Le collectif des femmes de l’aéroport de Bamako-Senou est loin de battre en retraite en dépit des difficultés qu’il éprouve à faire partir la Directrice Thiam Aya Diallo. Le vendredi dernier, il a été reçu à la primature par le premier ministre Cissé Mariam Kaïdama Sidibé qui a réaffirmé au syndicat toute sa volonté à veiller sur le dossier " Aéroports du Mali " afin d’y trouver rapidement une solution. Une réponse qui a été bien accueillie par le collectif. Qui a tout de même déclaré «rester vigilant jusqu’à l’aboutissement de ses revendications».
Cela fait plus d’un mois qu’un vaste mouvement de contestation secoue l’aéroport international de Bamako-Senou. A l’origine de cette contestation, le départ pur et simple de la Directrice Thiam Aya Diallo. Le syndicat lui reproche entre autres une " gestion calamiteuse " des aéroports du Mali, la violation de la liberté syndicale et le bradage de la structure.
Les protestataires des ADM avaient cessé toute activité et avaient organisé une série de manifestations devant les locaux de la direction à Sénou. Ils avaient d’ailleurs reçu le soutien ferme de Siaka Diakité qui, lors de son passage, avait déclaré sa volonté d’associer toutes les structures affiliées de l’UNTM à la bataille. Cela jusqu’au départ de la Directrice des ADM. Il avait ajouté que les plus hautes autorités du pays seront saisies du dossier.
Le collectif des femmes de l’aéroport s’est dit très réconforté après avoir été accueilli, le vendredi dernier, par le premier ministre. A l’en croire, c’est la réponse à la correspondance qu’il avait adressée au chef du gouvernement en date du 13 décembre dernier. C’est la preuve que les plus hautes autorités du pays suivent de près ce dossier. «Nous comptons sur Cissé Mariam Kaidama Sidibé pour tirer cette affaire au clair, a déclaré le collectif».
Auparavant, c’est le chef de l’Etat qui avait reçu une correspondance du collectif des femmes des ADM. Amadou Toumani Touré, dans sa réponse dont une copie nous a été adressée, déclara ce qui suit " Jaccuse réception de votre lettre du 13 décembre 2011 relative aux difficultés de collaboration que vous éprouvez avec la direction des Aéroports du Mali. En réponse, j’ai l’honneur de vous informer que votre requête a été transmise pour attribution au premier ministre ".
Ajoutons que la même correspondance a été adressée à une vingtaine d’institutions et de structures de la place.
Le collectif dit continuer à sensibiliser l’opinion nationale sur l’atmosphère qui prévaut à la direction des Aéroports du Mali.
Abdoulaye DIARRA
Marche de protestation contre les réformes
constitutionnelles et la cherté de la vie
Un collectif de syndicats décidé « à rendre difficile la fin du mandat d’ATT»
Pour la énième fois, un collectif de plusieurs syndicats a organisé, le vendredi 30 décembre dernier, une grande marche de protestation pour demander l’arrêt des prélèvements sur leurs salaires de l’assurance maladie obligatoire, contre la vie chère, l’intégration des enseignants à la fonction publique des collectivités, la violation des libertés syndicales, le non-respect des engagements pris par l’Etat, la cherté de la vie et les réformes constitutionnelles.
écidément, la fin du mandat du président de la République, ATT, est très mouvementée ces derniers temps avec une série de marches çà et là. Il ne se passe pratiquement pas de jour sans qu’une organisation ne se prépare à battre le pavé. Le collectif qui a organisé cette marche est composé de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM), la Coordination des syndicats de l’enseignement secondaire (COSES), la Section syndicale de la police nationale (SPN) et d’autres syndicats.
Partis du siège de la CSTM, les marcheurs sont passés devant la direction générale de la BDM Sa, ils ont contourné la place de la liberté, passé devant la place OMVS sur l’avenue Mamadou Konaté pour se rendre au monument de l’indépendance.
”A bas l’AMO”, ont scandé les manifestants. Ils ont brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : ‘’ AMO, arrêt immédiat des prélèvements. Nos salaires nous appartiennent, rendez nous nos sous”, ”Dénonçons les violations des droits syndicaux et l’ingérence de l’Etat”, ”Non à l’application partielle des résolutions et recommandations du forum national sur l’éducation”
Sur la place de l’indépendance, Amadou Amion Guindo s’est réjoui de la réussite de la marche. " Toutes les dispositions ont été prises par le gouvernement pour que la marche ne réussisse pas ", a-t-il dit.
" Dans le cadre de la mise en œuvre progressive de l’AMO, le gouvernement a décidé en avril de respecter le choix de ceux qui ne souhaitent pas bénéficier de cette réforme. Il s’est engagé à les rembourser. Ce qui n’est pas effectif de nos jours et les prélèvements continuent. S’il n’y pas eu de problèmes pour prélever, il ne doit pas y avoir de problèmes pour rembourser ", s’indigne le secrétaire général de la CSTM. Il a soutenu qu’ils vont rester vigilants et que les marches vont continuer jusqu’à ce que les sous soient restitués aux travailleurs. Il a exigé la réouverture de toutes les écoles, avant d’inviter le gouvernement à reprendre la gestion de l’école avec les collectivités.
En ce qui concerne les réformes constitutionnelles, il les a qualifiées d’une dérive pour la démocratie malienne. " Nous les combattrons par tous les moyens de droit ". Ces réformes, poursuit-il, donnent des pouvoirs exorbitants au Président de la République. Toute chose qui ne facilite pas l’exercice démocratique. Guindo s’est dit opposé à la liquidation des Aéroports du Mali aux escrocs internationaux. S’agissant de l’ingérence de l’Etat dans les affaires syndicales, il a précisé que les syndicats protesteront pour empêcher cela.
Le secrétaire général de la SSPN, Simeon Kéïta, a abondé dans le même sens. Il a affirmé que : " Face à la vie chère, il est inadmissible de couper les salaires des travailleurs ". Il a invité le gouvernement à prendre toutes les mesures pour faire face à la cherté de la vie.
Yacouba Konaté, s’exprimant au nom de la COSES, s’est dit déçu du gouvernement qui n’a pas rencontré le syndicat de l’enseignement secondaires, alors que les enseignants ont boudé les classes depuis le 9 novembre dernier. Il a exigé du gouvernement d’appliquer toutes les recommandations issues de la table ronde sur l’éducation.
Le moins que l’on puisse dire est que l’AMO ne fait pas l’unanimité chez les travailleurs. La balle est dans le camp du gouvernement de Cissé Mariam Kaïdama Sidibé.
Moussa SIDIBE