La COSES dépose la craie : Une autre bombe à désamorcer

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Après son mot d’ordre de grève de 72 h observé en novembre et décembre 2014, la Coordination des syndicats de l’enseignement secondaire (Coses) n’a eu d’autre choix que de reprendre en otage les évaluations de l’année en cours.

Il n’est de secret pour personne qu’au Mali pour se faire entendre ou du moins être pris au sérieux par les autorités, il faut prendre la hache de guerre. C’est cette leçon que semble assimiler la Coses qui veut désormais pousser les autorités à satisfaire son cahier de doléances soumis au ministère depuis mars 2014 pour l’amélioration des conditions de travail et un plan de carrière pour ses adhérents.

Parmi ces revendications, elle exige l’intégration à la fonction publique de l’Etat et des collectivités de certains enseignants recrutés entre 2006 et 2010. La hiérarchisation des emplois du personnel enseignant de l’enseignement secondaire.

Selon nos informations ils sont encore nombreux certains enseignants du secondaire recrutés entre 2006 et 2010 qui ne sont pas titularisés faute d’inspection. Alors qu’au même moment certains de leurs collègues pris entre 2010 et 2012 sont titularisés créant ainsi une disparité, voire une injustice entre enseignants. Certains ne cachent pas leur déception face à la situation. C’est le cas d’un jeune professeur d’histoire et de géographie qui a voulu garder l’anonymat. Selon lui, l’Etat a peur des conséquences financières puisque le syndicat demande l’intégration et la hiérarchisation de tous les enseignants qui sont dans cette situation avec rappel.

En regardant de près la situation, c’est une mauvaise politique du département de l’Education. Sinon comment comprendre qu’il existe encore des enseignants recrutés depuis 2007 qui n’ont pas été inspectés  jusqu’aujourd’hui ? La faute en incombe à l’Etat, car il existe bien une cellule au sein du ministère chargée des inspections.

Le département avait un moment parlé de l’insuffisance des inspecteurs dans certaines disciplines. Cette thèse fut difficilement soutenue par les enseignants qui annoncent l’effet de la corruption. En effet certains inspecteurs procèdent par connaissances ou par quota. Ce qui crée une situation de favoritisme ou les plus proches des inspecteurs sont priorisés.

En attendant une nouvelle école digne de ce nom le Mali a beaucoup à faire, car dans cette foulée de non évaluation des enseignements on apprend que beaucoup d’établissements publics ont évalué leurs élèves. Alors la question qu’on se pose comment évaluer les élèves sans les enseignants ?

Le ministre Nana Jacqueline Togo a intérêt à trouver une solution rapide et immédiate pour éviter le scenario de 2008 où le ministère avait fait recours aux étudiants pour surveiller ou pour corriger les épreuves du baccalauréat.

Zoumana Coulibaly

 

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