Plusieurs responsables syndicaux crient leur désarroi et croient avoir découvert le fin fond des choses : des manœuvres habiles qui cachent en réalité une réélection triomphale à un troisième mandat.
Il n’y a pas qu’en manifestations que le climat se tend. Dans la principale centrale syndicale Untm aussi. Les comités syndicaux de la DAF, des DRH, des CPS et des DFM de la Primature, des départements ministériels, des Impôts notamment crêpent le chignon de Yacouba Katilé, le secrétaire général. Ululant à la catastrophe, à la forfaiture, ils ont embouché la trompette pour crier sur les toits leurs difficultés de livrer le combat syndical. Dans le fond fin caché des choses, Kefing Kanté pressenti endosser la veste de secrétaire générale du Syndicat des travailleurs de l’administration d’Etat (Syntade) en 2018. Depuis ce syndicaliste de belle facture essuie ses foudres. Cela se vérifie davantage en 2009 à la suite de son licenciement qu’il qualifie « d’arbitraire » par le Directeur général de l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi (Anpe). Naturellement s’ouvre une intercession avec le chef du service employeur afin de recoller les morceaux. Contre toute attente, ce dernier « a montré la lettre du Syntade signée du secrétaire général de l’Untm dans laquelle la conduite à tenir était consignée » s’est justifié Issa Synayoko, secrétaire général de la Coordination des comités syndicaux de la DAF.
Une toile sur les décombres
Mieux, Yacouba Kalité s’est battu bec et ongles pour phagocyter une rencontre avec le ministre en charge de la Fonction publique sous prétexte que ceux-ci sont « des illégaux ». Poussant davantage ses pions, il s’est payé le luxe de recourir au service de « gros bras » afin d’étouffer dans l’œuf une conférence de presse dans l’enceinte de la Bourse du travail, le temple sacré des travailleurs. Et la boîte de Pandore a été ainsi ouverte, permettant à ses camarades secrétaires généraux de porter plainte contre lui, plainte à laquelle se sont joints le secrétaire administratif et le trésorier général de la centrale syndicale. La suite est connue : conduit à la Maison d’arrêt de Bamako « pour dénonciation calomnieuse » avant de bénéficier par la suite d’une mise en liberté provisoire.
Le feuilleton des récriminations est encore long. Tenez ! A suivre les contestataires, tous les ingrédients d’un « tripatouillage des élections dans les sections syndicales du Syntade » sont désormais réunis dans l’unique dessein « d’imposer » des hommes- lige en vue de s’assurer un troisième mandat. Une des manifestations concrètes a trait « à la prise d’otage des trois sections syndicales « proteste Djibrilla Maïga, de la section syndicale des Impôts qui déplore l’immixtion du Syntade » dans le choix d’un candidat qu’il a réussi à imposer aux délégués en violation flagrante des textes.
Ibrahim Yattara