Après 72 h de grève sans un résultat concret sur la revendication essentielle, à savoir l’augmentation des salaires des employés de Total Mali, le comité syndical avait reconduit la grève pour une semaine. Mais, sous le parrainage de la Cstm dans les négociations entre la direction de Total Mali et le comité syndical, le mot d’ordre de grève, allant du 28 septembre au 4 octobre 2006, a été suspendu. Le directeur général de Total Mali s’est engagé à communiquer les conclusions définitives relatives à la grille salariale des employés le 18 octobre prochain. Mais quel bilan, le comité syndical fait-il des 72 h de grève ? Quel a été son impact et quels sont les perspectives ? Nous avons approché le secrétaire général du Syndicat. Voici son éclairage.
L’Observateur : M. le secrétaire général, quel bilan faites vous des 72h de grève que votre comité syndical vient d’observer ?
Seydou N. Camara : Actuellement, on ne peut pas faire de bilan. Les négociations continuent toujours. C’est à la fin des négociations que nous pourrons parler de bilan. Nous avons des avancées certes, mais il est tôt de parler de bilan.
Quel a été alors l’impact de la grève ?
Une grève a toujours un impact sur l’ensemble des activités de la structure. Il y a un manque à gagner pour la société qui est d’environ 50 millions de recette par jour à Bamako seulement. La grève peut peser également sur la société civile, l’administration publique et privée ainsi que tous les particuliers qui travaillent avec Total. La grève a certainement affecté leur consommation en carburant. Nous ne sommes pas sans savoir que nous vivons dans une situation de concurrence.
Quelle a été la réaction de l’Etat ?
L’Etat a du intervenir d’une manière ou d’une autre, en demandant à la direction nationale du travail de réunir les protagonistes. Nous sommes allés à la direction nationale du travail à trois reprises, sans succès.
Sur quel critère avez-vous suspendu votre mouvement de grève ?
Sur la base de la confiance. Nous faisons confiance à la direction. C’est cette confiance qui a permis de surseoir à notre mouvement. Nous espérons qu’à la date indiquée, soit le 18 octobre prochain, nous aurons gain de cause.
Et dans le cas contraire ?
A partir du moment où nous n’aurons pas satisfaction, nous allons repartir en grève. La grève a été suspendue et non levée.
Quelles sont donc vos attentes ?
Stratégiquement parlant, je ne pourrai pas l’exprimer ici. C’est une négociation. Dans une négociation, il n’est toujours pas bon de se prononcer avant les accords, au risque de voir l’autre partie en profiter.
Quels enseignements tirez-vous de ce mouvement de grève ?
La première grève à Total Mali. Nous (direction et employés) avons tous subi la grève. Nous devons faire en sorte, chacun de son côté, que la grève ne se reproduise.
La première grève à Total Mali. Nous (direction et employés) avons tous subi la grève. Nous devons faire en sorte, chacun de son côté, que la grève ne se reproduise.
Le dernier mot ?
Je lance un appel à mes collaborateurs. Je leur demande de rester solidaires et vigilants. Qu’ils sachent que la grève a été suspendue et non levée.
Propos recueillis par Drissa Sangaré
“