En soutenant l’AMO contre l’avis de ses syndicats affiliés, les responsables de l’UNTM ont mis au grand jour la défense de leurs intérêts personnels au détriment de ceux des travailleurs.
L’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) est aujourd’hui d’accord avec l’assurance Maladie Obligatoire (AMO). Et pourtant les travailleurs, au nom de qui et pour qui l’UNTM est supposée agir, rejettent en bloc dans leur écrasante majorité cette AMO. L’illustration la plus récente est la décision du Syndicat National de la Police (SNP) d’aller en grève illimitée si les dispositions ne sont pas prises d’ici fin avril pour non seulement arrêter les retenus sur les salaires au nom de l’AMO, mais aussi de restituer les montants déjà retenus. Le Secrétaire Général du SNP a été clair : « après une tournée dans tous le pays, nos militants ont clairement affiché leur opposition à l’AMO… »
A savoir que ce syndicat est affilié à l’UNTM. Il y a d’ailleurs beaucoup d’autres syndicats affiliés à l’UNTM qui ne veulent même pas entendre le nom de l’AMO. Pourquoi les dirigeants de l’UNTM adhèrent à quelque chose qui est rejetée par ses syndicats affiliés ? L’UNTM n’est-elle pas supposée défendre les intérêts des travailleurs ? Pourquoi va-t-elle à l’encontre de leurs avis ?
Parce qu’elle est représentée au Conseil d’Administration de la CANAM ? Peut-être ! Justement, l’UNTM est représentée au CA de la CANAM. Ce qui voudrait donc dire que cette centrale syndicale sera associée au partage du reliquat de la cotisation des salariés dans le cadre de l’AMO ? C’est peut-être la raison qui pousse ces responsables de l’UNTM à soutenir l’AMO malgré le rejet de leurs syndicats affiliés.
En tout état de cause, cette adhésion à l’AMO est entrain de coûter à l’UNTM sa crédibilité. Certains syndicats membres de l’UNTM envisageraient même de quitter cette centrale au profit de la CSTM.
A suivre
Diakaridia TOGOLA
