En lieu et place du défilé, la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (Cstm) a célébré hier 1er mai la journée mondiale de la fête du travail à travers un meeting à son siège. Le secrétaire général de la Cstm, Hamadoun Amion Guindo, a, au cours dudit meeting, annoncé qu’en cas de non satisfaction ou d’entente avec le gouvernement sur son préavis de grève déposé le 31 mars 2016, lors de la négociation prévue ce lundi, la Cstm ira en grève de quarante-huit heures.
On notait, hier dimanche, au siège de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali, une forte mobilisation des militantes et militants de ladite centrale pour marquer la fête du 1er mai. Elle a été placée sous le thème: «Mali un et indivisible; respect des droits et libertés».
Dans son intervention, Hamadoun Amion Guindo a indiqué qu’ils ont choisi ce thème pour exprimer leur mécontentement par rapport à la mauvaise gouvernance qui, selon lui, consiste depuis des années en la violation des lois, des droits et des libertés fondamentales ainsi que le non-respect par le gouvernement des engagements qu’il a librement consentis. Partant, il a fait un bref rappel sur toute l’importance de la fête du 1er mai. Selon lui, le 1er mai 1886, la pression syndicale a permis à environ 200.000 travailleurs américains d’obtenir la journée de 08 heures de travail. « Le souvenir de cette journée a amené les Européens, quelques années plus tard, à instituer la fête du travail», a-t-il rappelé. Par ailleurs, il a fait le point des acquis enregistrés par la Cstm lors de ces différentes revendications. Il s’agit entre autres de l’annulation de la mutation dans les régions des syndicalistes de la Direction nationale de la géologie et des mines; le reversement des salaires suspendus de deux policiers; l’augmentation de 50% du Smig; l’augmentation de 20% de la valeur indiciaire et de la pension des retraités de la Caisse malienne de sécurité sociale; l’augmentation de 5% de la pension des retraités de l’Inps; la levée des mesures de suspension illégale et l’annulation du licenciement des onze syndicalistes de la Semos et du rappel des salaires; l’adoption des projets de textes relatifs à la ratification de la convention n°122 sur la politique de l’emploi. S’agissant des défis, on retient entre autres : l’intégration de tous les enseignants dans la seule fonction publique de l’Etat; la finalisation de la relecture du statut des fonctionnaires de la police nationale, l’application des différentes décrets relatifs au statut des fonctionnaires de la protection civile; l’abrogation de tous les décrets excluant la Cstm des organismes paritaires et tripartites; la baisse des prix du carburant, de l’eau et de l’électricité; le paiement des primes de risque aux travailleurs des sociétés de gardiennage; la libération des actions de la Sotelma en faveur des ex-propriétaires des télé-centres, etc. Par ailleurs, il a fait savoir que la Confédération syndicale des travailleurs du Mali a déposé, le 31 mars 2016, un préavis de grève de quarante-huit heures à compter du 3 mai. «Au moment où nous tenons ce meeting, le gouvernement, le Cnpm et la Cstm sont en négociation sur les points de revendication de notre préavis de grève du mardi 03 au mercredi 04 mai déposé le 31 mars. Nous reprenons ce lundi 2 mai les négociations, en cas de non satisfaction, nous partions en grève. Ce n’est qu’à l’issue de ces négociations que nous vous informerons. Restez mobilisés pour leur réussite. La lutte est engagée et nous la mènerons de façon constante », a-t-il précisé.
Une marche prévue le 12 mai
Par ailleurs, le secrétaire général de la confédération syndicale des travailleurs du Mali (Cstm) n’a pas porté de gants pour dénoncer le mépris par le gouvernement de certaines revendications de la masse laborieuse. Hamadoun Amion Guindo estime que la corruption, le clientélisme et l’impunité sont érigés en système de gouvernance dans notre pays. Partant, il a égrené un chapelet de revendications que le gouvernement peine à solutionner au grand bonheur du peuple malien. Il s’agit, entre autres, des mauvaises conditions de vie et de travail des masses laborieuses, l’état de dégradation de la situation de l’école et la santé; l’accaparement des terres des paysans; l’accroissement du taux de chômage; le licenciement massif et abusif des travailleurs notamment dans le secteur des mines; la perte progressive de la souveraineté du Mali; la cherté de la vie et la paupérisation galopante de la population pendant que les gouvernants vivent dans un luxe insolent. C’est en signe de protestation contre ces maux que la Cstm envisage une marche grandiose le 12 mai prochain pour se faire entendre. « La lutte est désormais engagée depuis notre grève des 21 et 22 mars 2016 et elle se poursuivra .Notre engagement et notre détermination ne faibliront, car elles constituent notre motivation à mener notre combat », a-t-il déclaré.
Boubacar SIDIBE