationale au Mali. Ce qui permettra d’améliorer la paix et la cohésion sociale pour un développement sociopolitique inclusif de notre pays, le Mali.
Pour cela, certaines actions telles que les Assemblées générales de sensibilisation et de mobilisation sur les enjeux de la paix et de la cohésion sociale, des lobbying et plaidoyer en direction des autorités religieuses, administratives et politiques sur l’implication des femmes dans le processus d’élaboration des politiques de développement et de prise de décisions au Mali seront menées par les femmes leaders syndicaux. Un forum national sur le rôle et la responsabilité des femmes maliennes dans la restauration de la paix et la cohésion nationale est au menu du programme. Il faut noter qu’au début de chaque rencontre, les femmes se sont levées pour chanter ensemble la paix de l’artiste Oumou Sangaré.
Aujourd’hui, l’espoir est permis avec cette prise de conscience des femmes des deux organisations syndicales. Car il n’est un secret pour personne que quand les femmes se réunissent sans tam-tam, ni tambour, c’est pour réfléchir. Quand elles réfléchissent, c’est pour agir. Et quand elles agissent, c’est le développement du pays.
Youssouf Sangaré